Alors que sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 ne suscite guère de mouvement populaire, ni d’adhésion dans son propre camp, plus grave, dans sa propre formation politique où de nombreuses voix demeurent dubitatives quand à celle –ci, voire même hostile, le président du Nouveau Centre, dans une interview au Journal du Dimanche, tente de reprendre la main en marginalisant les autres acteurs du Centre qui essaient de rassembler les centristes sous leurs bannières respectives. Extraits.
Que vous inspire l’appel de Dominique de Villepin au rassemblement des centristes?
Voilà Bonaparte qui devient centriste! Oui aux rassemblements d’idées, aux convergences de projets, mais non aux attelages d’ambitions personnelles que nous propose Villepin: une alliance avec Bayrou alors que celui-ci avait voté la censure contre lui en 2006; une alliance avec Dupont-Aignan, farouche anti-européen. Quand on pense qu’il y a quinze jours, Bayrou se félicitait d’une candidature de Dominique Strauss-Kahn pour une alliance de second tour!
N’empêche qu’ils prennent de l’espace…
Les choses se clarifieront d’elles-mêmes et nous verrons bien qui sera sur la ligne de départ le moment venu.
Vous y serez?
Le moment n’est pas encore venu de dire qui portera nos couleurs. Mais ce que je sais, c’est qu’il y aura un candidat centriste en 2012.
L’initiative de Jean-Louis Borloo de rassembler les centristes à Lyon il y a quinze jours a été comprise comme une manière de torpiller votre éventuelle candidature…
Des réunions comme celle-là, il y en a eu et il y en aura beaucoup. Lors de nos journées parlementaires, nous recevrons, avec François Sauvadet, Jean-Louis Borloo, Jean Arthuis, Michel Mercier, Jean-Louis Bourlanges et bien d’autres. Cela dit, discuter, c’est bien, mais définir puis décider collectivement, entre centristes, une stratégie politique, c’est autre chose. Pour moi, un seul critère compte: la capacité à se confronter aux électeurs pour défendre ses valeurs et son projet lors d’une élection.
Mais le porte-parole de votre parti, Maurice Leroy, souhaite une candidature Borloo à la présidentielle?
A notre congrès de Tours, il se déclarait favorable à une candidature d’Hervé Morin, il y a trois semaines à Lyon à celle de Jean-Louis Borloo, et jeudi dernier sur LCI à une candidature unique de Nicolas Sarkozy… Cela dit, c’est un ami très proche sur lequel je sais pouvoir compter.
Faudra-t-il, comme le propose le sénateur Jean Arthuis, des primaires au centre?
Des primaires avec qui? Elles n’auraient de sens qu’entre des candidats issus d’une formation centriste autonome et dont l’expression politique se situe clairement dans le cadre d’une alliance avec un parti de droite, comme c’est le cas au Nouveau Centre.
Cela exclut donc de fait Jean-Louis Borloo?
Que Jean-Louis nous rejoigne dans une nouvelle configuration de la famille centriste!
© 2010 Journal du Dimanche