vendredi 6 mai 2011

Une Semaine en Centrisme. Pourquoi Barack Obama devrait être réélu en 2012


Même si la mort de Ben Laden, tué par les commandos de marine américains, va booster la cote de popularité de Barack Obama ainsi que ses chances de remporter la prochaine présidentielle, elle n’a pas changé fondamentalement la donne.
Avant même cet événement, le locataire de la Maison Blanche, qui a annoncé officiellement sa candidature pour 2012, avait déjà de très grandes chances de se succéder à lui-même sauf catastrophe dans les dix-huit mois qui viennent, comme un attentat meurtrier ou une nouvelle grave crise économique.
Pour sept grandes raisons:
- Son bilan n’est pas mauvais: de nombreuses réformes ont été mises en place, le cataclysme qui était possible lors de sa prise de fonction n’a pas eu lieu parce qu’il a pris les mesures qu’il fallait et certains résultats positifs commencent à se voir en matière économique.
- La prime au sortant: aux Etats-Unis, il y a une forte prime au sortant qui bénéficie d’un avantage très important. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, seuls deux présidents candidats à un deuxième mandat n’ont pas été réélus: Jimmy Carter et George Bush père (et Gérald Ford mais celui-ci n’avait pas été élu, il avait été nommé après le départ de Richard Nixon).
- Il est du Centre et gouverne au centre: c’est là où une majorité d’électeurs se trouvent, en particulier ceux qui se définissent comme indépendants et qui sont essentiels pour un candidat s’il veut remporter la présidentielle.
- Il n’a pas d’opposants républicains de son niveau: pour l’instant, aucune des grosses pointures républicaines ne se sont lancées dans la campagne (en existe-t-il, d’ailleurs?!). Et si la situation demeure ce qu’elle est, beaucoup de candidats républicains potentiels ne voudront pas y aller, attendant plutôt 2016. Aux Etats-Unis, il y a généralement peu de chances qu’un perdant puisse se représenter indéfiniment à la présidentielle pour un grand parti, à l’opposé de ce qui se passe en France…
- Il est noir: cette raison semble a priori paradoxale. Mais si on l’analyse, on peut penser que les Américains ne voudront pas faire perdre le premier président noir de leur histoire de peur d’être accusés de racisme et voudront, par fierté, confirmer leur vote historique de 2008 qui, s’il était invalidé, pourrait n’avoir été qu’anecdotique dans l’histoire des Etats-Unis.
- Le métissage de plus en plus grand de la population américaine: non seulement les «blancs» sont en recul avec la montée des hispaniques, des asiatiques et des noirs mais il y a de plus en plus d’Américains aux origines métissées. Et tous ces gens métissées ou des minorités ethniques votent majoritairement démocrate et ont apporté largement leurs votes à Obama en novembre 2008.
- Il est apprécié des Américains: même si sa cote politique peut jouer au yoyo (même si elle reste assez élevée, toujours au-dessus de 40% voir de 45%), sa cote personnelle, en tant qu’homme, a toujours été très élevée. Les Américains aiment l’homme même s’ils n’aiment pas toujours sa politique…
Sans parler de la huitième grande raison: la mort de Ben Laden.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Actualités du Centre –Jean Arthuis: sans tout le Centre, la confédération des centres devient «boiteuse»


Jean Arthuis, dans une interview au Journal du Dimanche, dit son inquiétude sur la tournure que prend actuellement le projet de confédération des centres. Pour le président de l’Alliance centriste à l’origine du projet, le Parti radical et le Nouveau centre tire celle-ci vers la droite et non vers un Centre indépendant. Et le fait que François Bayrou ne devrait pas la rejoindre selon les propos de ce dernier au Figaro, la rend «boiteuse). Extraits.
A quelles conditions rejoindriez-vous la confédération du centre de Jean-Louis Borloo et Hervé Morin?
Je milite pour une grande famille centriste mais je souhaite que le mouvement soit indépendant. Le Parti radical doit prendre congé de l’UMP, sans quoi l’union ne me paraît pas réalisable. J’aimerais qu’on soit résolument au centre, identifiés par nos valeurs sociales et libérales, avec un idéal européen. Enfin, j’aimerais qu’on rassemble tous les centristes, notamment le Modem de François Bayrou.
François Bayrou annonce dans le Figaro Magazine de vendredi qu’il ne se joindra pas à la confédération du centre, ça vous déçoit?
Je le regrette oui, et je souhaite que nous puissions poursuivre notre dialogue. Il ne faut pas prendre au pied de la lettre ce qu’il dit. Attendons de voir s’il est possible de discuter. Je n’imagine pas de candidature crédible au centre si nous ne sommes pas unis.
Cette défection remet-elle en question la confédération?
Ça la rend boiteuse et ça pose un vrai problème. La refondation est remise en question mais je pense que ça n’est pas définitif. François Bayrou demande à Jean-Louis Borloo et Hervé Morin une clarification vis-à-vis du gouvernement actuel qui me paraît nécessaire. Si on refonde le centre, je vois mal qu’on puisse le faire en laissant de côté l'une de ses composantes.
Vous ne craigniez pas que Jean-Louis Borloo et Hervé Morin penchent vers l’UMP?
Il est vrai qu’ils étaient il y a peu au gouvernement, mais il y a une tradition centriste en France et je me réjouis de la possibilité de cette nouvelle formation politique. Pour 2012, Jean-Louis Borloo est le candidat naturel?
Je voudrais qu’on ne mette pas la charrue avant les bœufs: d’abord la vision, ensuite le candidat. Une chose est certaine: il ne faut pas d’accord pour le second tour avant le soir du premier tour. Décidons ensuite des convergences les plus fortes mais une alliance au préalable n’est pas imaginable.
Vous accepteriez des primaires du centre, pour désigner le candidat?
Il faut que l’on trouve un processus pour désigner le plus apte à porter le projet. Je me méfie de la primaire, elle peut être une machine à s’autodétruire.

Actualités du Centre – François Bayrou affirme qu’il ne rejoindra pas la confédération des centres


Dans une interview au Figaro Magazine, François Bayrou affirme qu’il ne rejoindra pas la confédération des centres qui pourraient réunir le Parti radical, le Nouveau centre, la Gauche moderne et, peut-être, l’Alliance centriste. Le leader du Mouvement démocrate indique par ailleurs qu’il sera candidat à la prochaine présidentielle. Extraits
Jean-Louis Borloo et ses amis veulent créer une confédération des centres. En serez-vous?
Non. Parce que tout cela n'a de centre que le nom. Si les mots ont un sens, le centre veut dire qu'on récuse la guerre des deux camps. Or que disent ceux qui veulent constituer cette confédération? Qu'ils sont dans le camp de la majorité. Un groupuscule de plus, cela ne sert à rien. Je veux qu'on sorte de cet affrontement caricatural. (…)
Vous ne travaillerez pas avec eux?
Si ces hommes politiques reconnaissent un jour qu'ils se sont trompés, je serai attentif. Mais il faut des explications: on ne peut pas avoir été cinq ans ministre de Chirac, puis quatre ans ministre d'Etat de Sarkozy, avoir été candidat à Matignon, et en quelques semaines ouvrir la guerre à l'intérieur de la majorité sans clarification! (…)
Quand prendrez-vous votre décision définitive?
Ma décision définitive mûrit depuis longtemps. Mais je ne veux pas entrer dans le jeu de ces candidatures qui poussent comme des champignons, semaine après semaine.
Votre détermination est totale et ne dépend pas des scores potentiels d'autres candidats?
Non. Je suis et je serai au rendez-vous. Le temps viendra.