En cet été où la sécheresse dispute la vedette au mauvais temps et à la pluie, François Bayrou et Jean-Louis Borloo font de la surenchère «responsable». Le pays ne peut plus continuer comme ça. La voie qu’il suit est intenable et nous conduit au gouffre et à la décadence. Les déficits publics, la crise de la zone euro, le délitement du pacte social, le chômage endémique, tout cela doit changer et la nation doit prendre ses problèmes à bras le corps.
Il faut réagir! Il faut une union nationale! Il faut convoquer le Congrès! Sonnez les trompettes du rassemblement de la nation!
Bravo!
On retrouve ici quelques bons accents du Centre (même s’ils sont un peu accentués ou forcés) et l’appel au consensus responsable est bel et bien un message centriste.
Cher amis centristes, reste donc à vous l’appliquer!
Demander à la France de se retrousser les manches et aux Français de s’unir et d’avoir une attitude responsable devant les défis qui sont devant nous, semble, en effet et à première vue, un challenge beaucoup plus difficile que de réunir une bande de centristes en déshérence…
Et pourtant, cela ne semble pas le cas.
Après des tentatives plus ou moins honnêtes de refondation du Centre qui ont accouché, in fine, de pas grand-chose ou de presque rien, les chapelles centristes continuent leurs existences en s’envoyant à la figure des invectives plus ou moins civilisées.
Ce que les leaders centristes et leurs troupes – maigres – n’ont pas l’air de se rendre compte, c’est qu’avant de pouvoir se rendre crédibles sur leurs messages de responsabilité aux yeux de leurs compatriotes, il leur faut l’être sur leur capacité à se réunir et/ou à s’entendre pour proposer une alternative politique au pays.
Mais nous savons bien qu’il est nettement plus facile de faire des discours généraux et généreux sur la nécessité d’un élan national et d’une union de tous les citoyens que de mettre la main dans le cambouis pour rapprocher sa famille dispersée, fâchée et boudeuse.
Ah! Ces mains propres des centristes, plus blanches que blanches, au train où ça va, elles ne risquent guère de récolter de nombreux suffrages…
Le Centriste