Hervé Morin, le ministre de la Défense et président du Nouveau a donné une interview au quotidien 20Minutes dans lequel il parle du projet politique du Nouveau Centre et de la candidature centriste à la présidentielle de 2012.
Quel est l’enjeu de votre congrès?
La première étape était de reconstruire les fondations du parti. Avec 15.000 adhérents et 2.000 élus locaux, c'est fait. La seconde, aujourd'hui, est de bâtir un projet moderne qui renouvelle le discours politique. Le travail sera finalisé par des conventions nationales thématiques qui débuteront à l'automne au rythme d'une par mois. Notre projet sera totalement prêt à l'automne 2011.
Pour présenter un candidat à l'élection présidentielle de 2012?
Pour être en situation de décider d’avoir un candidat qui portera une nouvelle offre politique.
Quels sont les piliers de votre projet?
Nous souhaitons que l’Europe soit une puissance politique. Nous voulons porter l'idée d’une société apaisée où l'on cesse d’opposer les uns aux autres. Je voudrais que les fonctions sociales (santé, justice) soient mieux reconnues.
«Je ne te laisserai pas reconstruire l'UDF», vous aurait dit le Président. Ca ressemble à ce que vous faites...
L'offre politique à droite et au centre ne peut se limiter à un seul parti et à un seul candidat. Depuis 1958, il y a toujours eu un candidat centriste qui a généralement obtenu entre 15 et 20% des voix. Ca veut dire que de nombreux Français se retrouvent dans cette famille politique.
Vous pourriez être ce candidat?
Ce n'est pas le sujet du moment. La France traverse une crise. Ce serait indécent d’en parler maintenant. Cette question doit se poser à l’automne 2011.
Quelles seraient les conséquences de l'absence d’un candidat centriste?
Je ne peux pas croire que la démocratie française se résume à un seul candidat pour la droite et le centre. Beaucoup de Français se réfugieraient dans l'abstention. Pour le Nouveau Centre, ce serait un échec. Le parti ne doit pas être le simple élément de décor d’une pièce de théâtre se jouant sans lui.
Avez-vous l’impression que Nicolas Sarkozy entrave votre démarche?
J'ai un souvenir de l'entre-deux tours de 2007. Il avait dit aux parlementaires Nouveau Centre qu'il n’avait jamais cru au bipartisme et qu'il voulait que les centristes soient eux-mêmes.
Que vous inspire l’éventuelle candidature de Jean-Louis Borloo?
Laissons le débat se décanter. Mais, le rassemblement des centristes ne peut pas se faire au sein de l'UMP.
Propos recueillis par Vincent Vantighem
© 20 Minutes 2010