Sera-t-il à Matignon? En tout cas Jean-Louis Borloo y croit fermement alors que ses chances semblent moins évidentes qu’il y a quelques semaines. Quoiqu’il en soit, il continue de se voir également en rassembleur des centristes sauf que, actuellement, il ne fait l’unanimité ni dans les rangs des centristes de l’UMP, ni dans les rangs du Nouveau Centre, encore moins dans ceux de l’Alliance centriste et pratiquement pas dans ceux du Mouvement démocrate. Seuls des médias peu au fait de la réalité centriste continuent à le désigner comme un rassembleur du Centre. Rappelons que Jean-Louis Borloo est membre de l’UMP (et président du Parti radical, composante du parti présidentiel) et qu’il milite pour un soutien à Nicolas Sarkozy pour les prochaines élections présidentielles et est opposé à une candidature centriste.
Toujours est-il que, malgré ces contradictions et ces incohérences, dans une interview au Figaro il déclare qu’il fera tout pour réunir les centristes. Il faut dire que sa valeur ajoutée vis-à-vis de Nicolas Sarkozy est en partie due à cette soi-disant capacité à être le fédérateur du Centre (l’autre étant sa popularité dans l’opinion publique). Extraits.
Comment surmonter la défiance que rencontrent le gouvernement et le président de la République?
Cette réforme des retraites, il fallait la faire, pour garantir, dans un système juste, robuste et solide, le paiement des pensions. Le Parlement a exercé un rôle décisif tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat. La solidité de la majorité, de toute la majorité, UMP et centristes, fondée sur une conviction puissante, a par ailleurs contribué à l'amélioration du texte. Je tiens aussi à saluer la ténacité et la qualité des arguments d'Éric Woerth et de Georges Tron pendant ces longs débats.
Participez-vous à l'écriture du projet de la majorité pour 2012?
Ce n'est pas le sujet immédiat. Mais dans tous les cas de figure, il faudra bien continuer à bâtir et à faire avancer, avec les partenaires sociaux, les chantiers majeurs de notre avenir. Il n'y a pas de développement et de croissance sans consensus social. Cela ne veut pas dire être d'accord sur tout mais au moins sur les analyses. Par exemple, sur la question de la formation professionnelle, nous devons travailler ensemble, avec les partenaires sociaux, les régions, les chambres de commerce et d'industrie. Nous devons réactiver les logiques partenariales. Au-delà, depuis les ateliers du Parti radical, à Lyon, début septembre, tous les centristes de la majorité se sont mis au travail. On se voit tous les quinze jours pour travailler à une vision de long terme.
Pourquoi n'avoir pas convié François Bayrou et le MoDem?
Aujourd'hui, nous travaillons en confiance totale avec tous ceux qui viennent spontanément et qui appartiennent clairement à la majorité.
À Matignon, pourriez-vous continuer à être le fédérateur des centres?
La famille centriste doit recréer une alliance et je ferai tout ce qu'il faut pour, dans le cadre d'une totale alliance majoritaire. Et j'y mettrai l'énergie nécessaire, quelle que soit ma place.