Nous ne savons pas encore si nous sommes à l’aube d’une nouvelle récession avec une crise en «double dip» ou en W, comme on préfère (après la récession de 2008-2009, une phase de retour de la croissance entre 2010 et 2011 avant une nouvelle récession dans les semaines ou les mois qui viennent).
Les derniers développements des déficits publics abyssaux avec une dette qui n’est plus maîtrisée (mais encore maîtrisable si l’on si prend maintenant), des bourses déboussolées et paniquées, un commerce extérieur de plus en plus dans le rouge, un chômage qui ne parvient pas à baisser et une croissance qui retourne dans l’atonie (0% en France au cours du deuxième trimestre!) semblent indiquer, malgré tout, que l’on s’en rapproche sauf miracle.
Ce qu’il y a d’intéressant dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, c’est que les solutions proposées par la Droite et la Gauche ont failli. Ni une fiscalité basse pour les riches, ni un plan de dépenses publiques fortes n’ont permis à aucun pays de sortir de la crise dans les pays européens et aux Etats-Unis.
Et si les dépenses publiques ont permis à la Chine de ne pas perdre sa croissance, c’est avant tout parce que la situation du pays était plus saine et que ses finances publiques pouvaient mieux le supporter grâce à l’énorme excédent de ses réserves de change accumulées ces trente dernières années. Pour autant, ce maintien d’un taux de croissance autour des 8%-10% s’est fait sur le dos des citoyens dont le pouvoir d’achat souffre en ce moment d’un taux d’inflation record.
Pour en revenir à la France et à l’Europe, l’heure est à la responsabilité et aux réformes, les deux thèmes de prédilection d’une politique économique, financière et sociale que prône le Centrisme depuis toujours et, encore plus, actuellement. Une politique qui implique une des qualités essentielles que devraient posséder tout gouvernant: le courage.
Responsabilité car il est plus que temps de tourner le dos au clientélisme et à la démagogie par la poursuite de déficits publics qui ont permis de ne pas prendre de décisions douloureuses pour la population et, en retour, peu populaires pour les politiques.
Réforme car il est encore plus que temps de mettre en place une vraie société équilibrée où chacun doit contribuer à l’effort tout en sachant qu’il est pris en compte et respecté par celle-ci.
Courage car mettre en route des réformes difficiles avec responsabilité et sans fléchir ne sera pas de tout repos. Il se peut même que les résultats positifs de cette politique ne bénéficient qu’à ceux qui viendront après que les réformateurs responsables et courageux aient quitté le pouvoir.
L’Etat providence doit faire l’objet d’un audit tant approfondi que dénué de toute idéologie. La fiscalité doit être adaptée à la donne actuelle avec comme principes directionnels d’être plus juste et plus efficace. Entre autres.
Néanmoins, si l’on comprend bien qu’un gouvernement centriste serait à même de s’attaquer aux problèmes difficiles qui se présentent au pays, les Français sont-ils prêts à jouer le jeu de la responsabilité et de la réforme nécessaires? Le monde politique est-il prêt, lui aussi, à ne pas être dans la fuite en avant désespérée qui va conduire la nation au fond du précipice en cessant ses postures démagogues et irresponsables?
Deux questions essentielles auxquelles il faut répondre le plus vite possible. Car s’il est grand temps d’agir, le temps, lui, ne nous attendra pas.
Alexandre Vatimbella