Pendant que Jean-Louis Borloo et François Bayrou parle de l’avenir de la France, Hervé Morin, lui, distribue… des préservatifs dans un camping pour essayer, coûte que coûte, d’exister politiquement!
Et les médias de rappeler, dans la même veine du décalage quelque peu ringard, du buzz peu valorisant pour le président du Nouveau centre lorsqu’il présenta ses vœux aux Français de sa cuisine… qui ressemblait beaucoup à un showroom d’un cuisiniste!
Tout cela ne serait guère gênant si Hervé Morin était le leader d’un groupuscule. Mais le Nouveau centre est le principal parti du Centre en nombre d’élus loin devant le Parti radical et le Mouvement démocrate.
Tout cela semble confirmer le peu de confiance que lui accorde les responsables de son propre parti comme François Sauvadet, Jean-Christophe Lagarde ou Valérie Létard, pour n’en citer que trois, qui ont préféré choisir un membre d’un autre parti, Jean-Louis Borloo, comme leur favori pour représenter le Centre à l’élection présidentielle.
L’épitaphe politique d’Hervé Morin pourrait ressembler à cela: «il fut second couteau sous Bayrou; il croyait être devenu premier de la classe avec le Nouveau centre. Le voilà, à nouveau, second couteau sous Borloo, trahi par ses amis… ou par son manque de charisme et d’envergure».
Car ce n’est pas faute d’avoir essayé de devenir le leader du Centre.
Ministre de la défense de Nicolas Sarkozy assez discret, il a tenté de prendre son envol après avoir été renvoyé du gouvernement avec l’annonce de sa candidature à la présidentielle, un tour de France à la rencontre des militants du Nouveau centre, la création d’une confédération du Centre et la publication d’un livre assez injurieux pour le président de la république.
Rien n’y a fait. Pire, la confédération a été récupérée puis phagocytée par Jean-Louis Borloo avec lequel il ne s’entend pas du tout et qui n’est même pas un centriste de conviction. Ses scores dans les sondages n’ont jamais dépassé les 2% d’intention de vote pour 2012 et, aujourd’hui, il n’est même plus dans la liste des candidats proposés par les instituts.
Bien sûr, on a vu des retours plus improbables et plus fracassants. D’ailleurs, d’ailleurs ce qu’espère encore secrètement Hervé Morin. Selon lui, rien n’est définitivement fait et il estime toujours avoir ses chances à l’automne de revenir dans la danse présidentielle.
Reste que l’on ne voit pas encore très bien ce qu’il aura de plus à vendre. Seule la renonciation de Jean-Louis Borloo à la présidentielle pourrait lui permettre de redevenir un possible candidat pour les modérés de la majorité présidentielle. Il doit prier tous les jours pour que le président du Parti radical ne fasse pas mentir sa réputation d’homme qui ne prend guère de risques…
Quoiqu’il arrive, sa position à l’intérieur du Nouveau centre est fragilisée, même s’il a encore la main sur l’appareil, en témoigne les récentes nominations de ses proches à la tête du groupe Nouveau centre à l’Assemblée nationale ou au poste de secrétaire général du parti.
Car si le parti centriste a un avenir, il passe par l’existence à sa tête d’un leader capable de lui faire passer un cap. Or, actuellement, celui-ci ne s’appelle pas Hervé Morin.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur du études du CREC