dimanche 11 avril 2010

Une semaine en Centrisme. Espoirs et dangers d’une refondation du Centre


Il faut une refondation du Centre mais pas n’importe comment, tel est le message que l’on pourrait envoyer aux différents acteurs de cette entreprise politique si nécessaire pour l’avenir de ce courant de pensée politique. On ne reviendra pas sur les espoirs qu’apportera un tel rassemblement capable d’offrir aux électeurs une vraie offre politique équilibrée, consensuelle et responsable dont la France a tant besoin actuellement.

Mais deux dangers majeurs guettent cette refondation. Une interne, qu’elle ne soit qu’une opération cosmétique et non réellement fondée sur des idées et des programmes. Ce serait alors un flop qui porterait un coup rude pour un bon moment au Centrisme. On ne peut croire que ce soit l’envie des leaders centristes.

Une externe, quelle soit phagocytée par les opportunistes de tous bords. Cette dernière semble, pour l’instant, prégnante. Ainsi, les Borloo, Villepin et Juppé montent-ils ces derniers jours au créneau avec leur profession de foi modérée et consensuelle afin de capter l’électorat centriste et de se présenter comme le meilleur représentant d’un courant modéré. Les discours de Dominique de Villepin et d’Alain Juppé sont évidemment largement peu crédibles pour tous ceux qui ont réellement la fibre centriste. Mais les médias sont passés maître ces dernières années pour mettre en avant des «produits» politiques qui permettent de donner un peu de sel à l’information et à booster les audiences et les ventes. Ces deux anciens premiers ministres le savent, comme l’a su en 2007 François Bayrou. Une bataille Sarkozy-Villepin ou Sarkozy-Juppé, ça fait vendre à défaut de faire le bien du pays.

Le risque est que les centristes se retrouvent coincés et peu audibles par le fait de stratégies qui n’ont rien à voir avec leurs idées mais qui occuperont l’espace entre l’UMP et le PS. C’est déjà le cas d’Europe-écologie au centre gauche dont il faudrait tout de même que les «experts» médiatiques essayent de nous expliquer comment on peut positionner dans cet espace politique cette formation qui compte dans ses rangs des gens comme José Bové, Jean-Paul Besset ou Noël Mamère!

C’est pourquoi les centristes seraient avisés de donner un réel contenu à leur refondation et à dénoncer les politiciens opportunistes, style «canada dry», qui ressemblent à des centristes, ont le discours des centristes mais ne sont pas des centristes…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – France – Hervé Morin appelle au «rassemblement de la diaspora centriste»… à droite!


Poursuivant ses efforts pour apparaître comme le rassembleur du Centre, le président du Nouveau Centre a, une nouvelle fois, lancé un appel au rassemblement de la «diaspora centriste» lors du conseil national de son mouvement avec toujours les mêmes arguments de candidat à l’élection présidentielle et de projet de centre-droit. Il a ajouté qu’il ne voulait exclure personne mais le discours qui affirme que le Nouveau Centre est à droite et que le Centre y est aussi – «quand on est un parti du centre, on est associé à un parti de droite» - semble assez paradoxal dans cette volonté affichée de rassemblement large. D’autant que ces affirmations font, évidemment, du Centre un appendice de la Droite ce qui est alors paradoxal avec la volonté affichée de retrouver une indépendance et de présenter un candidat à l’élection présidentielle…

Il est à noter que ce discours qui ne doit pas déplaire à Nicolas Sarkozy n’a pas été repris par d’autres intervenants comme Nicolas About, le président du groupe Union centriste au Sénat, qui a demandé le «rassemblement des centristes éparpillés» ou Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif du Nouveau Centre et beaucoup plus critique de l’adossement total du Nouveau Centre à l’UMP. Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste, lui, avait choisi de ne pas participer à cette convention.