mardi 7 décembre 2010

Actualités du Centre – France – Hervé Morin pas opposé à un parti unique du Centre, ni à des primaires présidentielles


Au cours d’une séance de chat avec des internautes connectés au site du quotidien Le Monde, Hervé Morin a indiqué qu’il n’était pas opposé à la création d’un parti unique du Centre mais réaffirmant son ancrage au centre-droit, ni à la mise en place de primaires pour désigner le candidat centriste unique pour les présidentielles de 2012. De même, il a expliqué que, selon lui, le Centre ne pouvait alliance qu’avec la Droite, limitant ainsi une indépendance centriste que pourtant il revendique. Extraits.
Vous n'avez jamais caché votre souhait d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012. Quels paramètres pourraient vous y faire renoncer?
Le seul paramètre qui pourrait m'y faire renoncer serait que les adhérents de mon parti désignent quelqu'un d'autre pour porter les valeurs du centre et du centre droit.
Etes-vous prêt à renoncer à cette candidature contre une union avec Jean-Louis Borloo?
Je viens de répondre à cette question de façon indirecte. Le rassemblement des centres doit s'effectuer entre structures indépendantes de l'UMP. De façon concomitante et simultanée avec des groupes parlementaires à l'Assemblée nationale et au Sénat. Et avec une ambition : rééquilibrer la démocratie française et faire vivre le pluralisme.
Beaucoup ne croient pas en l'indépendance du Nouveau Centre, surtout lors du second tour de l'élection présidentielle. Pouvez-vous affirmer dès aujourd'hui que votre parti ne se ralliera plus jamais à l'UMP?
La logique de la V° République, c'est qu'après le premier tour vous faites un choix. L'indépendance, ce n'est pas la solitude. C'est parce que vous êtes indépendant que vous êtes en mesure de pouvoir conclure un accord. Un accord qui vous permet de pouvoir peser sur la conduite du pays. Au risque de vous décevoir, je considère que le socle des valeurs du centre vous amène un accord avec un parti de droite au second tour. Lorsque vous portez comme valeurs la tempérance fiscale, la liberté d'entreprise, la bonne gouvernance de l'administration ou le principe de responsabilité individuelle, après avoir défendu votre projet au premier tour, vous passez un accord avec un parti de droite.
Quid du rapprochement avec les centristes de Jean-Louis Borloo?
Les centristes de Jean-Louis Borloo, ce sont les radicaux. Je lui ai clairement dit que, pour notre parti, le rassemblement que nous souhaitons doit s'effectuer sur des bases extrêmement claires : un centre indépendant qui se situe dans la majorité, portant un candidat à l'élection présidentielle.
La bataille du leadership du centre n'est-elle pas moins liée à des divergences politiques qu'à une guerre d'ego entre vous, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et quelques autres?
Il est clair que nous portons des valeurs communes. Pour moi, la question se résume ainsi : voulons-nous porter une candidature indépendante au premier tour de l'élection présidentielle ?
Pensez-vous que le Nouveau Centre soit la meilleure structure d'accueil pour rassembler les centristes?
Le rassemblement des centristes peut se faire dans une nouvelle structure indépendante qui pourrait n'être ni le Parti radical ni le Nouveau Centre.
Etes-vous favorable à une primaire pour choisir un candidat centriste pour la prochaine présidentielle?
Pourquoi pas, dès lors que les conditions de cette primaire garantissent la transparence et la sincérité.
Jean-Marie Bockel a annoncé, dans un entretien sur Lefigaro.fr, qu'il vous avait proposé, ainsi qu'à Jean-Louis Borloo, des candidatures communes pour les cantonales. Qu'en pensez-vous et quelle est votre position pour ces élections?
J'ai rencontré Jean-Marie Bockel il y a dix jours, et lui ai indiqué que j'étais tout à fait prêt à ce que nous puissions avoir des candidatures communes dans toute la mesure du possible.
Dans quelle mesure votre programme politique est-il une alternative efficace à celui du gouvernement actuel?
Cela mériterait de longs développements. Je veux, d'une part, inscrire la France dans la globalisation. Il y a donc des réponses françaises et des réponses européennes. Françaises, c'est une évolution de la fiscalité qui permet, par exemple, à nos entreprises de lutter à armes égales, d'où, pour moi, la nécessité de basculer une partie du financement de la protection sociale sur un impôt sur la consommation doublé éventuellement d'une taxe carbone. Il y a une réponse européenne qui est la construction d'une puissance politique qui soit une fédération d'Etats-nations afin que nous ne soyons pas le jouet du condominium sino-américain qui est en train de se mettre en place sous nos yeux.
Et il y a pour moi un pendant à une France affrontant la compétition mondiale qui repose sur la création de nouvelles solidarités. Je suis convaincu qu'au-delà de nos grands systèmes de protection sociale il nous faut inventer un nouveau modèle social reposant sur des solidarités humaines et qui s'appuie sur les corps intermédiaires que peuvent représenter les fondations, les associations, les syndicats, le système mutualiste ou coopératif.