L’impression que donne Jean-Louis Borloo est que, n’ayant pas eu le courage d’y aller, il a décidé de se venger sur ceux qui l’ont eu et, au passage, il démontre que sa volonté d’être le candidat des centristes à l’élection présidentielle n’était qu’une tromperie politicienne dénuée de toute réelle conviction politique.
Lors d’une interview sur la chaîne de télévision LCI, le président du Parti radical (qui est toujours dans l’Arés, l’Alliance républicaine écologique et sociale, avec le Nouveau centre et la Gauche moderne) estime qu’un centriste qui gagnerait à la présidentielle ne servirait à rien puisqu’il devrait gouverner soit avec la Droite, soit avec la Gauche, oubliant sans doute que, lui, lorsqu’il songeait à se présenter et à représenter le Centre, il ne voyait aucun inconvénient à gouverner avec une majorité de Droite…
En outre, dans une affirmation dont on chercherait en vain la cohérence, il affirme qu’«en situation de crise et avec une extrême droite française entre 16 et 23%, je pense qu'il n'y a pas de place politique pour un centre capable de gouverner».
De même, il tape à nouveau sur son «allié», Hervé Morin, estimant que sa candidature ne sert à rien: «l’idée que le troisième, quatrième ou cinquième pèserait sur l'action publique en fonction de son score est fausse sous la V° République. Jamais ils ne pèsent puisque, entre les deux tours, il soutiendra tel ou tel, mais cela n'aura pas d'influence, c'est un camp qui aura gagné et sa place sera dans tous les cas marginale».
Et de plaider pour la cohérence de sa reculade: «je pense que, sous la V° république, lorsque vous n'êtes pas tout à fait en accord avec l'un des deux camps, vous pesez plus avant, dans le débat, la construction d'un programme commun ou dans un compromis - que vous ne pesez dans cette élection. (…) Je pense que j'aurais plus de valeur ajoutée dans cette élection en jouant de manière très serrée, je pense que les acteurs qui imposeront des thèmes pèseront plus que ceux qui vont être obligés de marquer leurs différences pour faire le plus gros score possible et être la belle d'un soir».