jeudi 31 mars 2011

Actualités du Centre – Pour Laurent Hénart (Parti radical) le Centre c'est «le triangle des Bermudes» qui «n'inspire pas forcément confiance» aux Français!


Invité du Talk-Orange-Le Figaro, Laurent Hénart, lieutenant de Jean-Louis Borloo, a donné une définition pour le moins étonnante du Centre dans lequel il regroupe «les centristes, les gaullistes (sic!) et les indépendants» de la majorité (resic!) mais en exclut le Mouvement démocrate de François Bayrou…
Ainsi, il a expliqué que «Si on constitue une confédération qui rassemble les centristes, les radicaux, les gaullistes, les indépendants, c'est parce que l'on pense qu'entre le PS et l'UMP c'est les Balkans.»
De même qu’«il n'y a pas d'ambiguïté sur les alliances. On est toujours dans le cadre de l'alliance de la droite et du centre».
Pire, il estime que le Centre «c'est un peu le triangle des Bermudes» et que «pour les Français, ça n'inspire pas forcément confiance»!
Quant à la candidature de Jean-Louis Borloo aux présidentielles, elle ne serait qu’une aide à celle de Nicolas Sarkozy: «Jean-Louis Borloo pense qu'il est naturel que le président de la République soit candidat. La question est ensuite de savoir qui va défendre les valeurs de cette aile sociale de la majorité et permettre à cette majorité d'investir cet espace qui est indispensable à la victoire.»
On se demande alors pourquoi le Parti radical va se lancer dans une Confédération des centres. Un questionnement qui agite de très nombreux militants centristes qui ne voient dans l’initiative de Jean-Louis Borloo qu’un cheval de Troie de Nicolas Sarkozy. A écouter Laurent Hénart, pas sûr qu’ils soient rassurés sur le sujet…

Une semaine en Centrisme. Non, monsieur Villepin, vous n’êtes pas un centriste


Mais pourquoi donc les médias écrivent et disent à tout bout de champ que Dominique de Villepin est un centriste? Où sont-ils allés chercher que l’ancien bras droit de Jacques Chirac, qui a fait la chasse aux centristes quand il était au pouvoir et qui a toujours raillé les idées et les positions centristes, était devenu, tout à coup, un homme du Centre?
On comprend que Villepin voit dans ce positionnement un intérêt électoral, lui qui ne parvient pas à dépasser les 7% dans les sondages. Il lui faut un lieu politique pour exister et pourquoi pas au centre.
Mais, ce faisant, sa présentation comme centriste brouille l’image et le discours du Centre, enlève des voix importantes à ce dernier et le fait apparaître comme un lieu où se regroupent les opportunistes. Désastreux.
Le problème du Centre est que sa faiblesse actuelle permet toutes les OPA hostiles. Celle de Dominique de Villepin en est une. Moins incongrues mais toutefois problématiques sont les redécouvertes par François Bayrou et Jean-Louis Borloo de leur centrisme alors que l’un voulait être à la base d’un grand mouvement social-démocrate et que l’autre rêvait de devenir premier ministre d’un gouvernement de droite.
Bien sûr, la liberté d’expression permet de dire ce que l’on veut et le Centre n’étant pas une personne physique ou morale ne peut intenter une action en justice pour demander que les faux centristes ne puissent s’accaparer son étendard.
Ce qu’il faudrait – et qui permettrait de faire la chasse aux contrefaçons – c’est de diffuser largement le corpus des valeurs et des idées centristes afin de décourager ceux qui voudraient simplement se positionner au centre et de démontrer que les opportunistes qui s’y sont incrustés, sont loin de les partager.
Evidemment, cela ne fermerait pas la porte à ceux qui se seraient convertis au centrisme, ni à ceux qui reviendraient au bercail (comme Borloo et Bayrou, s’ils sont sincères). Tous ceux là sont les bienvenus. Et le Centre étant l’espace le plus libre de la politique, il ne peut que se féliciter de tous ceux qui le rejoignent.
Néanmoins, parasité depuis toujours par l’opportunisme, il ne peut accepter que l’on se dise centriste sans rien partager de son humanisme, de son universalisme, de sa responsabilité, de son consensus et de son pragmatisme.
Si l’on applique cette grille, non, monsieur de Villepin, vous n’êtes décidément pas un centriste. Mais nous serions heureux de vous accueillir quand vous le serez devenu…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Bayrou entre 7% et 10% ; Morin entre 2% et 3%


Décidément les sondages se multiplient en vue de la présidentielle et ils disent tous la même chose: Nicolas Sarkozy sera battu, la Gauche l’emportera mais aussi que le Centre n’est pas en mesure, actuellement, de peser sur ce rendez-vous électoral le plus important. Cependant, remarquons une nouvelle fois, que les sondages sondent également ce qu’ils veulent, ce qui rend, notamment pour le Centre, la tâche difficile dans le décryptage.
Ainsi, dans ce sondage BVA pour 20 minutes, BFMTV et RMC, les noms des candidats centristes sont François Bayrou et Hervé Morin alors que dans celui publié juste auparavant par CSA pour Orange, l’Express et France Inter, ils se nommaient François Bayrou et Jean-Louis Borloo et ceci alors qu’aucun des trois n’a fait officiellement acte de candidature ce qui aurait pu justifier tel ou tel choix…
Toujours est-il que dans le sondage BVA, quatre hypothèses sont prises en compte avec les candidatures du PS de Dominique Strauss-Kahn, de Martine Aubry, de Ségolène Royal et de François Hollande.
Dans ces différentes configurations, François Bayrou réalise un score entre 7% et 10% (7%, 8%, 10%, 6%). De son côté, Hervé Morin réalise un score entre 2% et 3% (2%, 2% 3%, 2%). Le Centre est donc entre 9% et 13%.
(Sondage réalisé par téléphone les 28 et 29 mars 2011 au téléphone sur un échantillon national représentatif de 1004 personnes âgées de 18 ans et plus, dont ont été extraits 841personnes inscrites sur les listes électorales en France / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)