Même s’il n’y avait aucun suspens et si l’annonce officielle n’aura lieu que dans quelques jours, la déclaration de candidature de François Bayrou, hier soir, au journal de 20 heures de TF1 lance sa campagne et l’exposition médiatique qui va avec.
Le leader du Mouvement démocrate a justifié sa candidature «parce qu'il faut absolument que le pays reparte sur des bases nouvelles et qu'il est impossible que l'on continue comme cela pendant cinq ans. (…) Si vous prenez la situation du pays, aucun des chapitres qui font le souci des Français ne s'est amélioré en cinq ans. (…) Vous demandez aux gens précisément dans leur vie à eux, même sur les problèmes que le gouvernement avait mis en avant - la sécurité, l'immigration, la santé économique du pays (...) - eh bien, ils vous répondront tous qu'aujourd'hui, ils sont plus inquiets qu'ils ne l'étaient il y a cinq ans».
Actuellement, François Bayrou tourne autour de 6%-7% dans les sondages (proche de son score en 2002), en quatrième position, talonné par Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche et encore loin de la troisième place détenue par Marine Le Pen (entre 15% et 19%).
Il semble improbable en l’état qu’il puisse rééditer son score de 18,55% des voix obtenu au premier tour de la présidentielle de 2007 mais devrait être plus haut que son score de la présidentielle de 2002 (6,84%). Il est vrai que le premier tour de 2012 est encore loin et que beaucoup de choses peuvent sa passer au plan politique mais aussi et surtout au plan social et économique. Une situation dont pourrait profiter François Bayrou pour se poser en recours.
Néanmoins, ce dernier a un fort handicap, un parti peu influent sur la vie politique française et ne comptant que quelques élus. Autre handicap, de moindre importance pour l’instant, la candidature d’Hervé Morin, le président du Nouveau centre, dont les sondages ne lui donnent que 1% des intentions de vote.
Pour certains analystes, le but de François Bayrou est de faire un score assez conséquent (autour de 10% au moins), lui permettant de monnayer son soutien au second tour afin d’obtenir un poste important dans le futur gouvernement (voire celui de premier ministre) ainsi que des députés lors de la législative qui suivra dans la foulée la présidentielle.
Au jour d’aujourd’hui, cette stratégie a plus de chance de trouver preneur du côté de Nicolas Sarkozy et de l’UMP que de celui de François Hollande et du Parti socialiste. D’où un recentrage ces derniers mois et des attaques de moins en moins virulentes envers le président de la république.
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