Ils sont tous montés à la tribune et ils se sont tous congratulés. Ils ont tous dit qu’ils allaient travailler ensemble et que seule la victoire collective serait bonne. Ils ont houspillé les absents (Bayrou) ou les ont complètement oubliés (Arthuis). Ils ont dit qu’ils iraient jusqu’au bout même si on ne sait pas très bien si ce bout là est le même pour tous.
Or donc, messieurs les co-présidents de l’Alliance (bien que la presse préfère confédération des centres…) l’ont baptisé à Epinay-sur-Seine, «comme l’avait fait le parti socialiste en 1971» (anciennement SFIO). Drôle de cousinage revendiqué par des hommes se déclarant à droite et au centre-droit de l’échiquier politique...
Hervé de Charrette, Jean-Marie Bockel, Hervé Morin et, en vraie star de la journée (n’en déplaise à Morin qui n’est plus qu’un faire-valoir actuellement), Jean-Louis Borloo.
Ce dernier a tenu un discours offensif dont le fond est bien en phase avec une vision du Centre des défis qui se posent à la France. Le seul problème, c’est qu’une grande partie de l’assistance présente n’était pas centriste et qu’au moins la moitié des centristes n’était pas là pour l’écouter.
C’est tout le problème de cette Alliance faite de bric et de broc, c’est-à-dire de déçus et de floués du sarkozysme alors que plusieurs des principaux porteurs du message centriste n’ont pas voulu la rejoindre.
Qui peut penser une seule seconde que Jean-Louis Borloo ou Jean-Marie Bockel auraient lancé cette Alliance s’ils avaient eu des postes au gouvernement? Et combien de membres du Nouveau centre l’auraient soutenue si ce parti avait été mieux traité par l’UMP?
Car c’est là un des gros problèmes de cette réunion de déçus et de floués. Ce n’est pas sur le fond qu’ils se sont séparés du président de la république qu’ils ont soutenu pendant quatre ans et qu’ils soutiennent toujours au Parlement (et dont certains sont même au gouvernement) mais sur la forme.
Les propos de Jean-Louis Borloo à la tribune affirmant vouloir proposer une nouvelle politique alternative à celle qui est mise en œuvre actuellement tout en déclarant soutenir tout ce qui s’est fait jusqu’à présent montre bien l’incohérence d’un positionnement politique nébuleux qui n’est né que d’une frustration d’égos.
Oui, c’est sûr, il manquait une bonne moitié de centristes à ce barbecue d’Epinay-sur-Seine. Et ils font justement partie de ceux qui ont vraiment une autre politique à proposer.
Le Centriste