Dans une interview donnée au Figaro Magazine avant le congrès de son parti, le Mouvement démocrate de ce dimanche, François Bayrou parle de son programme, du centrisme et des alliances entre les partis centristes. Extraits.
L'espace politique que vous représentez est aujourd'hui encombré pour 2012: Hervé Morin, Jean-Louis Borloo, voire Dominique de Villepin veulent l'occuper.
Il n'y a aucune concurrence possible: le centre est attendu, mais le centre, par définition, c'est l'indépendance par rapport à l'UMP et au PS. Tous ceux qui se sont situés, depuis des années, dans le pouvoir actuel ou sous sa coupe se retrouvent aujourd'hui forclos. En prenant tous les risques - et Dieu sait que cela n'était pas évident - pour bâtir cet espace d'indépendance, j'ai donné aux Français la preuve qu'ils pouvaient avoir confiance.
Ils viennent quand même chasser sur vos terres...
Non. Depuis le premier jour de mon engagement, je défends l'idée qu'il existe bel et bien un autre projet, un autre idéal, une autre pratique de la politique. La voie proposée par le pouvoir d'aujourd'hui, une société d'inégalités et de rapports de force, et celle proposée par la gauche, qui pense que l'Etat doit prendre en charge tous les problèmes de la société, ce sont deux erreurs. Je propose une voie qui s'oppose à ces deux impasses, une voie fondée sur la vérité. C'est pourquoi je me sens proche d'un Pierre Mendès France ou d'un Raymond Barre, d'un Jacques Delors, qui ont fait de la vérité, en économie, aussi bien que dans le social, le socle de leur politique. Comme eux, je pense qu'au fond les choix éthiques sont les premiers choix, les seuls vraiment efficaces en démocratie parce qu'ils sont la condition de la confiance.