mardi 31 mai 2011

Actualités du Centre – Jean-Louis Borloo – presque - candidat


Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, devrait être candidat à l’élection présidentielle. Enfin, sans doute… Car s’il en parle de plus en plus, comme aujourd’hui dans le quotidien la Voix du Nord ou sur le plateau de la chaîne BFM-TV («je me prépare pour gagner»), en tentant de se mettre dans l’habit d’un candidat crédible à la fonction politique suprême, il hésite encore.
Il faut dire que Jean-Louis Borloo joue gros et qu’il n’a pas eu l’habitude, jusqu’à présent de prendre de tels risques. Allié depuis le début du quinquennat avec Nicolas Sarkozy, il pourrait être le responsable de la défaite du président actuel dès le premier tour. Et cela, sans être capable de devenir ce «candidat crédible» pour une majorité de Français. Ainsi, s’il est, dans un dernier sondage IFOP, la personnalité politique préférée des Français, il plafonne en revanche autour des 8% dans le meilleur des cas dans les sondages concernant la présidentielle, incapable de traduire, pour l’instant, sa popularité actuelle en intention de votes (on ne prendra pas en compte ses scores plis élevés en cas de présence plus qu’hypothétique comme candidat du Parti socialiste de Ségolène Royal, Laurent Fabius ou Bertrand Delanoë). Un score évidemment trop faible pour jouer un rôle de premier plan dans l’actuelle majorité après le scrutin.
Dès lors, au lieu d’aller dans l’arène, il pourrait encore négocier un «ticket» avec Nicolas Sarkozy avant le premier tour comme l’avaient fait François Mitterrand et Michel Rocard en 1988. A Sarkozy, l’Elysée. A Borloo, Matignon.

lundi 30 mai 2011

Vues du Centre - La Chronique de Jacques Rollet. L’identité du Centre

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jacques Rollet est politologue, membre du conseil scientifique de l’Institut du Centre et auteur de plusieurs livres dont Tocqueville (Montchrestien 1998), Religion et politique (Grasset 2001), La tentation relativiste, DDB, 2004), Le libéralisme et ses ennemis (DDB, septembre 2011). Il tiendra ici une chronique.

Nous sommes tous convaincus que le Centre  existe dans la vie politique française mais nous peinons à faire partager cette conviction car notre difficulté à exister au plan électoral risque en effet d’induire l’idée que le Centre n’a pas de consistance et est appelé à disparaître totalement. Le mode de scrutin majoritaire à deux tours lamine les candidats centristes, mais les résultats des élections présidentielles de 2007 (18,57% pour François Bayrou) montrent qu’il y a une sensibilité centriste dans l’électorat, les scores précédents de Jean Lecanuet et de Raymond Barre le confirment.
Le centre en vie politique démocratique est fondé sur une approche qu’on trouve déjà chez Aristote au 4° siècle avant JC. Le mésotès d’Aristote, c’et à dire le juste milieu, incarne le sens politique le plus accompli, fondé sur le gouvernement mixte où la classe moyenne joue un rôle essentiel. Le Centre se distingue d’une approche oligarchique ou ploutocratique de la vie politique dans laquelle la richesse est aux commandes, ce qui rend impossible la prise en compte d’un bien commun. Il se distingue tout autant de l’approche égalitariste de la Gauche qui paralyse la vie économique en décourageant l’initiative et en créant une classe d’assistés à vie.
Les sept points évoqués ci-dessous contribuent à dresser le portrait du Centre en politique, centre fondé sur ce juste milieu.
1°- Le Centre se fonde sur une logique sociale, celle-là même que nous propose Aristote quand il nous dit que la classe moyenne est la plus à même de mettre en œuvre le régime mixte (constitué de démocratie et d’aristocratie (gouvernement des meilleurs). L’argument est important: les riches ne doivent pas gouverner car ils ne vivent pas comme la majorité des membres de la cité et sont préoccupés par l’accroissement de leur richesse; les pauvres ne doivent pas non plus gouverner car, ne contribuant pas au financement des dépenses, ils veulent les voir augmenter. La classe moyenne également éloignée de la richesse et de la pauvreté est la plus capable de réguler les dépenses car elle contribue à l’impôt et sait ce dont ont besoin la majorité des membres de la cité.
Le Centre politique d’aujourd’hui s’appuie de fait sur la classe moyenne; Giscard d’Estaing l’avait noté dans Deux Français sur trois.
2°- Le Centre se fonde également sur une logique politique: le meilleur régime est celui qui permet de réguler la société en évitant deux écueils: celui de la révolution et celui du conservatisme des acquis. La révolution est une impasse tragique, le XX° siècle est là pour nous le montrer avec l’échec des régimes communistes. Quant au conservatisme des acquis, il empêche toute réforme et peut être le fait de partis de Gauche comme de Droite. (on l’a vu au sujet de la réforme des régimes spéciaux de retraite ou du régime général). L’équilibre de l’intervention de l’Etat doit se fonder sur le principe de subsidiarité qui fait partie des principes fondamentaux de l’Union Européenne et vient de la Doctrine sociale de l’Eglise catholique (voir l’encyclique Quadragésimo anno de Pie XI). L’échelon supérieur ne doit intervenir que lorsque l’échelon inférieur ne peut assurer le traitement d’un problème. La décentralisation est, fondée sur ce principe qui n’est pas toujours respecté.
3°- Le marché reste, au plan économique, le régulateur fondamental des échanges. Il est le juge de paix établissant ce que nous sommes capables d’acheter ou pas. La concurrence doit être libre et non faussée, est juste. Le crédit trop facile aveugle les individus qui s’endettent; il en va de même à l’opposé pour les spéculateurs des marchés financiers. L’enrichissement doit reposer sur la production effective de biens, industriels ou de services. Rappelons à ce propos, que la crise des subprimes  aux Etats-Unis n’est pas due au marché mais au non respect de ce dernier. On a permis à des gens qui n’en avaient les moyens, de devenir propriétaires. Il faut toujours se souvenir que l’emploi est généré par les entreprises et non par l’Etat. Quand ce dernier s’en mêle, il en résulte des coûts élevés et des effets d’aubaine pour les entreprises. L’Etat est chargé de l’emploi des fonctionnaires et cela suffit. La crise durable de l’Etat–Providence (pour reprendre le terme utilisé en France; Welfare State signifiant en réalité l’Etat de bien-être) implique pour le Centre une réflexion de fond. Il doit s’affirmer libéral sans complexes alors même que la dette de la France atteint 1750 milliards d’Euros.
4°- L’argent public doit être géré de façon plus économe et plus efficace . Nous renvoyons sur ce point à l’ouvrage remarquable de Jean Arthuis: SOS Finances publiques (Calmann-Lévy, 2011). Tout y est dit. Il revient au Centre d’alerter les citoyens sur la situation; Le gouvernement actuel ne le fait pas.
5°- La décentralisation souhaitable et mise en œuvre pour une part depuis 1982, doit être revue. La clause générale de compétence doit être abolie pour les départements et régions et peut être même pour les communes. Celles-ci sont par ailleurs trop nombreuses et devraient être remplacées par les communautés de communes, d’agglomération et urbaines; Ces trois niveaux d’EPCI doivent dans la situation actuelle, voir leurs conseils élus au suffrage universel direct. C’est un scandale absolu de constater qu’elles lèvent des impôts sur des gens qui ne les ont pas élues.
6°- Le libéralisme culturel (terme employé en science politique ) fait des ravages dans la société française. On désigne par ce terme l’affirmation de la liberté individuelle en matière de vie sexuelle et de refus de tout principe d’autorité dans l’éducation des enfants. C’est ainsi que ses partisans réclament le «mariage» pour les homosexuels, l’adoption d’enfants par les couples du même nom, l’avortement comme méthode de contraception (au sens où il est dit que l’avortement est un droit et ne pose pas de problème), la gestation pour autrui, l’expérimentation sur les embryons, etc. Ce libéralisme culturel pose tous ces problèmes en termes de «droit à», alors que le droit supposé ne peut s’imposer au mépris de ce qu’est la nature humaine d’où le fait qu’on réclame également le droit pour les homosexuels de recourir à la procréation artificielle (deux hommes ensemble ou deux femmes ensemble ne font pas un enfant par les voies naturelles…)
Le Centre doit combattre ce type de libéralisme culturel car une société démocratique ne peut subsister s’il n’existe pas un consensus minimal sur les mœurs. La situation actuelle de l’Espagne est éloquente à cet égard: le gouvernement Zapatero s’est plus préoccupé de libéraliser les mœurs que de permettre un véritable développement économique fondé sur une industrie et non uniquement sur la promotion immobilière. Cela nous donne les indignados qui disent s’inspirer du démagogue Stéphane Hessel, comme si s’indigner produisait en soi des effets positifs!
7°- Cela nous conduit pour terminer, à réaffirmer que le Centre ne peut ignorer la tradition judéo-chrétienne qui l’a longtemps inspiré. Il est évident qu’il y a un héritage de ce type en Europe et qu’il est au principe même du sens de la personne et des Droits de l’homme comme droits-libertés. Cela signifie qu’on ne peut refaire un Centre en politique en l’assimilant au radicalisme de la Troisième République. C’est le meilleur de la tradition démocrate- chrétienne qui doit constituer l’ossature du Centre pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
Jacques Rollet

dimanche 29 mai 2011

L'Humeur du Centriste. L’Alliance v. l’Alliance Centriste


Le nouveau nom de la confédération des centres qui regroupe désormais le Parti radical, le Nouveau centre, la Gauche moderne et la Convention démocrate s’appelle l’Alliance. Attendez un peu, cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose?
Oui, bien sûr, c’est cela, une Alliance existe déjà dans le paysage politique, c’est l’Alliance centriste. Et c’est même le parti qui a pris l’initiative de refonder le Centre, but de sa création en juin 2009, qui a organisé les Assises de la refondation du Centre en 2010 et qui a créé, avec le Nouveau centre, la confédération des centres en 2011, prémisse de cette Alliance.
Mais c’est aussi la seule formation qui, faisant partie des négociations pour créer ce regroupement de tous les centristes, ne s’est pas encore réunie pour savoir si elle allait rejoindre ce qui s’appelle désormais l’Alliance.
Et il est possible, d’ailleurs, que l’Alliance centriste ne rejoigne pas, au bout du compte, …l’Alliance! En effet, des conditions demandées par ce parti - indépendance totale, regroupement de tous les centristes (donc aussi du Mouvement démocrate) et pas d’alliance électorale avec la Droite ou la Gauche avant le premier tour de la présidentielle -, aucune n’a été reprise par cette Alliance qui n’est donc pas centriste…
Reste que l’on se demande pourquoi les dirigeants du Parti radical et du Nouveau centre ont voulu appeler leur nouvelle création Alliance, sachant qu’il existait une Alliance centriste et que celle-ci pourrait ne pas les rejoindre.
Provocation délibérée pour des empêcheurs de se refonder dans le flou? Traitement dédaigneux d’un parti qu’ils estiment compter pour pain et beurre? Assurance (par qui?) de l’adhésion de l’Alliance centriste à l’Alliance avant même le vote des militants?
De même, on se demande pourquoi les dirigeants de l’Alliance centriste n’ont pas encore protesté auprès des dirigeants du Parti radical et du Nouveau centre pour usurpation de nom. Mystère.
Toujours est-il que cette histoire illustre bien l’état actuel du Centre malgré l’autosatisfaction affichée par les créateurs de l’Alliance. Un morcellement, des égos, des susceptibilités, des ambitions personnelles qui jouent contre une ambition politique, une absence de projet et la mise en place d’une machine à perdre et à se décrédibiliser.
Il reste un an pour inverser la tendance. C’est beaucoup et peu à la fois. Il faut donc s’y mettre maintenant. Des volontaires?!
Le Centriste

samedi 28 mai 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Autonomie, intérêt, altruisme et empathie au cœur du projet du Centrisme du XXI° siècle


Le Centrisme est un humanisme politique. Il part donc de l’être humain, de sa prééminence évidente dans une société d’humains construite par des humains pour des humains et dont le but est d’assurer la Vie bonne qui regroupe, à la fois, le vivre bien ensemble, le vivre bien individuel et la réalisation de soi.
Ce respect de l’humain et la volonté de lui permettre de vivre la meilleure vie possible dans la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance passe par la transformation de l’individu en personne.
Cette transformation se réalise en respectant la différence ontologique de chaque individu par un lien social et des droits lui assurant sa liberté et en lui demandant, en retour, d’être une personne responsable.
Toute cette architecture, qui se réalise dans le cadre du juste équilibre, part d’une vision de l’être humain portée par le Centrisme.
D’abord, à l’inverse du libéralisme, le Centrisme estime que l’intérêt n’est pas l’unique moteur de l’individu. Car nous ne sommes pas seulement mus par la seule recherche de la maximisation de notre bien être et celui de nos proches. Nous sommes également des êtres altruistes et empathiques.
Cette affirmation pouvait passer pour naïve il y a quelques années et elle l’était pour les fondateurs du libéralisme. Mais les recherches en sciences sociales en psychologie et en biologie ont confirmé ces capacités que chacun de nous possède et qui nous porte à aider les autres et à partager leurs émotions. Et, ce, dès notre naissance et non par le seul apprentissage social. Notre nature et notre confrontation à l’autre, nous poussent à cette solidarité envers nos semblables.
Ensuite, le Centrisme n’en déduit pas, pour autant, que l’individu n’est qu’un membre d’une communauté. Il l’est, bien évidemment, et il doit même son existence à cette communauté car il ne naît pas autonome, il le devient. Or, pour être libre, il faut d’abord être autonome.
Mais, une fois acquis cette autonomie, il doit bénéficier de la plus grande liberté possible qui va lui permettre de se réaliser et de devenir un être humain responsable, responsable de sa vie, responsable de ses actes, responsable de ses choix.
De ce point de vue, la montée de l’individualisme dans la société démocratique n’est que la résultante de ce processus. Elle lui pose des défis énormes et met à mal la solidité du lien social mais elle doit être comprise pour ce qu’elle est, une conséquence de l’approfondissement du processus démocratique.
Pour autant, elle n’est pas vouée à n’être qu’une tare de celle-ci. Bien au contraire, elle en est une étape essentielle si elle est bien gérée par la société. Revenir en arrière dans ce domaine serait limiter ce processus alors que si on l’appréhende correctement, elle devient une chance extraordinaire pour la communauté.
Ainsi, l’autonomie grandissante de la personne ne peut être conçue que si elle s’accompagne de la responsabilité de ses actes et de son imprégnation de vertu républicaine.
Si nous réclamons plus de liberté, c’est que nous nous sentons capables d’en assumer les conséquences, toutes les conséquences individuelles et sociales. La société doit donc nous donner le cadre et les outils pour la vivre et l’assumer. C’est sa plus belle mission.
Et plus un être est autonome et responsable, moins il est dépendant matériellement de la société et plus il est capable d’apporter un plus à la société tout en recherchant son intérêt. Plus l’individu peut se réaliser, plus il a une expérience, une compétence et une vision de la vie qui enrichit la société. Plus les différences se manifestent, plus elles ouvrent des possibles dont la collectivité est ensuite bénéficiaire.
Mais, dans le même temps, il convient de créer un environnement adapté pour que nos capacités altruistes et empathiques puissent s’exprimer et non qu’elles soient bridées, voire dévalorisées, comme c’est trop souvent le cas.
Pour ce faire, il ne faut pas opposer l’individu autonome et la communauté solidaire mais affermir les liens indissolubles qui les lient, non pas pour enchaîner le premier ou pour paralyser la seconde. Au contraire, les acquis de l’individu libre et responsable ne peuvent qu’enrichir la communauté dont il est membre et développer les solidarités.
Pour beaucoup, cette relation est loin d’être évidente et le discours qui la porte peut paraître puéril. Il n’en est rien. Car, et c’est le fondement même de la vision humaniste du monde développée par le Centrisme, cette relation ne peut exister que dans le cadre de valeurs fortes portées sans faiblesse par la société, ce qui n’est pas le cas actuellement où tout est devenu dans ce domaine, à la fois, d’un relativisme destructeur et d’une confusion foisonnante.
Or il faut affirmer sans la moindre hésitation qu’il n’y a, pour une société humaine, qu’un métafondement, un métabien et quatre métavaleurs qui seuls permettent à celle-ci de tendre vers sa meilleure organisation possible que l’on peut appeler l’organisation optimum de la société réelle.
Le métafondment c’est la vie, le métabien c’est la protection et la préservation de la vie (la vie humaine avant tout dans une société d’humains).
Les métavaleurs sont la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance. Toutes les autres valeurs ne peuvent qu’en découler.
Toute société qui met l’être humain (le métasujet) au centre de ses préoccupations ne peut faire l’impasse là-dessus. Et le fonctionnement d’une société équilibrée se fonde sur ce métafondement, ce métabien et ces métavaleurs.
En inventant tous les jours des pseudo-valeurs dans un catalogue sans fin, en promouvant des principes qui n’ont rien d’essentiels, on noie sous un fatras de futilités le socle du pacte social qui nous fait avancer ensemble tout en nous permettant de nous émanciper dans la responsabilité, dans l’altruisme et dans l’empathie.
Il est temps de se projeter dans la réalité du présent et la construction de l’avenir en reconnaissant que nous ne les bâtirons qu’en saisissant les bienfaits de l’évolution naturelle et culturelle des sociétés démocratiques.
C’est le combat du Centrisme du juste équilibre, le Centrisme du XXI° siècle.

Actualités du Centre – Jean-Marie Bockel (Gauche moderne), «veut retrouver le souffle de 2007» dans la majorité présidentielle


Dans une interview au site Le Point.fr, Jean-Marie Bockel, le président de la Gauche moderne, estime que la création de l’Alliance républicaine, sociale et écologiste dont son parti va devenir adhérent ce samedi, a pour but de faire gagner l’actuelle majorité présidentielle et permettre de «retrouver le souffle de 2007» quand il avait rejoint Nicolas Sarkozy en étant nommé au gouvernement. Extraits.
Pourquoi, en tant qu'ancien socialiste et alors que vous gardez toujours "une sensibilité de gauche", tenez-vous à rester dans une alliance avec la majorité, contrairement à Jean Arthuis?
Je respecte Jean Arthuis et j'approuve son idée de dire qu'il serait bon de faire une alliance avec Bayrou, et je dis pourquoi pas avec Villepin, d'ailleurs. Mais il faut être clair et dire où on se situe. Samedi sera le dernier acte de la création de la confédération des centres, qui, contrairement à ce qui a été dit, n'est pas simplement une réédition de l'UDF. Elle va fédérer différentes sensibilités, comme celle d'Hervé de Charrette par exemple, qui incarne le centre droit, et la mienne, qui est de centre gauche. Nous nous retrouvons autour de valeurs communes, comme celle du refus d'un parti unique. Bayrou, par opposition, c'est le «splendide isolement». Pour moi, la seule alternative qu'il a, c'est de rejoindre soit la majorité soit le Parti socialiste, que je connais très bien, et qui n'a pas changé. On ne peut pas prendre notre indépendance et se bercer de l'illusion qu'on va gouverner seul... À partir de là, ça sera à Jean Arthuis de se positionner par rapport à nous.
Mais François Bayrou n'était pas si loin d'accéder au second tour en 2007...
Oui, mais il y a un monde entre être «pas loin» et être réellement au pouvoir. A La Gauche moderne, ce dont nous rêvons, c'est d'une grande coalition, avec des personnalités de droite, de gauche, du centre... Si nous l'avions faite en 2007, nous aurions pu peser davantage sur un certain nombre de réformes. Mais pour ma part, j'assume le bilan de la majorité à laquelle j'appartiens. Je considère qu'en 2007 le pays s'enfonçait dans le déclin. Depuis, de bonnes décisions ont été prises. Il y a eu une dynamique. Certes, il y a eu la «droitisation» du gouvernement et la fin de l'ouverture. Mais la France s'est illustrée par sa gestion de la crise. Ce que nous voulons, c'est retrouver cet esprit de 2007. On ne veut pas perdre ce souffle de modernisation. Voilà le sens de notre engagement.
Jean-Louis Borloo devra-t-il, selon vous, renoncer à une candidature si Marine Le Pen continue sa poussée dans les sondages?
À chaque jour suffit sa peine. Tout le monde a à l'esprit le risque d'un 21 avril, c'est sûr, mais on ne va pas se paralyser à cause de ça. La majorité a d'autres raisons de perdre. D'autre part, les sondages montrent que beaucoup d'électeurs ne sont pas encore déterminés. Alors, ne nous rendons pas prisonniers du raisonnement «c'est ça ou le chaos».

vendredi 27 mai 2011

Une Semaine en Centrisme. L’Alliance républicaine, confédération de déçus et de frustrés du sarkozysme


Après le Nouveau centre, après le Parti radical, après la Convention démocrate, ce sera au tour de la Gauche moderne de voter sa participation à cette confédération, non pas regroupant des formations du Centre puisque ce dernier parti nie en être, mais, plutôt et surtout, de déçus et de frustrés du sarkozysme, tous affirmant continuer à demeurer de la majorité présidentielle.
Car, depuis que le Mouvement démocrate a fermé la porte à sa participation qui était déjà plus qu’hypothétique, depuis qu’aucun autre parti situé sur le centre de l’échiquier comme Cap 21 ou les Radicaux de gauche n’aient manifesté son envie de rejoindre cette structure et, surtout, depuis que l’Alliance centriste semble ne plus vouloir en être la caution centriste et indépendante, celle-ci ne sera, au mieux, qu’un appendice de l’UMP, au moins pour l’instant.
Il faut rappeler que tous les dirigeants des partis qui vont composer la nouvelle formation ont fait et continuent à faire allégeance à la Droite. Cela n’est pas une tare mais montre bien son positionnement au «centre-droit» comme le dit Hervé Morin, «dans la majorité» comme le déclare Jean-Louis Borloo, voire «clairement dans la majorité» pour rassembler «tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP», comme l’a écrit à ses militants le secrétaire général de la Gauche moderne.

Et puis, imaginons un instant ce qui se serait passé si Jean-Louis Borloo était devenu premier ministre, comme il en rêvait, et avait formé un gouvernement dans lequel se trouverait Hervé Morin, Jean-Marie Bockel (tous deux virés par Fillon) et Hervé de Charrette. Y aurait-il, aujourd’hui, une Alliance républicaine, sociale et écologiste?!

Quelle peut-être donc le but de cette alliance que les médias souvent appellent improprement «Alliance centriste» qui est le parti dirigé par Jean Arthuis (et qui d’ailleurs n’a pas l’air de s’émouvoir de cette confusion…).
Dans une lutte pour la prééminence à droite entre un courant conservateur, étatique et nationaliste et un courant réformiste, libéral et européen, la bataille semble de nouveau s’engager.
De même, les leaders de cette alliance attendent un «rééquilibrage» de la Droite en leur faveur, eux qui n’ont eu que des miettes ces cinq dernières années dans les gouvernements et les allées du pouvoir.
Bien sûr, le rêve caché de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Hervé de Charrette et Jean-Marie Bockel, c’est de créer une confédération qui va monter en puissance et qui, à terme, pourrait dépasser l’UMP dans un remake de l’affrontement RPR-UDF.
Sauf que l’Alliance républicaine n’est pas une nouvelle UDF, n’en déplaise aux slogans des dirigeants du Nouveau centre.
Et elle ne peut l’être tant une partie importante des centristes y demeurent en dehors. Même s’il ne faut pas idéaliser l’ancienne formation créée par Valéry Giscard d’Estaing dont certains membres se trouvaient bien plus à droite que beaucoup de gaullistes…
Evidemment, il y a également la présidentielle en ligne de mire. Pour l’instant, on ne sait pas encore si Jean-Louis Borloo, seul personnalité crédible à ce niveau de la confédération, va se présenter. Il hésite. Et il fait bien, pour lui, pour son parti et pour la Droite.
Car si sa stratégie personnelle est de se rendre indispensable à l’actuelle majorité, alors il doit, à la fois, regarder les sondages qui ne montrent pas plus que cela une réelle adhésion d’une partie importante de l’électoral à sa candidature, loin de là, ainsi que les possibles ravages que cette dernière pourrait causer dans son camp (Sarkozy devancé par Le Pen, par exemple). Voilà qui l’empêcherait sans doute, si elle était menée jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au premier tour de la présidentielle, de se retrouver à Matignon dans la cadre d’une réélection de Nicolas Sarkozy.
De quoi peser le pour et le contre, patiemment et de susciter l’impatience chez ses partenaires de la future confédération.
Mais, peut-être que nous n’en arriverons pas jusque là. Car, après avoir célébré dans le courant juin la naissance de cette confédération (alors même que la dernière composante éventuelle, l’Alliance centriste, ne se sera pas encore prononcée sur son adhésion!), il va falloir écrire un programme puis se distribuer les postes de responsabilité puis les investitures pour les sénatoriales et les législatives avant de voir si les députés radicaux encore dans l’UMP rejoindront la nouvelle structure fin 2011. Et là, d’autres difficultés, bien plus importantes que des professions de foi unitaires et des discours enflammés, vont commencer.
Sans oublier qu’il reste encore près d’un an à Nicolas Sarkozy pour semer la zizanie et diviser tout ce beau monde (et à l’UMP de faire revenir dans son giron des élus craintifs pour leurs mandats). Finalement, les déçus et les frustrés du sarkozysme pourraient bien réintégrer le giron avec quelques promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.
En politique, comme au théâtre, les claquements de portes sont souvent suivis de réconciliations et de nouveaux serments de fidélité… Une comédie de boulevard qui permettra, malheureusement si elle est jouée, de rire encore une fois aux dépends du Centre.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

lundi 23 mai 2011

L'Humeur du Centriste. Contre le bling-bling et le droit de cuissage, la réponse est au Centre


D’un côté, un bling-bling ostentatoire et vulgaire avec les croisières sur les yachts privés, les voitures de luxe et les soirées VIP dans les endroits chics et branchés. De l’autre, la séduction portée à sa perversion paroxystique et profondément irrespectueuse de la personne avec le droit de cuissage comme récompense politique. Le paysage politique français est bien atteint à droite comme à gauche même si ce n’est pas nouveau. Malheureusement…
Certains craignent que cela ne rejettent les électeurs vers les extrêmes.
Et c’est vrai que l’on a vu les populistes de gauche et de droite se jeter comme des animaux sauvages affamés et avec délectation dans l’arène des indignations et de la vertu!
La solution, pourtant, ne se trouve évidemment pas à l’extrême-droite et à l’extrême-gauche dont le soudain magistère moral n’est rien d’autre qu’une nouvelle supercherie.
Non, les valeurs et les principes qui permettent de se prémunir au mieux pour que ces affaires n’éclaboussent pas de hauts responsables politiques sont celles que le Centre met en avant depuis toujours dans son projet humaniste.
Loin de nous de prétendre que tout cela ne pourrait arriver avec une personnalité politique centriste. Aucun courant politique n’est à l’abri de certains dérapages.
Pour autant, le respect et la responsabilité, deux fondamentaux du Centre, deux piliers intangibles du Centrisme sont des garde-fous efficaces.
N’allons donc pas chercher notre salut dans des extrêmes haineux et vindicatifs, adversaires de la démocratie républicaine. Faisons confiance à ceux qui prônent l’humanisme en tout et partout.
Un humanisme sans concession quand il s’agit de la dignité de l’homme et de la femme.
Le Centriste

samedi 21 mai 2011

Actualités du Centre – La Gauche moderne refusera d’appartenir à toute confédération qui ferait référence au centrisme


Dans une lettre de son secrétaire général, Michel Suchod, aux adhérents et sympathisants, la Gauche moderne se félicite de la mise en place d’une confédération qui sera «clairement dans la majorité, mais qui rassembleraient tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP».
De même, le parti créé par Jean-Marie Bockel rappelle que les «statuts de la confédération nous confère la qualité de membre fondateur à égalité avec les Radicaux et le Nouveau Centre», sans citer l’Alliance centriste qui a, pourtant, été à l’origine de cette confédération.
Mais on comprend, plus loin, le pourquoi de cet oubli, lorsque Michel Suchod explique que «le titre provisoire de la confédération nous convient tout à fait: Alliance Républicaine Ecologique et Sociale (ARES), comme tout titre ultérieur qui ne ferait pas explicitement référence au centrisme, terme qui essentiellement un positionnement sur l’échiquier politique, et qui n’est pas dans notre tradition».
Il ne s’agit donc pas, dans l’esprit de la Gauche moderne, d’une alliance entre partis centristes.
Tout comme, cette alliance ne sera, à ses yeux, qu’un rassemblement électoral puisqu’elle «va aussi faciliter la promotion» de ses thèses «qui montreront à tous combien notre mouvement reste complètement original dans ce rassemblement».

vendredi 20 mai 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pour le Centrisme, il est impératif de réformer et réguler le système et non d’en changer


Pour la pensée centriste, la démocratie républicaine libérale et sociale, basée sur la représentativité politique et une économie concurrentielle de marché, est le meilleur système pour organiser une société.
Cela ne veut pas dire qu’il suffit de s’en réclamer pour que celui-ci existe. De même, il ne suffit pas que celui existe pour qu’il fonctionne correctement. Il faut, au contraire, constamment le réguler et le réformer, deux modes d’action promus depuis toujours par le Centre.
Car la démocratie républicaine libérale et sociale n’est et ne peut être figée. Elle est un organisme vivant qui évolue avec le temps et avec son temps. Les ajustements plus ou moins importants sont donc une nécessité pour qu’elle remplisse du mieux possible sa mission, c’est-à-dire offrir le mieux qu’il est possible à chaque membre de la communauté tout en développant et renforçant le bien vivre ensemble.
C’est la vision du Centre, du Centrisme et des Centristes. C’est cela la vision du Centrisme du Juste Equilibre, ce Nouveau Centrisme du XXI° siècle.
Il est à l’opposé du conservatisme de droite et de gauche qui s’arcboute sur les situations acquises par et pour leurs clientèles respectives et ne voient le changement que comme l’extension de ces avantages sous couvert de rhétoriques nationalistes ou du «bien commun».
Aujourd’hui, force est de reconnaître que ce système est plus que grippé. Il produit même des phénomènes qui le détruisent de l’intérieur. Une bonne raison pour ses ennemis d’affirmer qu’il faut l’abattre pour mettre en place une autre organisation sociale, sociétale et économique.
Une erreur ou, pire, un mensonge qui caresse souvent les citoyens dans le sens du poil en leur faisant croire qu’un autre système serait capable de tout régler, voire même, d’établir le paradis sur terre. Et, tous, nous avons envie de croire aux miracles et aux promesses mirifiques.
Cependant, pour que les choses évoluent dans le bon sens, ce n’est malheureusement pas en tournant le dos à la réalité et à la responsabilité que l’on y parviendra.
Se focaliser sur la réforme et la régulation est une tâche bien plus ingrate et bien plus difficile que de prôner et réaliser la destruction d’un système sans être capable, par la suite, de faire fonctionner, à la place, une alternative utopique et dangereuse ou de ne rien faire au nom de valeurs dépassées et d’un principe de précaution qui détruit toutes les initiatives.
Le travail à accomplir est à la hauteur des énormes défis du XXI° siècle qui devrait être celui d’un bouleversement dans les hiérarchies entre régions et entre pays, d’une démographie galopante (au moins pour quelques années encore), d’une raréfaction voire d’une disparition d’un certain nombre de matières premières essentielles aujourd’hui pour faire fonctionner la machine économique sans parler des graves dangers qui pèsent sur notre environnement voire sur la pérennité de la civilisation actuelle, pour ne pas dire de l’organisation de l’Humanité (les êtres humains, tout au moins une partie d’entre eux, devraient malgré tout réchapper à tous les cataclysmes annoncés s’ils se produisent…).
Nous n’avons jamais eu autant d’intelligence, de connaissances scientifiques, de savoir-faire et techniques et d’outils en tout genre à notre disposition. Même si nous sommes loin d’avoir tout compris et que les scientifiques à la recherche de la fameuse et fumeuse «théorie du tout» (une équation sensée tout expliquer), nous pouvons avancer et, surtout, tenter de relever avec succès ces défis.
Ce ne sera pas facile mais c’est possible.
Pour cela, le Centrisme du Juste Equilibre fourni un cadre particulièrement adapté au niveau politique. Appelant un chat, un chat, il refuse les fantasmes en tout genre et se confronte à la réalité, non pas pour constater son impuissance mais pour faire en sorte de réformer la société humaine afin qu’elle puisse, à la fois, la prendre en compte pour en profiter et se protéger de ses dangers.
Une démarche de responsabilité (un mot qui a un sens que beaucoup trop d’entre nous oublient) qui permet d’adapter notre existence tout en recherchant le «toujours mieux» sans pour autant tomber dans le piège sans issu du «toujours plus».
Dans le même temps, la régulation des activités humaines individuelles et collectives qui ont un impact sur la communauté est l’autre tâche essentielle pour le Centrisme du Juste Equilibre.
Cette régulation concerne tout autant l’activité économique (avec la mise en place d’une vraie économie sociale de marché concurrentielle seule capable de libérer les énergies sans que celles-ci ne jouent contre la communauté), l’activité sociale (avec la reconnaissance de la réussite individuelle par le mérite tout en protégeant et en aidant les plus faibles à acquérir l’autonomie et l’indépendance pour les remettre en selle), l’activité sociétale (avec la reconnaissance de l’individu-monde mondialisé tout en le mettant en face de ses nouvelles responsabilités à la fois dans sa communauté d’appartenance et la communauté mondiale pour renforcer le lien social au lieu de le déliter).
Réformer et réguler est d’autant plus nécessaire qu’il est important d’avoir à l’esprit que nous ne retournerons jamais en arrière, à un «temps nostalgique et béni» que nous vendent tous les démagogues rétrogrades et qui n’a jamais existé, ni qu’un «grand soir» permettra de régler tous nos problèmes d’un claquement de doigt. Depuis que l’Humanité existe, elle doit avancer et s’inventer constamment un futur sans pour autant détruire le socle sur lequel elle s’est bâtie patiemment.
Bien entendu, cette marche n’a jamais été linéaire. Mais faire croire que l’on peut recréer un passé glorifié et sublimé est une supercherie. Même si, par exemple, demain, la mondialisation s’effrite et le monde se morcelle à nouveau en Etats-nations refermés sur eux-mêmes dans une autarcie sans issue, cela ne sera jamais «comme avant». Ce sera toujours une nouvelle situation avec de nouveaux défis.
Travaillons donc plutôt avec les acquis, nombreux, que les années et les siècles précédents nous ont apportés pour bâtir cette démocratie républicaine dans laquelle la liberté responsable sera au cœur d’un pacte social où l’envie d’être responsables sera aussi forte que celle d’être libre.
C’est la mission que le Centrisme du Juste Equilibre s’est donné. Ce Nouveau Centrisme à l’assaut des défis du XXI° siècle et qui s’appuie sur les expériences centristes de l’histoire tout en les dépassant pour créer un nouveau paradigme humaniste, tournant le dos à tous les opportunismes et les compromissions qu’un certain «vieux» Centre a pu porter en lui aux pires moments de son existence.
Dès lors, le combat du Centrisme apparaît comme ce qu’il est, loin de la ringardise caricaturale décrite par les médias et portée par la figure du notable sans envergure, comme la seule pensée politique qui peut réconcilier l’humanité avec son futur.

mercredi 18 mai 2011

Une Semaine en Centrisme. L’absence de Strauss-Kahn profitera-t-elle au Centre?


L’affaire d’agression sexuelle impliquant Dominique Strauss-Kahn à New York et sa probable absence qui en découle lors de la prochaine présidentielle aura-t-elle une incidence sur le score des candidats centristes en 2012?
C’est ce que l’on entend un peu partout depuis que le favori pour l’investiture socialiste et le poste de président de la république est derrière les barreaux. Rappelons que le directeur du FMI (Fonds monétaire international) caracolait en tête, non seulement dans les sondages sur la primaire socialiste mais également dans ceux de l’élection présidentielle, au premier comme au second tour.
Une des raisons qui incitent à penser que son absence pourrait gonfler le score du ou des candidats du Centre est la proximité idéologique entre cette gauche social-démocrate et le centre social.
Les amis de Jean-Louis Borloo (Parti radical) et de François Bayrou (Mouvement démocrate), les deux candidats centristes les plus sérieux, estiment ainsi qu’un bon nombre de voix qui allaient se porter sur Dominique Strauss-Kahn se reporteront sur leur leader.
Un sondeur interrogé par Le Monde affirme même que le déplacement des voix pourrait atteindre 5%, ce qui n’est pas rien mais n’est pas non plus un rabattement des cartes politiques.
D’ailleurs, les sondages ont déjà montré la réalité de ce phénomène. Ainsi, dans le dernier sondage LH2 pour le site internet Yahoo, les deux candidats centristes précités obtenaient ensemble 16% des voix avec la présence de M. Strauss-Kahn et pouvaient obtenir jusqu’à 19% dans le cas où ils seraient opposés au premier tour à un autre socialiste.
Pour autant, on est loin d’une certaine euphorie qui s’est emparée des participants au congrès du Parti radical et au conseil national du Mouvement démocrate qui se sont tenus le week-end dernier au moment où le dirigeant du FMI était arrêté par la police newyorkaise.
Au jour d’aujourd’hui, le gain n’est, au mieux que de trois points (même si de nouveaux sondages vont tenter, certainement, d’apprécier le phénomène) ce qui ne permettra évidemment pas au Centre de pouvoir remporter la présidentielle en cas de candidature unique. Et même si les prochaines enquêtes d’opinion faisaient apparaître des gains beaucoup plus élevés, rien ne dit ceux-ci dureraient jusqu’en avril 2012.
Mais l’on sait que la politique n’est pas qu’une question de rationalité et de chiffres. Elle est aussi et beaucoup émotion et symboles. Or, l’appel d’air provoqué par l’affaire Strauss-Kahn peut créer une dynamique.
Celle-ci peut prendre une forme populiste «on le savait bien: tous pourris!» et bénéficier au Front national et à sa candidate d’un côté et à l’extrême gauche de l’autre.
Elle peut, à l’inverse, prendre une forme plus introspective et permettre aux modérés de démontrer qu’il faut à la France une nouvelle vision apaisée et consensuelle de la politique afin de réconcilier les Français entre eux.
Cependant, rien n’indique pour l’instant de quel côté le vent va souffler, ni quel sera le montant du transfert de voix. Et il serait contreproductif d’attendre de cette affaire un quelconque renouveau centriste solide et pérenne. Cela démontrerait que le Centre n’a décidément rien d’autre à proposer que d’être un refuge pour les déçus de la Droite et de la Gauche. Et, au moindre coup de vent en sens contraire, tout ce château de carte s’écroulerait en un instant.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

mardi 17 mai 2011

Actualités du Centre – Jean Arthuis se considère encore dans le projet de confédération des centres


Interrogé par le site internet Marianne2, Jean Arthuis estime que l’Alliance centriste, dont il est le président, «est toujours dans le projet de confédération» des centres dont il a été l’initiateur au début de l’année.
D’autant qu’il a été satisfait par la décision du Parti radical de quitter l’UMP: «la première condition que j’avais posée était l’indépendance politique, ce qui s’est passé ce weekend». Cependant, il ne peut accepter le positionnement de Jean-Louis Borloo qui se considère dans la majorité présidentielle: «c’est inimaginable qu’il y ait deux candidats de la majorité, il faut que les choses se clarifient».
Jean Arthuis espère malgré tout que les conditions seront réunies pour que sa formation fasse partie de la confédération, choix qui sera décidé lors du congrès de l’Alliance centriste, le 2 juillet prochain à Angers.
Et, parmi elles, il y a la présence de François Bayrou dans l’aventure: «je vivrai comme un échec qu’il y ait deux candidats centristes, cela amenuise nos chances. Je vais être l’avocat inlassable du rassemblement intégral!».

lundi 16 mai 2011

Actualités du Centre – Pour François Bayrou, le Centre n’est pas une seconde droite


Réagissant à la création de la future «confédération» ou «alliance» entre le Parti radical et le Nouveau centre, François Bayrou a estimé que le Centre n’était pas une seconde droite mais bien un courant de pensée autonome faisant référence à son ancien bras droit et président actuel du Nouveau centre, Hervé Morin.
 «Par définition, le Centre ce n'est pas une deuxième droite, pas plus que c'est une deuxième gauche», a-t-il ainsi déclaré ajoutant que «Les élections qui viennent doivent garantir que s'ouvre une page nouvelle, pas qu'on reprenne à l'identique la page précédente».
Le président du Mouvement démocrate sait qu’il doit contrer toutes les tentatives du Parti radical et du Nouveau centre pour ne pas être marginalisé.

dimanche 15 mai 2011

Actualités du Centre – Le Parti radical quitte immédiatement l’UMP… mais ses militants peuvent encore y rester!


Le congrès du Parti radical a donc acté, à Paris, le départ immédiat de celui-ci de l’UMP dont il était un «parti associé» comme cela était attendu. Selon son président, ce vote qui a été acquis avec 93% des voix, permet maintenant aux radicaux valoisiens de finaliser la confédération des centres avec le Nouveau centre et la gauche moderne (il n’a pas cité l’Alliance centriste dans une interview paru le samedi matin dans Le Figaro).
Pour Jean-Louis Borloo, par ailleurs, la nouvelle structure devrait s’appeler «Alliance républicaine, sociale et écologiste» ou «Alliance» tout court. Or cela posera certainement un problème avec l’Alliance centriste de Jean Arthuis qui n’avait pas réagi jusqu’à présent à cette possible appellation.
Un autre problème risque de se poser. En effet, si le Parti radical a donné son congé de l’UMP, il permet à ses membres de demeurer à l’UMP jusqu’à la fin 2011 sans devoir choisir entre ce parti et la nouvelle formation! Du coup, l’indépendance des radicaux demeure une question épineuse pour leurs alliés, au premier chef desquels se trouve le Nouveau centre qui avait fait de celle-ci une condition sine qua non pour créer cette confédération ou alliance (même si ses responsables ont mis beaucoup d’eau dans leur vin depuis à propos de cette indépendance).

samedi 14 mai 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. De l’importance du bénévolat civique dans la démocratie


Occuper à des travaux d’intérêt général les chômeurs indemnisés et/ou les bénéficiaires des minimas sociaux a toujours été une idée populaire. Et, ceci, dans une vision, à la fois, pragmatique(pourquoi ne pas faire travailler ceux qui ne font «rien»), moralisatrice (les chômeurs et les pauvres sont souvent des gens qui ne font rien pour s’en sortir donc payons-les mais qu’ils fassent quelque chose pour mériter leurs indemnités) et utilitariste (il y a tant de choses à faire ou qui sont mal faites, avec des gens libres et capables on va améliorer le fonctionnement des services publics et des associations qui œuvrent pour le bien public).
La récente polémique déclenchée par la proposition d’un ministre sur un travail de cinq heures par semaine obligatoire pour toucher le RSA (le revenu de solidarité active) a déclenché un tollé tout autant à gauche qu’à droite (même si de nombreux députés UMP la soutiennent). Mais selon un sondage publié par Le Figaro, une majorité de Français, tant à gauche qu’à droite, y sont favorables.
Cependant, il faut recadrer le débat pour ne pas qu’il tombe dans la caricature et qu’il évite de stigmatiser une catégorie de la population, notamment celle qui est le plus en difficulté et qui, le plus souvent, n’a pas choisi d’en arriver à cette situation extrême qu’est l’assistanat pour cause de pauvreté.
Il ne faut pas tromper les Français en leur faisant croire que ceux qui sont aidés par la solidarité nationale ne sont que des profiteurs fainéants dont on devrait faire en sorte de les faire travailler sans leur demander leur avis.
Le bénévolat civique dans le fonctionnement de la démocratie est un sujet éminemment important et ne doit surtout pas être une sanction ou une obligation, ce qui serait catastrophique. Au contraire, il doit être promu positivement comme un juste devoir et un juste retour des choses pour tous ceux qui ont la chance de vivre dans une démocratie, bien sûre imparfaite, mais qui vaut cent mille fois mieux que vivre dans un régime autoritaire.
Cependant le concept même de bénévolat civique est devenu de plus en plus erratique du fait d’une montée de l’individualisation mais aussi d’une incapacité des pouvoirs publics à proposer une formule incitatrice et attirante sans passer pour des ringards d’un autre âge.
Il existe bien le service civique, qui a remplacé le service militaire, mais il peine à trouver des postes intéressants pour tous les jeunes qui sont candidats. Un comble alors que tant de dysfonctionnements existent un peu partout faute de personnel en nombre suffisant!
Entendons-nous. Il ne s’agit évidemment pas de réduire la qualité en remplaçant subrepticement des professionnels qualifiés avec des non-professionnels incompétents afin de dégraisser le «mammouth de la fonction publique». Ce serait stupide et vain.
Il s’agit d’impliquer les citoyens dans le fonctionnement de la démocratie et ce, dans une démarche civique où, encadrés par des professionnels, ils pourraient rendre des services utiles à la communauté tout en développant leur sens de la responsabilité ainsi qu’en permettant d’augmenter l’efficacité dédits services pour un coût contrôlé.
Ce bénévolat, dont il faut évidemment dresser les contours de manière très précise, est, de surcroît, un moyen privilégié dans les années à venir pour pouvoir pérenniser, voire développer, les services rendus par la collectivité dans un environnement où il faut maîtriser la dépense publique, maîtriser les déficits publics et rendre sa compétitivité à la France tout en impliquant la population dans l’avenir commun de tous.
Car, ce qui est important de dire, c’est que la démocratie n’est pas un cadeau gratuit qui fonctionne quoiqu’il arrive. En période de vaches grasses, nos impôts suffisent à garantir un fonctionnement relativement efficace des services publics. En période de vaches maigres, il serait normal que les citoyens qui bénéficient de tous les bienfaits de la démocratie (si, si, ils existent, demandez à ceux qui en sont privés et qui la réclame au péril de leur vie, de la Lybie à la Chine en passant par la Syrie ou la Corée du Nord ce qu’ils en pensent) se mettent à son service pour quelques heures par mois.
Pour les jeunes, cela pourrait toujours passer par le service civique nettement amélioré. Pour les plus âgés, il s’agirait d’un engagement volontaire. Que ce soit dans la sécurité ou dans l’assistanat, dans la transmission des savoirs ou dans l’aide à domicile, dans l’écoute des autres ou dans l’organisation de la cité, pour prendre quelques exemples, les possibilités sont immenses et les besoins encore plus.
Ce bénévolat donnerait de la fierté à ceux qui l’assureraient et rendrait la démocratie plus humaine, plus proche du citoyen. Un citoyen qui comprendrait ainsi qu’il est en un rouage essentiel.
Il faut sortir des seules logiques monétaire et commerciale dans ce domaine même s’il n’est pas question de prétendre que les gens n’ont pas besoin de gagner leur vie pour vivre... L’important est que ce bénévolat civique permettrait une meilleure intégration de ceux qui sont laissés sur le bord de la route et donc une société plus dynamique et plus capable de relever les défis du XXI° siècle auxquels elle doit faire face.
De même, cela permettrait de refonder, resolidifier et relégitimer le lien social incontournable pour bâtir le bien vivre ensemble.
Mais, demeurant du bénévolat, cela n’affecterait pas la liberté de choix des individus qui demeureraient les seuls décisionnaires de leur investissement collectif. En revanche, il offrirait de vraies opportunités à tous ceux qui veulent s’investir et sont souvent dans le désarroi de ne pouvoir le faire ou de ne faire que des tâches tellement inintéressantes qu’ils jurent qu’on ne les y reprendra pas une seconde fois!

vendredi 13 mai 2011

Une Semaine en Centrisme. Pourquoi le Centre ne sera jamais monolithique et fusionné


Ces jours derniers, une évidence semble se dessiner pour les temps qui viennent, au moins jusqu’à la présidentielle, le Centre ne se refondera pas dans une formation unique, que cela soit une confédération ou un parti. François Bayrou a clairement indiqué une nouvelle fois qu’il ne rejoindrait pas Jean-Louis Borloo et Hervé Morin – qui d’ailleurs ne veulent pas réellement de lui - dans une structure unique et Jean Arthuis pourrait ne rejoindre aucun des deux camps.
Mais, au-delà de cette désunion conjoncturelle, il existe de nombreuses raisons pour qu’il y ait une diversité centriste irréductible.
D’abord, aucun grand courant de pensée politique n’est et n’a jamais été rassemblé dans un parti unique. Il y a pluralité à droite depuis toujours. De même à gauche. Pourquoi donc le Centre éviterait ce morcellement.
Même au temps de l’UDF triomphante (qui, par ailleurs, comptait dans ses rangs beaucoup de gens de droite), il y avait d’autres partis qui se réclamaient du Centre. La seule différence c’est qu’il y existait alors un parti hégémonique – et non monolithique -  comme il y a le Parti socialiste à gauche et l’UMP à droite de nos jours. Aujourd’hui, la galaxie centriste ne possède plus aucun soleil autour duquel graviteraient, en sus, quelques planètes mais est constituée de plusieurs petits astéroïdes qui s’affrontent dans une logique autodestructrice.
Ensuite, comme pour la Droite et la Gauche, le Centre réuni des courants de pensée qui se ressemblent, qui peuvent s’assembler mais qui possèdent des différences ontologiques. Le Centre issu de la démocratie chrétienne n’est pas le même que celui issu du radicalisme ou celui issu du libéralisme. Les ponts existent, les programmes communs sont possibles mais un démocrate-chrétien ne sera jamais un radical tout comme un socialiste ne sera jamais un communiste ou un conservateur étatique ne sera jamais un libéral mondialiste.
En outre, le système électoral actuel, majoritaire à deux tours, joue en défaveur du Centre pour la raison très simple que ce dernier possède un noyau d’électeurs mais a besoin d’un apport qui vient, à la fois, de la droite et de la gauche pour l’emporter au deuxième tour (les fameux «modérés» des deux bords) alors que la Droite et la Gauche ont besoin des voix de leur camp plus d’un apport centriste.
Or, on voit bien la quasi-impossibilité pour un candidat centriste, dans un tel schéma, de récupérer ces voix en même temps puisqu’au moins un candidat de droite ou de gauche sera inévitablement son adversaire au deuxième tour. D’où l’obligation pour le Centre de nouer des alliances de désistement exclusives soit avec la Gauche, soit avec la Droite.
Seul le système proportionnel peut permettre l’existence d’un Centre indépendant et uni, fort de nombreux élus, qui n’irait chercher ses voix ni d’un côté, ni de l’autre et donc qui n’obligerait pas les centristes à devoir s’allier en position de faiblesse à un parti de droite ou à un parti de gauche pour en être, ensuite, l’otage et l’obligé, perdant ainsi largement leur personnalité politique.
Pour que le Centre soit une réelle force politique qui compte, il faut donc créer un parti (ou une confédération) «référence» puissant mai sans doute pas un parti (ou une confédération) qui réunirait tous les centristes, sans exception. Car, non seulement, cela serait impossible mais inutile puisque cette structure agirait comme pôle d’attraction lors des rendez-vous électoraux de toute la galaxie centriste.
En attendant son émergence, cela ne dédouane pas les partis centristes de nouer des alliances électorales entre eux autour d’un programme commun et, évidemment, des accords électoraux et de désistements.
Pour l’instant, on est encore loin de cette entente ad minima. Et ce n’est pas acceptable pour tous ceux qui croient aux valeurs et à la vision politique du Centrisme. Car tous les partis centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste et le Parti radical, ont assez de points de convergence pour parvenir à s’entendre sans renoncer à leurs différences.
La désunion porte donc avant tout autour de questions de susceptibilités, de rancœur, et de petites ambitions personnelles. Venues d’un courant qui se propose de réunir les Français autour de l’idée de consensus, cela est d’une risible irresponsabilité. Risible à en pleurer.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – La confédération centriste a du plomb dans l’aile avec le probable refus du Parti radical de quitter l’UMP


Le congrès du Parti radical du week-end ne devrait pas acter le départ de la formation présidée par Jean-Louis Borloo de l’UMP mais seulement de donner un «préavis», selon le terme qui est utilisé par les dirigeants radicaux, qui courra jusqu’à la fin de la législature actuelle.
En fait, il s’agit plus que d’un retour en arrière par rapport au discours offensif de Jean-Louis Borloo, ce qui accrédite les propos des responsables de la majorité présidentielle qui ont toujours affirmé que celui-ci n’aurait pas le courage de couper les ponts avec Nicolas Sarkozy.
Mais cela implique aussi qu’il ne peut y avoir de confédération centriste réellement indépendante avec un parti qui appartiendrait, à la fois, à celle-ci et à l’UMP.
Reste que l’implication du Nouveau centre a été si forte que ce dernier semble prêt à renoncer à tous les préalables qu’il avait énoncé afin de ne pas perdre la face et se retrouver seul dans cette structure…
Ainsi, Hervé Morin explique dorénavant que le fait que le Parti radical demeure dans l’UMP n’est pas un problème, lui qui indiquait auparavant que l’indépendance de toutes les formations de la future confédération était une obligation.
Dans cette histoire, le seul perdant devrait être le Centre.

mercredi 11 mai 2011

Actualités du Centre – Sondage: François Bayrou incarne mieux les idées et les valeurs du Centre que Jean-Louis Borloo


Les Français sont quelque peu paradoxaux dans les sondages. S’ils mettent Jean-Louis Borloo en tête des candidats centristes pour la présidentielle de 2012 devant François Bayrou, en revanche, ils estiment que le leader du Mouvement démocrate incarne mieux les idées et les valeurs du Centre que celui du Parti radical…
Ainsi, selon un sondage IFOP pour France Soir, François Bayrou est choisi par 37% des personnes interrogées alors que Jean-Louis Borloo est choisi 33% d’entre elles.
A noter, toujours dans le caractère paradoxal, que lors d’un sondage identique réalisé il y a un mois, Jean-Louis Borloo avait obtenu 37% et François Bayrou 36% à la même question.
(Sondage réalisé les 20 et 21 avril par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de 1.106 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points) 

mardi 10 mai 2011

Actualités du Centre – Sondage: pour les Français, le Centre c’est la démocratie locale, l’Europe et le respect


Dans un sondage IFOP commandé par la Nouveau centre, les Français estiment que les «valeurs» défendues par le Centre sont d’abord la démocratie locale et la décentralisation puis l’Europe, le respect, la responsabilité, les libertés et la solidarité (liste fermée proposée aux personnes interrogées).
Si l’on prend uniquement les électeurs de François Bayrou en 2007, seuls sont intervertis dans la liste le respect et la responsabilité.
Par ailleurs, les trois mesures que les Français veulent voir prises par le Centre s’il arrive au pouvoir sont la réforme de la fiscalité pour réduire les inégalités, la réduction de l’endettement de la France et la moralisation de la vie politique.
Enfin, 67% des Français estiment que le Centre est plus proche de la Droite (63% des électeurs de François Bayrou en 2007) et 33% de la Gauche (37% des électeurs de François Bayrou en 2007). Etonnamment, les sondés ne pouvaient choisir l’option de «ni l’une, ni l’autre»…
(Sondage réalisé du 27 au 29 avril sur un échantillon de 1.023 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

lundi 9 mai 2011

Actualités du Centre – Jean Arthuis crie «halte au feu» dans la maison centriste


Dans une interview au site internet du magazine Le Point, Jean Arthuis revient sur son absence remarquée lors du conseil national du Nouveau centre à Versailles où ce dernier a décidé de rejoindre la future confédération des centres. Une confédération que le président de l’Alliance centriste n’est plus du tout sûr, lui, de rejoindre car elle tangue nettement à droite.
Y a-t-il une raison politique à votre absence, samedi, au conseil national du Nouveau Centre?
Ce que j'avais à dire, je l'avais déjà dit lors du conseil politique du Nouveau Centre, début février. Je suis favorable à un rassemblement de tous les centristes, mais à trois conditions : l'indépendance politique, être résolument au centre et enfin ne jeter aucune exclusive. Je pense ainsi que le MoDem devrait faire partie de ce rassemblement. Il est absolument impossible, inimaginable, suicidaire d'avoir deux candidats centristes à la présidentielle. Si c'est le cas, je désespérerai de la refondation de la famille centriste. Je dis «halte au feu».
Quand vous dites «indépendance», vous pensez à quel parti?
Au Parti radical, bien sûr. J'attends de voir si ses députés sont réellement prêts à quitter l'UMP, ce dont je doute. D'après ce que j'ai compris, beaucoup n'y sont pas favorables. Et quand je dis «être résolument au centre», je fais allusion au MoDem nouvelle version, moins à gauche qu'il ne l'a été auparavant.
Justement, vous évoquez un rapprochement avec François Bayrou, alors que, selon Hervé Morin et d'autres, celui-ci a trahi sa famille politique...
Un certain nombre de personnalités de la confédération comme Maurice Leroy ont, en effet, des propos assez durs sur François Bayrou. Ils sont peut-être partis un peu vite même s'il est sûr qu'en 2007, au soir du premier tour, Bayrou s'y est mal pris.
Mais le président du MoDem lui-même ne songe pas à un rapprochement...
Selon moi, il n'a pas tout à fait exclu ce rapprochement, dans son interview au Figaro que j'ai lue attentivement.
Alors, qu'attendez-vous de Jean-Louis Borloo?
Des actes. Certaines des choses qu'il a faites suscitent chez moi des interrogations : il a été le promoteur de la taxe carbone, puis du chèque vert au début de l'été, ou encore sa sortie sur la TVA sociale au soir des dernières législatives. On ne peut pas dire qu'on les a beaucoup entendus critiques quand ils étaient au gouvernement... Il faut reconnaître que ce n'est pas si simple pour Hervé Morin et Jean-Louis Borloo. Borloo était désireux de rester s'il était Premier ministre, et Morin n'a pas franchement démissionné. J'attends aussi qu'on parle un peu plus du projet et qu'on arrête la guerre des ego.
Sur ce point, Borloo et Morin n'ont-ils pas fait des efforts, selon vous?
Ils ont fait un effort, mais je ne suis pas sûr qu'entre eux ça soit complètement clair. Et j'ai des doutes de savoir si Borloo ira jusqu'au bout. D'ailleurs, sur le terrain, je constate que les gens n'y croient pas. Jean-Louis Borloo est un candidat hyper sympathique, c'est sûr, mais les gens ont un peu de mal à le voir au poste...
Serez-vous au congrès, le week-end du 14 mai, du Parti radical?
Non, je ne pense pas. Je ne crois pas avoir reçu d'invitation à vrai dire. J'ai l'impression que Borloo se méfie de moi, ce qui m'ennuie.

Actualités du Centre – Grande Bretagne – Les centristes britanniques en pleine tourmente


Leur demande d’un changement de mode de scrutin avec introduction de proportionnelle rejeté par référendum (par 67% des votants) et une déroute aux élections locales mettent en grande difficulté les Libéraux-démocrates en Grande Bretagne.
Le parti centriste britannique qui fait partie de la coalition avec le Parti conservateur et dont le leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre du gouvernement dirigé par David Cameron est en constante perte de vitesse depuis qu’il a accédé au pouvoir.
Deux explications principales sont à l’origine des déroutes électorales qui se suivent et se ressemblent pour les Libéraux-démocrates depuis un an. D’abord, cette alliance avec les conservateurs n’a pas été bien vue d’une partie de l’électorat d’une formation plutôt cataloguée au centre-gauche. Ensuite, celle-ci a très rapidement tournée le dos à ses promesses électorales de manière très cynique (même si la grave crise économique touchant le pays en est la cause) alors que, justement, une des raisons de son succès aux élections législatives avait été la perception de son honnêteté face aux deux grandes formations, le Parti travailliste et le Parti conservateur.
Les conservateurs, pourtant au pouvoir comme les libéraux-démocrates, ont même gagné des sièges aux élections locales ce qui démontre, a contrario, la claque prise par ces derniers. Pourtant, Nick Clegg déclaré que même si «c'est un coup dur pour ceux qui, comme moi, croient à la nécessité de réformes politiques», «le travail du gouvernement» allait continuer.
De son côté, le ministre du Commerce et un des leaders de la formation centriste, Vince Cable, a été plus critique face à ses alliés gouvernementaux: «les conservateurs sont apparus impitoyables et calculateurs» au cours de la campagne électorale, même s’il a conclu que cela «ne veut pas dire que nous ne pouvons pas travailler avec eux. (…)Il faut être professionnels et travailler avec des gens avec qui on ne fait pas forcément bon ménage. C'est cela être adulte en politique».

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Borloo entre 9 et 11%; Bayrou entre 7 et 8%


Selon un sondage LH2 pour le site internet Yahoo, les deux candidats centristes proposés aux sondés, Jean-Louis Borloo et François Bayrou obtiennent entre 16% et 19% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle de 2012.
En prenant l’hypothèse la plus probable aujourd’hui, la candidature de Dominique Strauss-Kahn pour le Parti socialiste, Jean-Louis Borloo obtiendrait 9% des voix et François Bayrou, 7%.
A noter que le président du Parti radical devance dans tous les cas de figure celui du Mouvement démocrate. Actuellement, aucun des deux n’a annoncé officiellement sa candidature même si François Bayrou a indiqué qu’il irait à la bataille alors que Jean-Louis Borloo est encore hésitant.
(Sondage réalisé les 6 et 7 mai auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 18 ans et plus de 970 personnes / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)