lundi 6 septembre 2010

Une semaine en Centrisme - Jean-Louis Borloo, opération récupération du Centre pour l’UMP?


Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, ministre de l’écologie et possible futur Premier ministre a tenté d’apparaître ce week-end, lors des «ateliers» de sa formation à Lyon comme le chantre de la réunion des centristes. Pour autant, il manquait à son panel de «tous les centristes» réunis avec lui des représentants du Mouvement démocrate et, plus étrange, de l’Alliance centriste ce qui n’avait pas été le cas lors des Assises de la Refondation du Centre organisées en juin par Jean Arthuis et l’Alliance centriste.

De plus, Jean-Louis Borloo s’est tout de suite inscrit dans une volonté de fidélité à Nicolas Sarkozy et à l’UMP (d’où les félicitations du parti de droite dont il faut le rappeler le Parti radical est un des partis fondateurs et associés). Dès lors, sa volonté de réunion de tous les centristes apparait plutôt comme une volonté de les regrouper au sein de l’UMP au moment même où les centristes de la formation présidentielle ont des velléités d’indépendance avec les initiatives de Pierre Méhaignerie et Fabienne Keller, par exemple.

En outre, Jean-Louis Borloo semble vouloir torpiller une candidature du Centre aux prochaines élections présidentielles conformément au souhait de Nicolas Sarkozy. Or, tous les politiques et tous les politologues savent bien qu’un parti ou un courant de pensée absents de cette échéance électorale majeure sont condamnés à ne jouer que les figurants dans le paysage politique.

C’est pourquoi on peut être étonné de toute la publicité donnée autour de cet événement qui n’en est pas un et risque de demeurer un coup d’épée dans l’eau de la part des partisans du Président de la république de plus en plus inquiets pour la réélection de leur chef en 2012. D’autant que les partisans d’Hervé Morin, président du Nouveau Centre, ministre de la Défense et candidat quasiment déclaré pour les présidentielles – très attaqué lors de ces journées - ne pourront accepter cette volonté de Jean-Louis Borloo de le décrédibiliser. Du coup, ces «ateliers» ont été nettement moins consensuels que les déclarations d’autosatisfaction des dirigeants du Parti radical, parti qui est un peu marginalisé depuis que les centristes souhaitent se rapprocher. Des partis absents et des critiques envers d’autres centristes, ce n’est pas le consensus le meilleur pour se poser en rassembleur…

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

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