Dans une interview au quotidien Le Figaro, le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, a estimé que, pour qu’il y ait une confédération centriste où il pourrait se reconnaître, il faut que celle-ci soit indépendante de la Droite et de la Gauche et qu’elle n’ait qu’un candidat pour 2012. Donnée avant l’intervention de Jean-Louis Borloo sur France 2, elle montre tout ce qui sépare encore les deux hommes. Extraits.
Face à la montée des extrêmes, le centre a-t-il encore un espace?
Plus que jamais. Car le vote extrémiste est non seulement un danger moral pour le pays mais une impasse politique. Le Front national au second tour, c'est la garantie absolue de la victoire pour l'UMP ou le PS. Nous sommes les seuls à pouvoir proposer un changement véritable, un nouvel ordre politique, sans impasse et sans risque.
Accepteriez-vous de participer à une confédération des centres avec Jean-Louis Borloo, Jean Arthuis ou Hervé Morin?
Pour que le centre trouve sa force, il y a trois conditions: reconnaître que le centre est indépendant de la droite et de la gauche, que son projet est différent, et donc sortir de la dépendance politique et financière à l'égard de l'UMP; revendiquer une vocation majoritaire et donc s'élargir vers des sensibilités nouvelles, accepter le dialogue avec tous les républicains; tourner la page des divisions et accepter le principe «un candidat et un seul en 2012». Au bout du compte, cela revient à une question: voulez-vous vraiment le changement ou, au fond, souhaitez-vous que le pouvoir en place l'emporte pour cinq ans de plus?
Serez-vous candidat en 2012?
Mon action n'a qu'un but: obtenir un changement profond pour le pays qui ne peut se décider qu'à la présidentielle. Pour cela, j'ai refusé toute complaisance, toute proposition, toute compromission avec le pouvoir. Il fallait ces années de lutte et d'intransigeance pour que, le jour venu, les électeurs sachent qu'ils ne seront pas trahis.
Quelles seront vos priorités?
Nous devons donner au pays un projet qui le rassemble. Non pas un projet de parti, mais un projet de pays. Ce projet doit être soutenable dans le temps, ce qui exige les équilibres financiers et budgétaires. Il doit permettre à la France de retrouver la production sur son sol, et donc les emplois qui vont avec. Il proposera un grand contrat éducatif qui est la seule clé pour l'avenir. Il définira des institutions qui permettront de changer pas seulement de pouvoir, mais le pouvoir. Séparation des pouvoirs, loi électorale juste, représentation de tous les courants, par un système à l'allemande par exemple.
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