lundi 15 mars 2010

Actualités – France – Régionales: François Bayrou estime que sa «vérité ne cesse pas d’être vraie parce qu’elle est minoritaire»


Comme d’habitude, François Bayrou a rejeté l’échec de son parti, le Mouvement démocrate, sur des circonstances extérieures même s’il a quand même du concéder que «de tout cela nous ferons l’analyse et nous tirerons les leçons, bien sûr. Et ce que nous devrons changer, nous le changerons»

Dans sa posture mitterrandienne, il a aussi affirmé qu’être «minoritaire c’est une déception, c’est un désagrément, c’est un passage rude mais ce n’est pas une honte», ajoutant qu’une «vérité ne cesse pas d’être vraie parce qu’elle est minoritaire».

Et de reprendre son argumentation sur le fait qu’un jour, les Français découvriront enfin «la véritable situation de notre pays et se demanderont alors comment reconstruire». Et d’entonner son crédo gaullien: «au degré de gravité où nous nous trouverons, j’en ai la certitude, on ne pourra pas reconstruire, dans l’affrontement sourd d’un camp contre l’autre, au contraire». Un crédo alors que, dès avant le premier tour, François Bayrou avait choisi un camp puisqu’il avait indiqué qu’il n’y aurait aucune alliance avec la droite. Comment dès lors peut-il fustiger l’affrontement de deux camps quand il a choisi de faire partie de l’un d’entre eux?!

A noter que François Bayrou estime également qu’il faut «continuer le combat pour un autre projet de société, pour d’autre valeurs». Une phrase sibylline qui ne détonerait pas dans la bouche d’adversaires de la démocratie libérale sociale.

Actualités – France – Régionales: Hervé Morin se félicite de la déroute du Mouvement démocrate et… du score de la Majorité présidentielle!


Dans un communiqué de presse, le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, a affirmé que le «parti des abstentionnistes est le seul vainqueur du premier tour des élections régionales», reprenant ainsi l’argumentaire du Premier ministre, François Fillon. Une abstention qui, selon lui «est l’échec des présidents de régions socialistes», de «leur attitude passive» et de «leur manque d’ambition».

Peu charitable envers son ancien chef, François Bayrou, il estime aussi que «ce premier tour marque aussi la déroute électorale du MoDem dont l’existence ne repose plus que sur l’obsession présidentielle d’un homme se retrouvant aujourd’hui seul face à son échec».

Mais ce qui est plus surprenant est le satisfecit qu’il adresse à la Majorité présidentielle pour son résultat, allant à contre-courant de l’ensemble des commentaires sur ces élections. Il déclare ainsi que «la stratégie d’union dans laquelle s’inscrit pleinement le Nouveau Centre permet à la majorité d’être ce soir au coude à coude avec le Parti Socialiste en dépit d’une crise économique sans précédent».

Actualités – France – Régionales: la débâcle des partis centristes


Selon les résultats officiels du ministère de l’Intérieur, les listes Majorité présidentielles avec le Nouveau Centre totalisent 26,02 % des voix et celles du Mouvement démocrate, 4,20% au premier tour des élections régionales. Ces résultats sont un échec cinglant pour les partis se réclamant du Centre.

Le Nouveau Centre est coresponsable des mauvais scores des listes Majorité présidentielle menées par l’UMP. Quant au Mouvement démocrate, il est désormais marginalisé avec un score représentant près d’un tiers de celui du Front national et loin derrière le score du troisième parti de France, Europe Ecologie, une troisième place que revendiquait pourtant François Bayrou depuis l’élection présidentielle de 2007.

Ce dimanche noir pour les partis centristes débouchera-t-il sur un sursaut et une volonté de réunification ou d’alliance entre ces formations? Il est trop tôt pour le dire mais la stratégie du chacun pour soi s’est révélée suicidaire. Et elle est d’autant plus incompréhensible qu’il existe toujours un électorat centriste qui attend qu’on veuille bien s’occuper de lui au-delà des ambitions personnelles et des chocs des égos qui semblent bien ridicules après ces résultats électoraux calamiteux.

On attend désormais une initiative, notamment de l’Alliance centriste, dont la création, en juin 2009, était née de la volonté de réunir les centristes afin de proposer une vraie offre politique centriste au pays. Une mission qui se révèle aujourd’hui prioritaire.