Dans une interview au magazine Paris Match, François Bayrou indique qu’il sa bat à la fois contre l’UMP et le Parti socialiste. Le président du Mouvement démocrate semble également se ranger derrière la proposition de Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste, d’organiser des primaires pour désigner un candidat unique du Centre pour les présidentielle de 2012. Extraits.
Paris- Match: Vous avez dit du bien de François Fillon ou de Dominique Strauss-Kahn. Est-ce compatible?
François Bayrou: Je revendique la liberté d'estimer même des gens avec qui j'ai des divergences. Et je l'assume. Estimer, cela ne veut pas dire qu'on est d'accord avec tout. Parfois, ce sont même de graves désaccords. Mais je n'accepte plus le jeu politique stupide qui oblige à dire forcément du mal de tous ceux qui ne sont pas de votre parti ou de votre clan. Et c'est encore plus vrai dans un pays en crise morale.
Quelle est votre ligne aujourd'hui?
Je me bats pour les millions de Français qui ne veulent pas continuer sept ans encore (jusqu'en 2017 !) avec cette pratique du pouvoir, mais qui en même temps ne veulent pas que la France soit soumise au Parti socialiste dans lequel ils ne se reconnaissent pas ! C'est une toute autre ligne politique : priorité non pas au CAC 40 mais aux PME, relocalisation de productions qui n'auraient jamais dû partir de notre pays, priorité donnée à l'essentiel, c'est-à-dire à l'éducation, lutte contre la dette, écologie constructive et non de retour en arrière, établissement d'une démocratie enfin indépendante de toutes les pressions, notamment des réseaux et des puissances d'argent.
Dominique de Villepin, depuis longtemps, Hervé Morin aujourd'hui, peut-être demain Jean-Louis Borloo veulent représenter le même espace.
Parler d'alternative en siégeant depuis des années au gouvernement, c'est un drôle de torticolis...
Le sénateur Jean Arthuis veut des primaires allant du Nouveau Centre au MoDem. Qu'en pensez-vous?
Pour proposer un espoir sérieux et pour gagner, il faudra bien entendu un candidat et un seul.
Propos recueillis par Caroline Fontaine
© 2010 Paris Match