Faisant le constat que les efforts déployés par de nombreux centristes, dont ceux qui avaient rejoint l’Alliance centriste, pour refonder le Centre n’avaient pas donné de résultats probants, Jean Arthuis veut maintenant créer une «maison commune» pour que les centristes viennent de parler et, éventuellement, s’associer.
Cette union ad minima, il la veut pour soutenir la candidature de François Bayrou. Le président de l’Alliance centriste s’est, en effet, engagé derrière la candidature du président du Mouvement démocrate même si, pour l’instant, il n’a pas rejoint officiellement son ancien leader et son ancien parti qu’il avait quitté en 2009 pour fonder l’Alliance centriste.
Dans une interview au Monde, Jean Arthuis déclarait ainsi à la question «pourquoi soutenez-vous François Bayrou?»: Ce qui compte, c'est de rassembler les centristes et de mettre un terme à la centrifugation commencée en 2002 et amplifiée en 2007. La voix de notre famille est devenue largement inaudible. En 2008, j'avais pris mes distances par rapport à François Bayrou et nous avons constitué une association qui s'est appelée «Rassembler les centristes», puis «Alliance centriste». L'article premier des statuts de notre parti prévoit de le fondre le plus tôt possible dans la famille reconstituée. Nous avons multiplié les rencontres avec le Nouveau Centre d'Hervé Morin et le Parti radical de Jean-Louis Borloo, sans rompre les liens avec le MoDem. Le paysage s'est clarifié dès lors que M. Borloo a renoncé à se présenter à l'élection présidentielle. J'avais dit que j'étais équidistant de M. Borloo et M. Bayrou. Le rapprochement est forcément sensible avec M. Bayrou… Je propose désormais de faire mouvement pour que se constitue un noyau de cristallisation du rassemblement. Dans l'attente de la création d'une confédération qui ait vocation à devenir un parti politique, comme l'UDF. Une maison commune qui rassemble les centristes».
Et de préciser sa pensée: «on va créer un comité directeur avec le MoDem pour animer cette maison commune. On va lui donner une consistance, travailler sur le programme».
Ce rapprochement avec François Bayrou, il l’a précisé lors d’une réunion de sa formation le week-end dernier. Depuis «que Jean-Louis a renoncé, nous voici bien proches de François Bayrou. D'autant plus proches que son positionnement et son discours ont amorcé un vrai recentrage. Nous partageons à bien des égards la même vision de la crise, du rôle et de l'impartialité de l'Etat, de l'éthique de gouvernance, des réformes à mettre en œuvre pour réhabiliter la production et faire de l'éducation la priorité nationale, du pilotage des finances publiques, du pacte républicain fondé sur les prélèvements obligatoires. Enfin, notre engagement pour une Europe fédérale est un identifiant reconnu. Nous avons, je le crois, la même volonté de refonder notre famille politique et le même attachement à son indépendance. Indépendance qui n'exclut en aucune façon des alliances de gouvernement».