dimanche 14 novembre 2010

Actualités du Centre – France – Les centristes de la majorité présidentielle, grands perdants du remaniement


Non seulement Jean-Louis Borloo n’a pas été nommé premier ministre (et a refusé avec raison les autres postes qu’on lui proposait) mais les centristes sont les grands perdants du remaniement. Ainsi, sortent également du gouvernement, Hervé Morin et Valérie Létard (Nouveau Centre) sans oublier deux «centristes de gauche», Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) et Bernard Kouchner.
Reste au gouvernement Michel Mercier qui devient ministre de la justice après avoir été ministre de la ruralité et l’aménagement du territoire en charge également du Grand Paris où il avait remplacé un autre centriste, le secrétaire d’Etat Christian Blanc. A noter que Michel Mercier était encore il y a peu le trésorier de l’UDF, parti «en sommeil» jusqu’à la fin de l’année (où une décision sera prise sur son avenir) et toujours présidé par François Bayrou…
Et l’on note une seule arrivée, celle de Maurice Leroy au ministère de la Ville, consacrant un itinéraire parti de l’extrême-gauche pour arriver à la droite du Centre. A noter l’absence de Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre) qui était pourtant donné sûr dans le gouvernement ces dernières semaines.
Tout cela devrait susciter des réactions centristes. Hervé Morin, président du Nouveau Centre et ancien ministre de la Défense a déjà déclaré que la nouvelle équipe ressemblait à s’y méprendre à un gouvernement RPR. Jean-Louis Borloo devrait rapidement s’expliquer sur la gifle politique qu’il a prise et sur son avenir.
Reste que le Centre va être très encombré avec les candidats potentiels, déclarés ou non, à l’élection présidentielle de 2012: Jean Arthuis, François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin. Et d’autres y pensent également…
A noter que François Bayrou a déjà tenté de profiter du «non-événement», dixit, Jean-Michel Baylet des Radicaux de gauche, pour se poser en hôte des déçus du sarkozysme.

Actualités du Centre – France – Fillon à Matignon, Borloo quitte le gouvernement, une bonne chose pour Sarkozy


Jean-Louis Borloo a donc décidé de marquer le coup après l’humiliation qu’il vient de subir en voyant François Fillon se succéder à lui-même à Matignon alors que le poste de Premier ministre aurait du lui revenir selon les promesses de Nicolas Sarkozy (ou celles qu’il a bien voulues entendre).
Reste à savoir ce que le président du Parti radical va faire. On peut supposer qu’il va tenter de réunir les centristes de la majorité présidentielle autour d’une sorte de confédération (mais qui ne comprendra sans doute pas l’Alliance centriste et le Mouvement démocrate).
Mais alors une question se pose. N’était-ce pas la mission que voulait justement lui confier Nicolas Sarkozy. Et si Jean-Louis Borloo se présente aux présidentielles, ne sera-t-elle pas, de toute façon, qu’une candidature centriste «amie» qui débouchera sur un désistement automatique au second tour en faveur du président de la république sortant.
Du coup, si ce scénario se confirme, Nicolas Sarkozy aura réussi d’une pierre deux coups, resserrer les liens des «gaullistes» de l’UMP (avec la nomination de Fillon), unir les centristes de la majorité présidentielle autour d’un étendard ami (avec le départ de Borloo). L’avenir dira si cette analyse est crédible.