Je ne me bats pas pour le centrisme d’hier, celui du XIX° siècle, ni même pour celui du XX° siècle. Je me bats pour le centrisme d’aujourd’hui qui construit celui de demain, celui du XXI° siècle. Celui qui permettra au Centre d’édifier une société française humaniste, prospère et dynamique où chacun aura la capacité de vivre une existence pleine et épanouie.
Et tous les centristes doivent en faire de même s’ils ne veulent pas faire du surplace et, surtout, s’exposer à des critiques sur ce fameux Centre mou, sans saveur et dépassé politiquement, toujours à la remorque de la Droite et de la Gauche, rempli d’opportunistes en attente de quelques gratifications.
Peu importe ce qu’était le Centre hier. Son seul apport est de nous permettre de comprendre ses manques, ses erreurs afin de ne pas retomber dans ses travers. Toutefois, il n’est pas question, non plus, d’oublier ses succès. Mais, eux aussi, tout glorieux qu’ils soient, font partie du passé.
Le but du Centrisme d’aujourd’hui et de demain, pour être cette force politique d’entraînement de tout le corps social, est d’agir pragmatiquement par des réformes nécessaires, innovantes et justes sur un réel en continuelle évolution. Il ne peut, donc, se payer le luxe de regarder en arrière. Ni même de faire une pause dans sa mise à niveau car la réalité, elle, ne s’arrête jamais. Ce n’est pas une révolution permanente mais bien des réformes en continu!
Pour ce faire, il met en œuvre une ligne politique par des principes d’action sous-tendus par des valeurs.
La ligne politique du Centrisme du XXI° siècle est, comme je l’ai dit plus haut, de bâtir une société humaniste, juste et harmonieuse où chacun trouve sa place autour d’un lien social édifié à partir de ses deux valeurs centrales, la liberté et la fraternité (ou solidarité).
Pour y parvenir, le Centrisme a deux principes de bonne gouvernance: le réformisme et le juste équilibre. Le Juste équilibre nécessite une réforme continuelle qui adapte sans cesse les règles de vie en commun à la réalité sociétale et non le contraire, sans pour autant donner dans la démagogie, le renoncement et la facilité.
Rappelons que le juste équilibre est de pouvoir donner à chacun le plus qu’il peut recevoir de la société sans que l’autre n’en soit pénalisé. Il s’agit d’harmoniser tous les intérêts particuliers en donnant le plus de satisfaction possible à tous les citoyens.
Cette ligne politique et ces principes doivent être mis en œuvre autour des quatre valeurs du centrisme: la liberté, l’égalité, la fraternité et le respect.
Les centristes doivent se positionner sur ce corpus afin que leur combat soit à même de changer la société sans changer de société. Un combat qui n’a pas besoin, comme c’est le cas à gauche et à droite, de rêver d’une société qui n’existe plus ou n’a jamais existé.
Nous ne sommes pas ou plus dans une communauté unie dans un nationalisme ethnique mais où la solidarité sociale n’est pas de mise. Nous ne sommes pas, non plus, dans une société où un nébuleux «bien commun» prévaudrait sur un individu qui devrait accepter l’autorité de l’Etat qu’il soit providence ou incarnation.
Non, le challenge du Centre est bien de gérer cette modernité, cette postmodernité voire cette ultra-modernité pour que l’individu-monde, métissé culturellement et en communication mondialisée, de plus en plus libre et réclamant toujours plus d’autonomie demeure, au-delà de et malgré tout, une personne et non un électron libre sans lien avec sa communauté dans une dynamique qui permet de respecter ce qu’il est sans détruire le lien social. Un sacré challenge.
Tocqueville prévoyait dejà que ce serait un défi difficile, presqu’impossible. Mais tous les centristes, les vrais, savent qu’être du Centre est beaucoup plus difficile et courageux que d’être aux extrêmes. Car les centristes sont là pour relever les vrais défis et non faire de la gesticulation. C’est la beauté du politique et non la médiocrité du clientélisme. A chacun de choisir son combat…