dimanche 28 août 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Bayrou, son projet, ses ambitions et le Centrisme


Le François Bayrou de 2012 devrait se caractériser, selon ses propos dans les médias, par un recentrage (que l’on espère sincère), de bonnes idées et des valeurs essentielles. Mais tout cela pourrait ne servir à rien car sa stratégie demeure très aléatoire et son hubris - malgré sa repentance après les résultats électoraux calamiteux de son parti – est toujours prégnant et pourrait causer sa perte.
D’autant que s’il ne parvient pas à s’imposer l’année prochaine, son avenir politique, en tout cas, son futur présidentiel risque d’être définitivement de l’histoire ancienne.
Le Centre, c’est un humanisme intégral qui fait de la personne (l’individu responsable, doté de droits et de devoirs, dans une société solidaire au lien social solide) l’alpha et l’oméga de toute politique. François Bayrou croit, sans conteste, à ces valeurs centristes essentielles que sont la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.
- Le Centre est indépendant et doit absolument le demeurer (ou le redevenir…). François Bayrou défend cette indépendance incontournable et non-négociable si les centristes veulent réellement porter leurs valeurs et leur projet afin de les faire triompher.
- Le Centre doit rassembler autour de lui et non être une simple force d’appoint soit de la Gauche, soit de la Droite. François Bayrou est sur cette ligne, la bonne et la seule capable de mettre en place une vraie politique équilibrée dont la France a besoin dans une Europe unie et afin qu’elle ait toute sa place dans une mondialisation qu’il serait suicidaire de nier et de rejeter.
- Le Centre doit proposer un projet politique responsable, innovant et visionnaire. François Bayrou n’en est pas très loin.
Mais si son obsession d’un système éducatif performant et rénové est à mettre à son crédit, sa volonté de réindustrialiser la France à tous prix est beaucoup plus contestable, surtout, bien moins atteignable que l’investissement dans les nouvelles activités (qu’elles soient dans l’agro-alimentaire, l’industrie ou les services), l’innovation et la création. On peut certes récupérer un certain nombre d’activités délocalisées (et il ne faut pas s’en priver) mais, d’une part, toutes les activités ne sont pas intéressantes à récupérer et d’autre part, beaucoup ne le seront jamais. Et puis, comment imaginer que les Français soient prêts à payer des produits beaucoup plus chers pour cause de relocalisation alors même que leur pouvoir d'achat s'est effrité?!
Quant à son obsession de l’équilibre budgétaire, il a mis de l’eau dans son vin, sachant que s’il défend la «règle d’or» (qu’il aurait voulu plus contraignante) et des coupes budgétaires importantes, il sait aussi que la politique qu’il veut mettre en place nécessite des mesures qui ont un coût. Notamment celle qu’il prône, cette aide nécessaire aux PME pourvoyeuses d’emplois et de richesse nationale.
- Le Centre n’est pas un positionnement de circonstance. On aimerait dire que François Bayrou le pense mais on n’en est pas sûr. Son éloignement de la galaxie centriste de 2007 à 2010 ne plaide pas en faveur de la sincérité de ses serments de fidélité récents.
- Le Centre, selon Bayrou, gagnera tout seul en rameutant autour de lui et de l’homme providentiel (a.k. François Bayrou himself) permettant de créer une improbable «union nationale» (2007) ou une tout aussi improbable «majorité centrale» (2011) réunissant de Dominique de Villepin à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo, Hervé Morin ou Emmanuel Valls.
François Bayrou veut faire croire qu’il croit dur comme fer à ce rassemblement sans queue ni tête mais qui lui permet de montrer qu’arithmétiquement sa stratégie est réalisable... Ce qui est une erreur voire une faute politique en analysant les forces politiques de la France, actuellement. Sauf à espérer secrètement que le pays ne plonge dans une crise majeure, extrêmement grave pour la démocratie et son avenir, rabattant les cartes et imposant des unions, ce qu’aucun responsable politique digne de ce nom ne peut espérer afin de booster son propre destin présidentiel…
La bonne stratégie, c’est se battre pour ses idées, sa vision, son projet politiques et nouer, si nécessaire (et ça l’est), les alliances pour gouverner en imposant la plupart de ses vues si l’on est le partenaire le plus fort, en imposant des mesures emblématiques si l’on est le partenaire du plus fort.
Au jour d’aujourd’hui, François Bayrou doit d’abord convaincre qu’il a l’étoffe d’un présidentiable crédible et que son projet politique permet de faire face aux défis actuels en matière économique, sociale, sociétale et internationale. S’il est en tête des intentions de vote ou s’il est dans le duo du second tour de la présidentielle, les rapprochements se feront par rapport à sa crédibilité personnelle et politique et non sur un concept fumeux.
Enfin, on ne peut s’empêcher en lisant et en écoutant les propos de François Bayrou de lui demander de cesser de jouer au moralisateur en chef qui distribue les bons points de vertu. Le sage sait bien qu’il faut d’abord commencer par soi-même avant d’accabler les autres.
Qu’il se rappelle que l’hubris a fait disparaître des civilisations comme l’expliquait le grand historien américain Arnold Toynbee et a détruit des destins personnels…

samedi 27 août 2011

Une Semaine en Centrisme. Vitalité du Centre dans le monde



Du Liban au Burkina Faso en passant par la Tunisie ou la Guinée mais aussi en Espagne ou aux Etats-Unis, la création récente de nouvelles formations ou d’alliances électorales se réclamant du Centre, démontrent la vitalité d’une vision centriste de la politique et de la gouvernance.
Evidemment, les mots «centre», «centrisme», «centriste» n’ont pas toujours exactement la même signification partout dans le monde. Si, par exemple, dans les pays arabes, il s’agit soit de formations à équidistance des partis religieux et des partis laïcs, soit de formations laïcs modérées, dans d’autres endroits, il s’agit plutôt de formations qui prônent une réconciliation nationale ou, comme aux Etats-Unis, des partis qui ne veulent pas accepter la mainmise sur la politique des deux mastodontes, le Parti républicain et le Parti démocrate (c’est, par exemple, le cas avec No Labels, dont l’objectif principal est cette fameuse politique bipartisane, ou de la revitalisation du Whig Party).
Mais, quelques soient les différences qui peuvent être importantes, la base est partout la même. Il s’agit de mettre en avant une démocratie apaisée par une pratique de gouvernement consensuelle, modérée (au sens aristotélicien), pragmatiste, équilibrée (au sens confucéen) et responsable.
Et les points communs ne s’arrêtent souvent pas là.
C’est la raison pour laquelle, tout centriste doit se réjouir de ces créations qui prouvent que le Centrisme est bien entré dans le XXI° siècle comme une idée toujours aussi séduisante, moderne et universelle.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – Le nouveau concept de François Bayrou, la «majorité centrale»



A l’occasion de le sortie de son nouvel ouvrage, «2012: Etat d’urgence» (Plon), François Bayrou développe dans les médias sa vision pour la présidentielle de l’année prochaine.
Le projet du leader du Mouvement démocrate tourne autour de deux priorités: produire en France et réformer en profondeur le système éducatif. Sans oublier la lutte contre les déficits.
Très isolé sur la scène politique, ayant peu de troupes et des sondages assez pessimistes (entre 5% et 9% d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle), François Bayrou a besoin de rassembler.
Alors qu’il avait choisi le thème de l’union nationale en 2007, en 2001, ce sera la «majorité centrale» qui, selon lui, pourrait réunir autour de son projet politique de la gauche modérée aux gaullistes. Néanmoins, jusqu’à présent, aucun membre d’un autre parti politique, à droite comme à gauche, et, a fortiori, aucun parti politique, n’a décidé de s’allier avec le président du Mouvement démocrate.

vendredi 26 août 2011

Actualités du Centre – Etats-Unis - Sondage: Obama au plus bas, les Républicains encore plus!


Pour la première fois de sa présidence, il y a plus d’Américains mécontents de sa manière de gouverner que de satisfaits selon une enquête du Pew Research Center. Ils sont ainsi 43% à l’approuver contre 49% qui sont d’un avis contraire.
Mais, dans le même temps, seuls 22% d’entre eux se disent satisfaits de la manière de gouverner des Républicains! Les Démocrates s’en sortent mieux avec… 29% de satisfaits.
La classe politique a du mouron à se faire car 79% des Américains sont mécontents sur la manière dont les choses se passent dans le pays. 86% se disent frustrés ou même en colère contre le gouvernement fédéral (ce qui signifie, aux Etats-Unis, le Président, son Administration et le Congrès).
Et les «sortants» en 2012, à la Chambre des représentants et au Sénat peuvent nourrir de sérieuses inquiétudes quant à leur réélection. Plus, en tout cas, que Barack Obama qui n’a pas encore de candidat républicain réellement capable de le battre. Mais il reste plus d’un an avant la présidentielle…
(Sondage du Pew Research Center effectué du 17 au 21 août auprès de 1.509 adultes)

samedi 13 août 2011

Une Semaine en Centrisme. Une situation propice à un gouvernement centriste?



Nous ne savons pas encore si nous sommes à l’aube d’une nouvelle récession avec une crise en «double dip» ou en W, comme on préfère (après la récession de 2008-2009, une phase de retour de la croissance entre 2010 et 2011 avant une nouvelle récession dans les semaines ou les mois qui viennent).
Les derniers développements des déficits publics abyssaux avec une dette qui n’est plus maîtrisée (mais encore maîtrisable si l’on si prend maintenant), des bourses déboussolées et paniquées, un commerce extérieur de plus en plus dans le rouge, un chômage qui ne parvient pas à baisser et une croissance qui retourne dans l’atonie (0% en France au cours du deuxième trimestre!) semblent indiquer, malgré tout, que l’on s’en rapproche sauf miracle.
Ce qu’il y a d’intéressant dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, c’est que les solutions proposées par la Droite et la Gauche ont failli. Ni une fiscalité basse pour les riches, ni un plan de dépenses publiques fortes n’ont permis à aucun pays de sortir de la crise dans les pays européens et aux Etats-Unis.
Et si les dépenses publiques ont permis à la Chine de ne pas perdre sa croissance, c’est avant tout parce que la situation du pays était plus saine et que ses finances publiques pouvaient mieux le supporter grâce à l’énorme excédent de ses réserves de change accumulées ces trente dernières années. Pour autant, ce maintien d’un taux de croissance autour des 8%-10% s’est fait sur le dos des citoyens dont le pouvoir d’achat souffre en ce moment d’un taux d’inflation record.
Pour en revenir à la France et à l’Europe, l’heure est à la responsabilité et aux réformes, les deux thèmes de prédilection d’une politique économique, financière et sociale que prône le Centrisme depuis toujours et, encore plus, actuellement. Une politique qui implique une des qualités essentielles que devraient posséder tout gouvernant: le courage.
Responsabilité car il est plus que temps de tourner le dos au clientélisme et à la démagogie par la poursuite de déficits publics qui ont permis de ne pas prendre de décisions douloureuses pour la population et, en retour, peu populaires pour les politiques.
Réforme car il est encore plus que temps de mettre en place une vraie société équilibrée où chacun doit contribuer à l’effort tout en sachant qu’il est pris en compte et respecté par celle-ci.
Courage car mettre en route des réformes difficiles avec responsabilité et sans fléchir ne sera pas de tout repos. Il se peut même que les résultats positifs de cette politique ne bénéficient qu’à ceux qui viendront après que les réformateurs responsables et courageux aient quitté le pouvoir.
L’Etat providence doit faire l’objet d’un audit tant approfondi que dénué de toute idéologie. La fiscalité doit être adaptée à la donne actuelle avec comme principes directionnels d’être plus juste et plus efficace. Entre autres.
Néanmoins, si l’on comprend bien qu’un gouvernement centriste serait à même de s’attaquer aux problèmes difficiles qui se présentent au pays, les Français sont-ils prêts à jouer le jeu de la responsabilité et de la réforme nécessaires? Le monde politique est-il prêt, lui aussi, à ne pas être dans la fuite en avant désespérée qui va conduire la nation au fond du précipice en cessant ses postures démagogues et irresponsables?
Deux questions essentielles auxquelles il faut répondre le plus vite possible. Car s’il est grand temps d’agir, le temps, lui, ne nous attendra pas.

Alexandre Vatimbella

vendredi 12 août 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le respect, valeur humaniste, valeur centriste


Respecter quelqu’un, c’est avoir de la considération pour sa personne, c’est ne pas porter atteinte à son individualité physique, psychique et sociale, c’est respecter sa différence et sa dignité.
Le respect se fait d’une personne égale à une autre. Il ne doit jamais être imposé pour être réel. Pour cela, il faut que ce qui doit être respecté (le sujet ou l’objet) soit légitime (l’autre ou la règle sociale) mais pas le comportement du sujet ni la manière dont la règle sociale est appliquée car ceux-ci peuvent être irrespectueux ou illégitimes.
De son côté, la société, avant de demander à être respectée, doit respecter l’individu. Son respect fonde sa légitimité et non le contraire. La société ne peut demander le respect à une personne sans lui accorder le sien comme condition de sa demande. L’irrespect de la société vis-à-vis de ses membres ne serait alors que du mépris de celle-ci à ceux-là et une raison légitime pour les citoyens de se rebeller contre ce qui deviendrait alors une contrainte illégitime.
Mais cette demande de respect ne veut pas dire que l’individu peut tout réclamer à l’autre et à la société. Elle signifie qu’il a le droit au respect ce qui lui permet, s’il respecte les valeurs essentielles de la vie en commun (respecter la liberté de l’autre, avoir de la tolérance vis-à-vis de l’autre et être solidaire de l’autre) et les principes de base du fonctionnement de la société, de vivre sa vie le plus librement possible.
Sans respect entre les membres d’une même communauté, on aboutit à des rapports exacerbés où plus personne ne fait attention à l’autre, où plus personne n’écoute l’opinion de l’autre et où des groupes se constituent pour créer des réalités fictionnelles où l’autre, le différent, n’a plus sa place. Montent alors le déni de liberté, l’intolérance et l’absence de solidarité.
Et n’oublions pas que, pour respecter l’autre, il faut d’abord se respecter soi-même. Ce qui ne veut pas dire de se prendre pour un individu-roi mais de s’estimer.
Ce petit rappel pour démontrer tout l’importance du respect dans notre société du XXI° siècle afin que celle-ci puisse se bâtir dans une cohésion sociale forte.
Cette valeur essentiellement humaniste et donc centriste devient de plus en plus nécessaire face à, d’une part, une montée de l’autonomisation de l’individu-monde mondialisé et, d’autre part, à une mondialisation où les chocs culturels doivent être absorbés grâce à l’ouverture d’esprit et à la tolérance de l’autre.
Dès lors le respect est un ciment incontournable pour que la vie en société ne se transforme pas en la coexistence de plus en plus difficile d’individus autonomes et revendicatifs de leur propre «bonheur» au détriment d’un lien social basé sur le juste équilibre indispensable afin d’organiser des rapports apaisés entre les membres d’une même communauté, locale, nationale ou mondiale.
Les centristes, qui veulent bâtir cette société humaniste, doivent sans relâche promouvoir ce respect. Voilà une bonne médiation pour cet été…

lundi 8 août 2011

L'Humeur du Centriste. L’union nationale, formule miracle… et mirage des centristes!


En 2007, François Bayrou la réclamait. En 2011, c’est Jean-Louis Borloo qui la veut. Quoi? L’union nationale, pardi, seule façon, selon les deux leaders autoproclamés du Centre, de sortir de la crise et de bâtir un avenir radieux...
Jean-Louis Borloo confondrait-il, comme François Bayrou, Centrisme et union nationale? On peut le penser.
Car si le Centre veut rassembler le plus de Français autour de son projet pragmatiste, responsable, consensuel, réformiste et équilibré, il ne s’agit pas d’une union nationale, loin de là.
L’union nationale, utile et nécessaire en temps de crise aigüe où le pays est en danger, comme c’est le cas lors d’une guerre menaçant le territoire national, n’est pas forcément adaptée pour régler tous les problèmes, fussent-ils importants ou même gigantesques.
Diluer la démocratie dans un unanimisme serait affadir la première et édulcorer la responsabilité politique des gouvernants. Car, pour qu’il y ait union nationale, il faut une convergence de vues entre toutes les formations politiques, ce qui ne peut être le cas que sur des grands principes et non sur toute une politique.
En revanche, convoquer des élections anticipées pour que le pays tranche entre plusieurs propositions et donne une large majorité, soit à la Gauche, soit à la Droite, soit au Centre, semble plus approprier pour que ceux qui agiront ensuite puissent prendre des décisions difficiles avec le soutien populaire nécessaire.
Ou alors, chercher un consensus républicain sur des questions très précises, où tous les partis se retrouvent sans pour autant s’unir dans un gouvernement, est la seconde option.
Mais il n’est guère besoin d’union nationale.
Au lieu d’appeler à tout va à cette improbable  union, les leaders centristes devraient plutôt s’atteler à faire des propositions concrètes qui donneront envie à leurs concitoyens de leur accorder leur confiance.
Lorsque l’on voit celles de Jean-Louis Borloo, qu’il explique dans Le Figaro, pour traiter la crise de la dette américaine et européenne mais aussi pour épurer les déficits publics, on se dit qu’il y a encore du boulot pour passer des grands principes et des vœux pieux à de vraies mesures produisant de vrais effets en temps réel…

Le Centriste

dimanche 7 août 2011

Une Semaine en Centrisme. Nouveau centre, premier parti centriste v. Hervé Morin, éternel second couteau?


Pendant que Jean-Louis Borloo et François Bayrou parle de l’avenir de la France, Hervé Morin, lui, distribue… des préservatifs dans un camping pour essayer, coûte que coûte, d’exister politiquement!
Et les médias de rappeler, dans la même veine du décalage quelque peu ringard, du buzz peu valorisant pour le président du Nouveau centre lorsqu’il présenta ses vœux aux Français de sa cuisine… qui ressemblait beaucoup à un showroom d’un cuisiniste!
Tout cela ne serait guère gênant si Hervé Morin était le leader d’un groupuscule. Mais le Nouveau centre est le principal parti du Centre en nombre d’élus loin devant le Parti radical et le Mouvement démocrate.
Tout cela semble confirmer le peu de confiance que lui accorde les responsables de son propre parti comme François Sauvadet, Jean-Christophe Lagarde ou Valérie Létard, pour n’en citer que trois, qui ont préféré choisir un membre d’un autre parti, Jean-Louis Borloo, comme leur favori pour représenter le Centre à l’élection présidentielle.
L’épitaphe politique d’Hervé Morin pourrait ressembler à cela: «il fut second couteau sous Bayrou; il croyait être devenu premier de la classe avec le Nouveau centre. Le voilà, à nouveau, second couteau sous Borloo, trahi par ses amis… ou par son manque de charisme et d’envergure».
Car ce n’est pas faute d’avoir essayé de devenir le leader du Centre.
Ministre de la défense de Nicolas Sarkozy assez discret, il a tenté de prendre son envol après avoir été renvoyé du gouvernement avec l’annonce de sa candidature à la présidentielle, un tour de France à la rencontre des militants du Nouveau centre, la création d’une confédération du Centre et la publication d’un livre assez injurieux pour le président de la république.
Rien n’y a fait. Pire, la confédération a été récupérée puis phagocytée par Jean-Louis Borloo avec lequel il ne s’entend pas du tout et qui n’est même pas un centriste de conviction. Ses scores dans les sondages n’ont jamais dépassé les 2% d’intention de vote pour 2012 et, aujourd’hui, il n’est même plus dans la liste des candidats proposés par les instituts.
Bien sûr, on a vu des retours plus improbables et plus fracassants. D’ailleurs, d’ailleurs ce qu’espère encore secrètement Hervé Morin. Selon lui, rien n’est définitivement fait et il estime toujours avoir ses chances à l’automne de revenir dans la danse présidentielle.
Reste que l’on ne voit pas encore très bien ce qu’il aura de plus à vendre. Seule la renonciation de Jean-Louis Borloo à la présidentielle pourrait lui permettre de redevenir un possible candidat pour les modérés de la majorité présidentielle. Il doit prier tous les jours pour que le président du Parti radical ne fasse pas mentir sa réputation d’homme qui ne prend guère de risques…
Quoiqu’il arrive, sa position à l’intérieur du Nouveau centre est fragilisée, même s’il a encore la main sur l’appareil, en témoigne les récentes nominations de ses proches à la tête du groupe Nouveau centre à l’Assemblée nationale ou au poste de secrétaire général du parti.
Car si le parti centriste a un avenir, il passe par l’existence à sa tête d’un leader capable de lui faire passer un cap. Or, actuellement, celui-ci ne s’appelle pas Hervé Morin.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur du études du CREC

samedi 6 août 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Barack Obama, cet indécrottable centriste


Les attaques contre Barack Obama après le compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, voté, in extremis, par les Républicains et les Démocrates au Congrès ont été d’une rare violence. Et elles sont venues des deux bords de l’échiquier politique.
Voilà un type faible, un homme politique inconsistant qui ne fait pas le poids, qui recherche obsessionnellement le consensus, qui ne veut pas prendre de risques, qui n’est pas capable de prendre des décisions difficiles et tranchées, qui n’est décidemment pas le «commandant en chef» dont la plus grande puissance mondiale a besoin. Un centriste, quoi!
Le gros mot est lâché. Que ce soit aux Etats-Unis où les gens de gauche s’étranglent de colère devant ce renégat et les gens de droite se gaussent de ce président transparent. Que ce soit en Europe où ces mêmes gens de gauche se sentent trahis et les gens de droite découvrent un leader qui n’est pas le «leader du monde libre» à la mode Reagan ou à la mode George W Bush.
Oui, Barack Obama est un centriste. Et, non seulement, il le revendique mais, en plus, il agit en tant que tel. Inconcevable!
Cette «manie» centriste comme l’appelle le mensuel français proche de l’extrême-gauche, Le Monde diplomatique, le perdra, annonce tous les analystes et experts qui ont la particularité de se tromper nettement plus souvent que Paul Le Poulpe mais qui ont oublié une chose fondamentale… Barack Obama n’a jamais dit qu’il était autre chose qu’un homme du Centre et il s’est toujours présenté comme tel devant les électeurs en 2008.
Et ce centriste, qui est voué aux gémonies depuis son accession au pouvoir par les gens de gauche et de droite (n’oublions pas les attaques outrancières dont il est victime depuis son élection), est pourtant celui qui, en à peine deux ans, a le plus réformé son pays de tous les présidents des Etats-Unis. De la réforme de l’assurance-santé à la réforme du système financier, il a accompli un travail législatif qui n’avait jamais été réalisé jusqu’à présent, même pas par Franklin Roosevelt et son New Deal ou Lyndon Johnson et sa Great Society.
Il a mis en place le plan de sauvetage de l’économie («stimulus paackage») le plus important jamais vu dans le monde au moment où la «Great Recession» de 2008-2009 s’est abattue sur les Etats-Unis et le monde entier. Un plan qui, selon tous les économistes sérieux, a empêché le naufrage du pays même s’il n’a pas réussi à faire repartir la machine économique autant qu’espéré.
En outre, il a mené, dans l’ombre la traque réussie d’Ossama Ben Laden qui a été tué lors d’un raid au Pakistan. Il est venu en aide à l’industrie automobile, pourvoyeuse d’emplois, qu’il a sauvé de la disparition. Il a mis fin à la ségrégation des homosexuels dans l’armée américaine. Il a presque terminé la guerre en Irak et va rapatrier une bonne partie des soldats américains d’Afghanistan. Il a nommé le premier représentant de la communauté hispanique à la Cour Suprême, Sonia Sotomayor, etc.
Durant la première année de son mandat, sur les 502 promesses qu’il avait faites lors de sa campagne, Barack Obama en a réalisées 91 et a fait des progrès sur 285 autres selon le site PolitiFact.com.
Pour un faible qui ne sait pas prendre de décisions, on repassera!
Néanmoins, il est vrai qu’il existe une vraie incompréhension de qui est le «vrai» Barack Obama par une partie de la population américaine notamment pour nombre de gens qui ont voté pour lui en 2008. Ils n’ont pas compris ce qu’était le changement qu’il proposait alors, croyant qu’il allait révolutionner le pays ou, tout au moins, qu’il allait agir dans le sens qu’ils voulaient qu’il agisse.
Ceci est dû, en partie, à la campagne du candidat Obama à la Maison Blanche et aux slogans qu’il a utilisés. Il avait ainsi joué intelligemment de ceux-ci en ne se présentant pas comme le vecteur principal de sa propre campagne mais en faisant que ce soit le «changement» («Change, we can beleive in») qui le soit. Un changement que chacun pouvait s’approprier pour en voir ce qu’il désirait («Yes, we can!»).
Du coup, cette campagne, aussi géniale fut-elle en termes de communication, portait en germe cette incompréhension puis cette déception perceptibles chez de nombreux Américains.
Pour autant, David Axelrod, le principal conseiller de Barack Obama, a toujours expliqué que le changement prôné par ce dernier s’appuyait sur trois piliers identifiables: réunir le pays, revitaliser le «bipartisan government» à Washington afin de donner une large place au consensus et lutter contre les intérêts particuliers. Un changement centriste.
N’oublions pas, non plus, que, dans ses discours et ses déclarations, Obama est demeuré proche de sa vision de la politique et de celle des Etats-Unis, sans essayer de tromper qui que ce soit sur ses objectifs.
Il a toujours professé une vision centriste de la politique, de l’économie et du rêve américain qu’il se proposait de revitaliser.
En même temps, il a été pris dans la tourmente de la crise économique venue des inconséquences de son prédécesseur. Et l’on peut dire que Barack Obama, en décidant de s’attaquer sans attendre à cette crise dès la fin de 2008, a pris ses fonctions bien avant le terme de la présidence de George W Bush et de sa propre intronisation le 20 janvier 2009, endossant par là-même, les erreurs de ce dernier qui lui sont imputées aujourd’hui par de nombreux Américains qui, s’ils voient bien en lui celui qui a pris les décisions difficiles pour éviter que le pays ne plonge dans une crise encore plus profonde que celle de 1929 au moment où celle-ci se mettait en place, voient aussi en lui celui qui a pris les premières mesures controversées alors que celles-ci viennent de l’Administration Bush (comme le plan Paulson de sauvetage des banques) et que la crise a bien commencé sous le gouvernement de cette dernière (la crise des subprimes et le naufrage de ces mêmes banques qui s’en est suivi et qui étaient responsables de celle-ci).
Barack Obama n’est pas le messie, ni de près, ni de loin, venu sauver les Etats-Unis de tous les maux comme l’a espéré une grande partie du peuple américain, même beaucoup de ceux qui n’ont pas voté pour lui.
Cet investissement démesuré dans un homme qui pouvait symboliser la repentance des pêchers passés (l’esclavagisme et le racisme endémique du Sud) et, en même temps, le renouveau du rêve américain avec le retour de la grandeur et de l’opulence passées du pays, le tout dans une pureté morale aux idéaux professés depuis l’indépendance, ne pouvait que se fracasser devant la réalité de l’Amérique et du monde actuels.
Une réalité que Barack Obama n’a jamais niée, bien au contraire. Pour lui, il était essentiel de faire prendre conscience aux Américains, du monde dans lequel ils vivent afin de pouvoir mettre en place les réformes responsables dont le pays a un urgent besoin.
Réalisme, réformisme, responsabilité, pragmatisme, consensualisme sont les termes qui définissent sa gouvernance. Autant de termes d’une politique centriste. Autant de termes qui sont à l’opposé de ceux utilisés par les politiciens de droite et de gauche. Autant de termes qui ne vont pas de pair avec leurs clientélismes politiques destructeurs. Autant de termes qui, malheureusement, peuvent aussi plomber une popularité et même faire perdre une élection…

vendredi 5 août 2011

Actualités du Centre – Jean Arthuis s’affirme «équidistant» de François Bayrou et Jean-Louis Borloo


Ménageant la chèvre et le chou et, peut-être, son avenir politique, Jean Arthuis – qui s’était affiché avec François Bayrou lors du Congrès de son parti début juillet – a affirmé, lors d’une interview à France Soir, qu’il se positionnait à équidistance du président du Mouvement démocrate et de son adversaire centriste, Jean-Louis Borloo.
Il faut dire que le président d’Alliance centriste continue à déclarer qu’il ne fermait pas la porte à sa possible candidature à la présidentielle alors qu’il n’apparaît même pas dans les sondages d’opinion. Une manière comme une autre pour lui d’être présent sur la scène médiatique.
Néanmoins, dans les mois qui viennent, il pourrait trouver un écho plus important à ses propos centrés le plus souvent sur les déficits publics et les dépenses exorbitantes de l’Etat avec la crise de la dette publique qui commence à faire de plus en plus le buzz médiatique au fur et à mesure qu’elle s’aggrave.
Extraits.
Vit-on au-dessus de nos moyens?
Bien sûr! Il y a deux sortes de pays aujourd’hui: les pays qui ont un fonds souverain et ceux qui ont une dette souveraine. Le pompon, c’est quand la France, endettée, veut se doter d’un fonds souverain. Pour le constituer, que fait-elle? Elle emprunte!
(…)
C’est un manque de volonté politique?
Ce n’est pas seulement ça. Il faut totalement réorganiser l’Etat et les collectivités territoriales. C’est extrêmement lourd. Et puis, il va falloir réviser notre scénographie politique. Ce que je ne supporte pas dans la pratique politique française, ce sont toutes ces habiletés politiques, ce renoncement à la pédagogie, comme si on prenait les Français pour des sots. L’opposition droite-gauche devient mortifère. Dès qu’un camp commence à articuler des propositions de nature à résoudre les problèmes, le camp d’en face sort les arguments les plus archaïques pour garder le pouvoir. C’est consternant.
(…)
Voterez-vous la «règle d’or» défendue par Nicolas Sarkozy s’il décide de convoquer le Congrès à Versailles?
D’abord, ce n’est pas vraiment «la» règle d’or. La vraie règle d’or prohibe le recours à l’emprunt pour financer des dépenses de fonctionnement. Aujourd’hui, il s’agit d’introduire simplement dans la Constitution une procédure d’encadrement budgétaire, une projection pluriannuelle avec un plafond de dépenses et un plancher de recettes. Mais oui, je voterai cela, même si je doute qu’il y aura une majorité pour la voter. Mais j’insiste: en matière de lutte contre les déficits, rien ne remplace la volonté politique. Vous pouvez mettre tout dans la Constitution, c’est d’abord une affaire de volonté.
Le gouvernement est en train de préparer le budget pour 2012. Est-on sur le bon chemin?
Un budget est construit sur une hypothèse de croissance. Mais les gouvernements ont toujours tendance à la surestimer. Quand vous tablez, comme c’est le cas pour le prochain budget, sur une croissance à 2,25 %, j’ai peur que vous vous racontiez des histoires. C’est commode parce que si vous majorez votre hypothèse de croissance, vous minorez d’autant l’effort à accomplir pour tenir votre trajectoire de réduction des déficits… Dans ce budget, il faut qu’on trouve des mesures pour réduire de 10 milliards le déficit. Pour cela, il va falloir donner un nouveau coup de rabot sur les niches fiscales. Il y en a 468, qui coûtent 75 milliards. Un coup de rabot peut donc permettre d’économiser 4 à 5 milliards d’euros. Je pense qu’il faudra aussi augmenter la CRDS de 0,25 %, ce qui rapporterait 2,5 milliards. Il faut également faire de nouveaux efforts sur un certain nombre de dépenses de fonctionnement. On doit pouvoir économiser à peu près 2 milliards. Je ne suis pas favorable à un dispositif exceptionnel pour taxer les plus hauts revenus, qui serait payé par les employeurs: c’est encore rajouter de la complexité à notre législation fiscale qui l’est déjà trop. Mais je souhaite l’institution d’une tranche supplémentaire, au-delà de 150.000 €, de l’impôt sur le revenu à un taux compris entre 45 et 50 %.
(…)
Souhaitez-vous une sorte d’union nationale sur ces questions?
Les grandes réformes ne peuvent se décider et être mises en œuvre par un camp contre l’autre. Il faut transcender nos considérations partisanes et nos tactiques électorales. Inverser la tendance déficitaire doit nous pousser à mettre un terme à cette guérilla absurde entre la gauche et la droite. A l’heure de la mondialisation, les Français ont autre chose à faire que s’affronter de manière aussi clanique. C’est vraiment un SOS que je lance, un signal de détresse. La situation des finances publiques, c’est le marqueur de toutes nos inconséquences, de l’enchaînement de nos petites lâchetés. Et les gens le ressentent bien. Entendre la gauche dire qu’elle va ramener la retraite à 60 ans, ce sont des histoires à dormir debout. Personne n’y croit, pas même les militants de gauche.
(…)
Voyez-vous «le» candidat capable de porter un tel message?
Il faut travailler d’abord le projet. Après, on verra.
Vous êtes plutôt Borloo ou plutôt Bayrou?
Disons que je suis équidistant… Je souhaite une candidature centriste en 2012, mais cela n’aura de sens que si le projet a une vraie valeur ajoutée, et n’est pas juste une addition de ressentiments. Ce n’est pas l’antisarkozysme qui doit être la marque d’une candidature centriste: c’est l’ambition, la vision, le rassemblement et la confiance.
© 2011 France Soir

mercredi 3 août 2011

L'Humeur du Centriste. L’embouteillage centriste du mois d’août


Ce mois d'août risque bien de connaître d'autres embouteillages que ceux que l'on a l'habitude de voir sur nos belles routes de France.
Il y aura, par exemple, l'embouteillage des déclarations et des postures des prétendants à la candidature du Parti socialiste à la présidentielle.
Il y aura, aussi, l'embouteillage de la présence médiatique et des serments de pureté centriste des candidats se réclamant du Centre à cette même élection.
Le premier embouteillage se résorbera de lui-même avec la primaire qui désignera officiellement le candidat PS.
En revanche, le deuxième embouteillage risque de durer et de créer un bouchon jusqu'en avril 2012.
Une fois qu'il se sera résorbé avec le déroulement du premier tour de la présidentielle, on risque de s'apercevoir que ses responsables n’étaient que deux vieilles guimbardes – avec, éventuellement, la présence d’une mobylette encalaminée - qui tentaient de passer en même temps sur une voie unique.
De toute façon, elles roulaient tellement pépère, sans réelle dynamique, qu'elles n'auraient pas pu se qualifier pour la vraie course. Pire, leurs conducteurs, n’ayant pas de GPS centriste, avaient pris la mauvaise direction, celui qui les emmenait irrémédiablement au précipice où allaient s’écraser leurs folles ambitions.
Et ils n’ont trouvé pas assez d’électeurs potentiels du Centre prêts à leur donner un coup de main en leur indiquant le bon chemin ou en les poussant afin d’enclencher, au moins, la deuxième.
A moins que… A moins qu’entretemps l'un de ses conducteurs ne trouve le carburant miracle pour faire soudainement de son tacot, un bolide de formule un, désintégrant son adversaire par une poussée atomique. Ou que Bison futé centriste indique à un nouveau venu hypothétique un itinéraire bis de contournement vers la voie présidentielle.
Mais si l'espoir fait vivre, si le rêve est nécessaire, la réalité, elle, est incontournable. Et c’est une vertu centriste de la prendre en compte...

Le Centriste

mardi 2 août 2011

Actualités du Centre – Etats-Unis – Crise de la dette: Barack Obama n’est pas le vaincu, loin de là


Les républicains et les démocrates ont enfin trouvé un terrain d’entente afin de résoudre la crise causée par les républicains les plus à droite, voire d’extrême-droite, qui avaient décidé de ne pas voter le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, menaçant le pays d’une grave crise financière et économique afin de fragiliser le président pour les prochaines présidentielles où il n’a pas encore d’adversaire assez crédible pour le battre.
Majoritaires à la Chambre des représentants, l’équivalent américain de l’Assemblée nationale française, les républicains voulaient obliger Barack Obama à couper dans les budgets sociaux et à ne pas augmenter les impôts pour les plus riches.
Ils n’ont pas totalement réussi mais ils ont été capables d’imposer des coupes budgétaires (pas dans les programmes sociaux prioritaires) et, surtout, qu’il n’y ait pas de hausse de la fiscalité.
Du coup, de nombreux observateurs ont affirmé que le président américain était le grand perdant de ce bras de fer.
Ils ont tort.
En effet, Barack Obama sait et dit depuis longtemps qu’il va falloir s’attaquer aux déficits publics abyssaux des Etats-Unis. Il sait également que les Américains ne sont pas prêts à voir leurs impôts augmenter mais qu’ils veulent un Etat plus sobre. Il n’ignore pas, non plus, que le pays doit contrôler ses dépenses dans le futur pour ne pas aller tout droit dans le mur.
Bien sûr, il aurait préféré avoir un plan plus équilibré qui lui aurait permis de jouer avec une hausse de la fiscalité pour les plus riches ce que tous les économistes sérieux préconisent aujourd’hui pour que l’Amérique puisse restaurer ses comptes publics.
Le seul problème, c’est qu’il ne pouvait avancer à découvert fasse aux démocrates les plus à gauche dont il a besoin et qui grondent depuis son élection ne voyant en lui que ce qu’il est, un centriste (ce qu’il a d’ailleurs toujours affirmé qu’il était!).
Dès lors, ce couteau républicain sur sa gorge lui permet de faire passer une partie des mesures qu’il estimait indispensable de prendre après les mesures de relance du début de sa présidence.
L’analyse que l’on peut faire de cette crise montre qu’Obama devrait en bénéficier sur le moyen et le long terme, en ayant montré toute sa responsabilité dans cette affaire aux yeux des Américains, ce qui sera plus difficile pour les républicains qui, eux, selon les sondages, sont accusés d’en être les instigateurs et sont montrés du doigt pour leur irresponsabilité.

Vues du Centre. L'expérience centriste, une dynamique locale à l'épreuve du national.


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Les auteurs de ce texte sont Bernadette Caillard-Humeau Première adjointe au Maire d'Angers, Alexis Blanc, Vice-président du Conseil Régional de Poitou-Charentes, Jean Malapert, Président de Coglais Communauté

Aujourd'hui, en France une double dynamique centriste est en marche. L'une, dont l'actualité se fait l'écho, est marquée par la création récente d'une confédération des centres. L'autre, se caractérise par l'émergence de forces locales. Loin de s'opposer, il s'agit de deux mouvements, certes différents, mais complémentaires dans l'action politique.
«Rassembler dans la diversité», c'est le credo des partis centristes lorsqu'ils décident de créer la confédération des centres. Ainsi, le Parti Radical, le Nouveau Centre, Gauche Moderne ou encore Alliance Centriste mettent dans un pot commun leurs forces et leur avenir proche. Chacun porté par une histoire, un certain regard sur le monde mais sans l’expression de valeurs partagées. Ce sont des organisations satellites qui se reconnaissent d'un centre droit. Il s'agit là d'un mouvement institutionnalisé, parisien et dont la discussion se fait entre hiérarques des partis.
Cette démarche est institutionnelle, idéologique et n'épouse pas véritablement un idéal. Il s’agit d’un centrisme plutôt envisagé comme une perspective nationale à vocation électorale et s'illustre, à ce jour, par un regroupement des partis existants.
Ce qui se dégage de ce mouvement ressemble plutôt à une ambition électorale, sans fondement ni vision durable. Encore moins, à l’expression d’un idéal.
Il est pourtant vrai que cette procédure de rassemblement constitue, à coup sûr, un atout maître dans la perspective des prochaines échéances électorales. S’unir politiquement pour mieux «faire société» est déjà plus qu’un symbole: c'est un acte. Cependant, si la réunion des forces en présence existe, la fusion des idées à travers un idéal commun se heurte, trop souvent, aux individualités. De ce fait, on sent poindre, avant l’heure, la fragilité d’une union difficilement durable. Si l'ambition est nécessaire dans l'action politique, il faut qu'elle soit d'emblée partagée, collective et au service de tous. Rassembler dans la diversité c'est une condition sine qua non, mais sur la base d'un idéal partagé.
Les valeurs comme fondement de l'engagement
Pour porter un message juste, une organisation politique doit parler vrai. Et pour ce faire, la première des sincérités consiste à affirmer d'où l'on parle. C'est la raison pour laquelle, en tant qu'élus centristes, nous avons fait le choix de participer à l'exercice du pouvoir au sein des exécutifs locaux afin de faire vivre la transformation de l'intérieur du système.
Localement, nous traduisons par des actes nos idéaux. Pour les élus que nous sommes, les quatre valeurs qui fondent notre action sont les suivantes : l'espoir européen comme horizon, la justice au service du vivre ensemble, la responsabilité citoyenne (tant individuelle que collective) et le respect de l'environnement à travers une «écologie positive», c'est à dire non seulement compatible mais moteur du développement local. Ce sont autant de valeurs incontournables de notre engagement politique.
Un centrisme moteur
Est-il encore possible d’envisager un mouvement centriste, non seulement indépendant, mais porteur d'un message cosmopolite, juste et responsable. Ou bien cette idée est-elle condamnée à demeurer un vœu pieux? Et à ce titre seulement le fruit d'expériences locales.
En cette période incertaine, où l’élaboration de repères est le premier devoir des élus, le centrisme, tel que nous le portons dans l'exercice de notre fonction, nourrit les projets. Il incarne, à lui seul, des valeurs d'ouverture, la marque d'une responsabilité et le symbole de la justice. C'est pourquoi nous voulons, à travers cette tribune nous en faire l'écho.
Nous revendiquons l'expérience centriste comme une réalité et le fruit de notre implication. Engagés au sein d'exécutifs pluriels, nous participons à l'exercice de la gouvernance. En tant qu'élus, signataires de la tribune, nous côtoyons chaque jour les réalités de la vie de la cité, maîtrisons les enjeux du développement local, et mettons en œuvre des projets. C'est le moteur de notre action.
Sur la base de ces valeurs, nous appelons de nos vœux la création d'un arc républicain ouvert, multiple et rassembleur.

Bernadette Caillard-Humeau
Alexis Blanc
Jean Malapert

lundi 1 août 2011

Une Semaine en Centrisme. 2012: qu’est-ce que les centristes peuvent espérer, au mieux?


Personne ne pense, aujourd’hui, qu’à moins d’un séisme politique ou d’une situation tout à fait improbable, que le Centre puisse remporter l’élection présidentielle. Personne, même pas Jean-Louis Borloo et, peut-être, François Bayrou!
Dès lors, qu’est-ce que les centristes peuvent espérer au mieux en 2012? Et, subsidiairement, quelle est la bonne stratégie?
Au jour d’aujourd’hui, pour pouvoir espérer peser sur la présidentielle, le Centre doit avoir, au moins, un candidat.
Imaginons que ce ne soit pas le cas. Verrait-on Nicolas Sarkozy s’activer en coulisse pour négocier la renonciation de Jean-Louis Borloo et un ralliement de François Bayrou pour le deuxième tour contre des promesses de postes? Verrait-on les candidats à la candidature socialiste commencer à faire les yeux doux aux leaders centristes?
Il est donc essentiel que le Centre soit présent à la présidentielle.
Mais s’il ne peut la gagner, il peut néanmoins négocier son ralliement avant ou après le premier tour.
Le modèle est ici l’accord Mitterrand-Rocard en 1988. Pour se mettre les modérés dans la poche, François Mitterrand avait laissé entendre qu’il nommerait le chouchou de ceux-ci, Michel Rocard. Et celui-ci fit campagne pour le premier nommé.
Ce ticket gagnant est celui qui pourrait associer Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo. Le président du Parti radical n’a pas encore annoncé sa candidature. Il pourrait renoncer à se présenter contre un accord en bonne et due forme (et non contre des promesses puisque celles-ci n’ont déjà pas été tenues une fois…).
Le problème c’est que la renonciation de Jean-Louis Borloo lui serait fatale politiquement à ce stade et ne ferait sans doute pas gagner beaucoup de voix à Nicolas Sarkozy.
Il sera donc plus efficace pour le duo de négocier un ralliement et un appel au vote au deuxième tour à moins que la situation permette à Borloo de renoncer à un moment donné sans que cela ne soit interprété comme une reculade.
François Bayrou qui rêve du fauteuil de l’Elysée peut également nourrir les mêmes ambitions. Et, contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas avec le candidat de gauche qu’il pourra le mieux les négocier mais avec le même Sarkozy.
D’où d’ailleurs son rapprochement avec le président de la république ces derniers mois.
Cependant, contrairement à Jean-Louis Borloo, le leader du Mouvement démocrate n’a pas le choix que de se présenter au premier tour (ce que, de toute façon, il fera). Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra appeler à voter pour le président sortant (il a annoncé qu’il y aurait un appel au vote au deuxième tour de sa part contrairement à 2007) en échange de Matignon.
Bien sûr, il n’est pas à exclure qu’il puisse éventuellement s’allier avec le Parti socialiste si celui-ci ne peut gagner qu’avec un appel au vote explicite. Reste que ce n’est pas dans la stratégie de Martine Aubry ou de François Hollande – les deux favoris pour la candidature PS - de s’allier avec les centristes. Néanmoins, n’oublions pas que Martine Aubry dirige la mairie de Lille avec les élus du MoDem…
Quant à la bonne stratégie, en ce début août, est d’affirmer, que l’on soit Jean-Louis Borloo ou François Bayrou, que l’on sera candidat et que l’on ira jusqu’au bout. Mais, elle pourrait ensuite diverger car Borloo peut négocier avant la présidentielle alors que Bayrou, lui, ne le peut pas. D’où un avantage certain, en la matière, pour le président du Parti radical fasse au président du Mouvement démocrate.
Quoiqu’il en soit, le Centre, qui totalise actuellement en 14% et 16% des intentions de vote, pourrait gagner dans l’affaire le poste de premier ministre. Si l’on y pense, ce ne serait certainement pas une défaite…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC