Il semble désormais établi – sauf événement particulier - que la bataille au centre lors des élections présidentielles de 2012 opposera Jean-Louis Borloo à François Bayrou. D’un côté le président du Parti radical, de l’autre, celui du Mouvement démocrate.
Ce qui se dessine également, c’est que cette bataille n’aura que peu d’incidence sur le scrutin et donc sur l’avenir de la France. Les deux hommes, dont les scores dans les sondages ne passent pas la barre des 10%, n’auront que la capacité de monnayer leurs voix du premier tour aux deux candidats qualifiés pour le second.
Bien sûr, nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui, trois remarques s’imposent.
La première est que la Droite et la Gauche parviennent de plus en plus à mobiliser leurs électorats, ce qui est loin d’être le cas du Centre.
La deuxième est que les Français ne sont pas très séduits par Jean-Louis Borloo, dont ils ne parviennent pas à savoir qui il est, où il se trouve et qu’est-ce qui le motive à part son ressentiment envers Nicolas Sarkozy dont il se dit, par ailleurs très proche...
La troisième est que ces mêmes Français - loin de penser que François Bayrou est devenu un candidat crédible après deux présidentielles et un score inespéré de 18,57% en 2007 - estiment que le président du Mouvement démocrate ressemble plus à un cheval sur le retour qu’à un fringant leader dont le pays a besoin.
Ces trois remarques ont, dans leurs énoncés mêmes la possibilité d’être infirmées. Un, le Centre peut encore mobiliser; deux, Jean-Louis Borloo peut se rendre crédible; trois, François Bayrou peut se défaire de l’image de l’outsider sans espoir de gagner mais à l’égo surdimensionné.
Pour cela, il faut que l’automne soit faste pour le Centre. Rien n’indique, pour l’instant que ce sera le cas. Les leaders centristes ont donc des devoirs de vacances tout trouvés: se rendre crédibles. On leur souhaite un été studieux.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC