jeudi 4 novembre 2010

Actualités du Centre – France – Les centristes alliés à Sarkozy mécontents des attaques contre Jean-Louis Borloo


Voyant sans doute leurs espoirs d’entrer dans le prochain gouvernement s’amoindrir, les centristes alliés à Nicolas Sarkozy au sein de la majorité présidentielle se sont déclarés mécontents des attaques venus de l’UMP contre Jean-Louis Borloo et sa possible nomination comme premier ministre. Réunis par le ministre de l’Ecologie à l’occasion de ce qu’il appelle lui-même «comité de liaison» centriste, des membres centristes de l’UMP, du Nouveau Centre, de la Gauche moderne et du Parti Radical ont déploré que l’on mette en doute les capacités de Jean-Louis Borloo pour occuper Matignon. L’un des plus véhéments a été Jean-Christophe Lagarde qui, avec Maurice Leroy, est un des deux députés Nouveau Centre dont on dit qu’ils sont pressentis pour être dans le prochain gouvernement. Il a ainsi parlé de «trahison».

A noter qu’aucun membre de l’Alliance centriste présidée par Jean Arthuis n’était présent, ce dernier ayant décliné l’invitation, ni aucun membre de Mouvement démocrate de François Bayrou.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Centre: Pourquoi il faut en revenir au modèle UDF de 1978


Le Centre est pluriel et il le restera. Le centriste est indépendant et il le demeurera. Les valeurs du Centre sont communes aux centristes et elles le resteront. La vision humaniste, pragmatiste, consensuelle et responsable traverse tous les partis centristes et cela demeurera. Conclusion, le Centre est pluriel mais ce qui différencie les centristes est moins important que ce qui les uni. En conséquence, le Centre doit se refonder pour porter son projet politique dans une formation pluraliste type confédération, respectueuse des différences et garante de l’unité. Quelque chose comme l’UDF de 1978…

Le Centre français est à la confluence de trois courants de pensée majeurs, la démocratie-chrétienne, le radicalisme et le libéralisme. De la démocratie-chrétienne, le Centre tire sa doctrine sociale, du libéralisme, il tire sa vision de la liberté et du radicalisme, il tire son républicanisme pragmatiste. De tous, il tire son engagement pour une démocratie humaniste consensuelle, représentative et participative, libérale et sociale, promouvant une économie sociale de marché, pour une France forte dans une Europe unie, moteur d’une mondialisation équitable et pilier de la paix, avec la volonté de faire naître une personne éclairée, libre, respectueuse et responsable dans une société de liberté et d’égalité des chances, solidaire des plus pauvres et des accidentés de la vie, tolérante envers les visions et les croyances mais ferme sur la garantie de la liberté dans la sécurité.

Aucun centriste digne de ce nom ne pourrait remettre en cause ces valeurs et ces objectifs qui structurent son engagement et son combat politiques. Mais aucun centriste digne de ce nom n’est totalement prêt à renoncer à sa différence sans pour autant refuser de s’associer avec tous ceux qui partagent sa vision politique.

Vouloir bâtir un parti fermé type UMP et PS ne mènera à rien sur le moyen et long terme. Après la joie éphémère des retrouvailles, les tendances autonomistes de chaque mouvance reprendraient le pas sur l’unité du parti. Alors, autant les reconnaître et construire dessus. La confédération aurait cet avantage de donner une puissance politique au Centre autour d’un projet commun sans nier les différences qui pourraient alors s’exprimer librement sans remettre en cause l’objectif de gouverner autour de mesures et de réformes centristes capables, et c’est l’essentiel, de permettre à la France de retrouver une nouvelle dynamique politique, économique, sociale et sociétale. Une bonne raison de refonder cette formation pluraliste et de se retrouver dans une maison commune où chacun aura sa propre chambre…

Alexandre Vatimbella