Il y a un mouvement de plus en plus important, qui se fait jour, que ce soit dans les médias ou dans la société civile - avec la création de plusieurs organisations comme «American Elects» qui se propose de faire voter les citoyens par internet pour désigner un candidat consensuel - pour qu’il y ait une troisième candidature à la présidentielle américaine de 2012.
Notons tout de suite que parler de «troisième candidature» est quelque peu impropre puisqu’il y a toujours plus de deux candidats qui se présentent (une cinquantaine s’étaient déclaré en 2008 et plusieurs d’entre eux sont allé jusqu’au bout de leur démarche).
Il s’agit ici de parler d’une troisième candidature qui aurait des chances de l’emporter lors du scrutin ce qui n’est pas le cas, généralement, des «petites» candidatures (sauf exception comme Theodore Roosevelt en 1912 ou Ross Perot en 1992 et 1996).
Ce troisième homme (ou cette troisième femme) au centre serait une réponse, selon les vœux de ceux qui en font la promotion, à la polarisation de plus en plus grande de Washington autour des deux grands partis, le Parti républicain et le Parti démocrate qui ne sont plus capables de mettre en place une gouvernance consensuelle bipartisane qui est à la base du système politique américain.
Outre que cette question est récurrente, il est intéressant de rappeler que pour la plupart des politologues américains, Barack Obama est un centriste qui gouverne au centre avec une politique centriste…
Dès lors, on peut se poser la question de savoir ce qu’un centriste indépendant ferait de mieux qu’un centriste démocrate, par exemple, déjà au pouvoir.
Serait-il traité mieux qu’Obama qui est attaqué constamment sur sa droite et sur sa gauche? On peut en douter.
Néanmoins, cette personnalité (qui pourrait être, par exemple, le maire de New York, Michael Bloomberg) n’aurait pas le poids de la bataille politique, souvent nauséabonde, en particulier à cause des attaques de l’organisation de la droite extrême du Tea Party, qui a usé Barack Obama en deux ans sans qu’il puisse ou qu’il n’ait voulu réagir. Une figure nouvelle élue aurait, au moins, quelques mois (ou quelques semaines!) d’état de grâce. Ce serait toujours ça de pris…