Candidat à la présidence d'Alliance centriste lors du Congrès d'Angers de ce parti, le 2 juillet prochain, Alexandre Vatimbella, directeur du CREC, éditeur de ce site, estime qu'il est encore temps de le développer et de lui donner une identité forte.
Pourquoi vous présentez-vous?
Ma candidature a trois motivations principales. Premièrement, je suis un centriste convaincu, je crois au Centrisme comme pensée politique originale et j’espère que le Centre va gouverner la France et l’Europe dans les années à venir, au vu des énormes défis que nous avons à relever, nous, Français et Européens. Deuxièmement, devant la situation actuelle d’un Centre morcelé, éclaté et phagocyté ainsi que devant l’incapacité d’Alliance centriste à agir, je veux que les choses bougent rapidement. Ce n’est pas dans dix ans que le Centre doit être capable de gouverner, c’est demain. L’urgence des problèmes à régler est là. Troisièmement, il y a ce gâchis Alliance centriste où, pendant deux ans, des militants se sont investis dans une mission, refonder le Centre, sans que rien ou presque ne se passe. Je veux témoigner pour que leur combat, pour que leur investissement politique, ne soient pas inutiles et qu’enfin nous mettions en place une vraie dynamique gagnante.
La situation d’Alliance centriste n’est-elle pas à l’image d’un Centre sclérosé et divisé?
On pourrait effectivement faire le constat que, malgré tout ce que l’on a fait à l’Alliance centriste, nous n’avons pas été capable de faire bouger les lignes entre les différentes mouvances du Centre. Ce n’est pas faux.
Mais il y a le bilan, concret et terrible, qui vient en contrepoint. Nous n’avons rien fait ou presque. Notre parole a été inaudible car souvent, trop souvent, absente. Notre action a été transparente parce que nous n’avons quasiment pas agi. C’est cela la réalité.
Regardez dans les médias. Quand Alliance centriste est citée c’est souvent en tant que groupuscule. Mais, le plus souvent, nous sommes totalement ignorés. Quand on parle des absents à la fête organisée par l’Alliance de Jean-Louis Borloo, on parle de François Bayrou et du Mouvement démocrate. Pas un mot sur Jean Arthuis et l’Alliance Centriste. Et je pourrais multiplier ce type d’exemples. Et puis, prenez le terme «Alliance». Quand Jean-Louis Borloo ose se l’accaparer pour baptiser son club des déçus du sarkozysme et alors qu’il existe déjà un parti s’appelant Alliance centriste depuis deux ans, les médias ne relèvent même pas cette incongruité et cet irrespect envers les militants de notre parti. Nous ne comptons pour rien!
Je veux que nous fassions ce bilan sans concession mais pas sans espoir afin, non pas d’enterrer le parti, pas du tout, mais de créer un électrochoc salutaire à l’Alliance centriste et repartir pour accomplir notre mission première, refonder le Centre autour d’une vraie union entre les centristes et avec un vrai projet centriste.
N’est-ce pas trop tard?
Pas du tout. Nous avons pour nous la seule et bonne stratégie pour refonder le Centre: se positionner au centre du Centre avec des valeurs centristes fortes et indiscutables, entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate, afin de créer ce pôle d’attraction qui bâtira cette force politique indispensable capable de proposer un vrai projet gagnant pour la France. Et, j’ajouterai, nous avons les hommes et les femmes pour cela.
Car les militants d’Alliance centriste ne sont pas comme les autres militants de partis politiques. Ce qui les réunit, c’est une très forte conviction politique et une volonté d’être les artisans d’une refondation d’un courant politique majeur et d’agir pour que cela se réalise concrètement. De ce point de vue, chacun d’eux est dépositaire de la légitimité d’Alliance centriste. Et chacun d’eux est légitime à porter le message. Et chacun d’eux est indissociable de cette mission. D’où une terrible frustration dans le parti face à cette inaction collective parce que la direction est demeurée attentiste voire complètement absente pendant des mois, pendant quasiment les deux ans de notre existence.
Oui, Alliance centriste a un avenir, être le point central d’une vraie confédération des centres. J’en suis convaincu!