samedi 31 juillet 2010

Une semaine en Centrisme. La rentrée de septembre, nouvelle étape dans la refondation du Centre?


Ces derniers mois, l’espace centriste a été bien encombré. Par les centristes, eux-mêmes, mais aussi par les opportunistes qui, tel Dominique de Villepin, souhaiteraient le phagocyter à leur profit. Laissons de côté cette deuxième catégorie en prévenant tout de même les centristes, les vrais, que l’opportunisme a souvent réussi à semer le trouble dans leurs rangs et dans celui des électeurs qui leur font confiance. Mais revenons aux efforts affichés par les centristes pour refonder leur famille dispersée.

Les déclarations en ce sens se sont multipliées du Mouvement démocrate au Nouveau Centre en passant par le Parti radical et, bien entendu, l’Alliance centriste. Le président de cette dernière, Jean Arthuis, a ainsi été le premier à joindre les actes aux paroles avec les Assises de la refondation du Centre qui se sont tenus en juin dernier. Et il continue dans ce sens avec la mise en route, en septembre, de l’Institut du Centre dont le but sera de mettre en œuvre une réflexion consensuelle sur le Centre et les politiques centristes afin de préparer un programme commun pour les différentes formations se réclamant du Centre et qui pourrait servir également de plateforme à un candidat unique du Centre lors des élections présidentielles de 2012.

D’autres initiatives devraient avoir lieu à la rentrée avec la mise en place d’un autre centre de réflexion par le Nouveau Centre et des réunions de discussion et de travail entre les partis centristes. Cela suffira-t-il à rapprocher les différents membres de la famille? Il est trop tôt pour l’affirmer mais même si toute cette agitation n’est pas exempte d’arrière-pensées politiciennes, il convient de ne pas oublier le fondamental.

Car la refondation du Centre est une obligation pour la famille centriste si elle veut peser d’un poids suffisant dans les prochaines élections et donc sur la scène politique française.

Surtout, cette refondation est une urgente exigence afin que la France puisse enfin avoir une véritable alternative aux politiques de la Droite et de la Gauche. Une offre humaniste, où la liberté et la solidarité, dans le respect et la tolérance sont les fondations, qui permette de remettre la France sur les bons rails en matière économique et sociale.

Mais aussi en matière sociétale au moment où les tentations sont grandes d’accuser l’autre de tous les maux. Il faut raffermir notre lien social en proposant un pacte social englobant l’ensemble des Français sans stigmatiser des catégories sociales ou des catégories culturelles tout en rappelant à tous ceux qui, à l’opposé, veulent jouer une partition communautariste que la démocratie républicaine c’est bien l’égalité dans la différence mais aussi la liberté dans la ressemblance.

La tâche qui s’annonce sera difficile mais exaltante. Il s’agit, pour les centristes, de se remettre au travail ensemble en sublimant leurs divisions par le but à atteindre: redonner espoir aux Français, redonner un avenir à la France.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

vendredi 30 juillet 2010

Actualités du Centre – France – L’Institut du Centre voulu par Jean Arthuis officiellement créé


La structure qui va réfléchir sur le Centre et le Centrisme voulue et créée par Jean Arthuis, le président de l’Alliance Centriste, s’appellera en définitive Institut du Centre. L’Institut du Centre sera effectivement mis en place à la rentrée et débutera ses travaux sous la présidence de Jean-Louis Bourlanges et avec un conseil d’administration où seront représentés l’ensemble des courants centristes actuels.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Seule la liberté responsable dans un lien social solidaire peut établir la société équilibrée du XXI° siècle


La démocratie républicaine est un objet vivant en constante évolution et redéfinition. Aujourd’hui, devant les périls intérieurs et extérieurs qui la menacent, il convient d’élaborer une nouvelle étape de son développement, celle de la société équilibrée du XXI° siècle, où l’individu responsable partage un lien social solidaire avec la communauté dans laquelle il vit.

La démocratie, ce sont les droits attachés à l’individu. La république, ce sont les droits attachés à la communauté. Plus prosaïquement, la démocratie, c’est la liberté, la république, c’est le lien social. Liberté et lien social sont les deux mamelles de toute société équilibrée, c’est-à-dire libre, responsable, respectueuse de ses membres, solidaire et tolérante. Sans liberté, l’individu ne peut se réaliser et il ne peut faire profiter pleinement la société de ses talents. Sans lien social, la société ne peut se développer harmonieusement et de manière humaniste. Sans la conjonction des deux, la société ne peut être équilibrée à l’intérieur et forte vis-à-vis de l’extérieur.

Pourtant, entre la liberté des modernes et les vertus des anciens, entre démocratie et république, certains estiment que la confrontation ne peut qu’affaiblir soit les droits de l’homme, soit le pacte social. Ils voient ces deux mamelles plutôt comme concurrentes, voire antinomiques.

En réalité, les deux sont complémentaires. La démocratie doit être républicaine et la république doit être démocratique pour être équilibrée. Un équilibre si difficile à mettre en place qu’un penseur comme Tocqueville doutait que cela soit possible. Lui s’inquiétait de voir, par la démocratie, la mise en place d’un individualisme débridé qui prendrait le pas sur le lien social. Il n’a pas été le seul, loin de là, à penser que la libéralisation individuelle de nos sociétés occidentales au cours des deux derniers siècles a abouti à un délitement des valeurs qui fondent le pacte social au nom de l’individu-roi qui prendrait le pas sur la personne qui, elle, insérée dans la société qui lui donne sa reconnaissance, ne serait elle-même que dans la liberté et la solidarité, fondée par la réciprocité dans la responsabilité.

Néanmoins, il faut voir le système politique d’une communauté, et notamment la démocratie républicaine, comme un objet en constante évolution et en constante redéfinition. Cette tendance d’individuation que l’on constate n’est donc pas une fatalité.

Pour pouvoir maîtriser et conduire cette évolution et cette redéfinition, il ne faut pas oublier quelles étaient le principe du fondement démocratique de la société. La démocratie n’a de sens pour la communauté que s’il s’agit de promouvoir, chez chacun de ses membres, un individu responsable. Au niveau politique, par exemple, le système représentatif doit s’ouvrir de plus en plus à tous au fur et à mesure que de plus en plus d’individus acquièrent la capacité nécessaire à devenir des citoyens responsables et compétents grâce au système éducatif et à sa transmission du savoir. Construire un citoyen éclairé, c’est faire de lui quelqu’un capable de savoir où est son intérêt mais également d’être responsable et solidaire, donc d’être capable de prendre en main les destinées de la société si les urnes lui donnent la légitimité pour le faire.

Néanmoins, au fil du temps, la démocratie républicaine est devenue une grande surface où les citoyens sont devenus de simples clients qui demandent toujours plus et qui doivent être appâtés de plus en plus par des promotions. Résultat prévisible, le client demande de plus en plus de liberté, de moins en moins de responsabilité, de plus en plus d’égalité et de moins en moins de solidarité. Et les gouvernants le contentent par des jeux (d’où la place démesurée prise par le sport-spectacle) et par une sécurité égalitaire dans tous les domaines (économique, sociale, sociétale) sans lui demander, en retour, un investissement civique. Le tout dans une société où le principe de précaution tue la prise de risque qui est une des bases du progrès de l’humanité.

Mais le plus de liberté dans le plus d’égalité a montré ses limites. La liberté débridée aboutit à une individuation qui tue la liberté. L’égalité dans sa marche triomphale devient une inégalité. De même, la liberté débridée tue la solidarité indispensable et l’égalité triomphante tue la différence non seulement un des biens les plus chers de chacun de nous mais également le moteur créatif et dynamique que nous mettons au service de la société.

C’est le qualitatif qui peut nous sauver du quantitatif destructeur (ce dernier n’est-il pas responsable de l’utilisation inconséquente des ressources naturelles de notre planète?). Néanmoins, le qualitatif ne doit pas être un alibi pour n’être que la mise en place fictive de la pénurie du quantitatif comme on le voit chez les écologistes dogmatiques ou les conservateurs autoritaires.

Ainsi, ce n’est pas de moins de liberté dont nous avons besoin mais d’une meilleure liberté, celle qui permet vraiment d’être libre et responsable de cette liberté tout en évitant d’attenter à la liberté de l’autre et de la détruire tout en détruisant la sienne par contrecoup inévitable.

De même, ce n’est pas de moins d’égalité dont nous avons besoin mais d’une meilleure égalité qui garantit réellement l’égalité des chances sans pour autant empêcher la différence qui est une des caractéristiques ontologiques de chaque individu mais aussi la richesse d’une communauté. L’enrichissement par les différences doit toujours primer sur l’appauvrissement par l’identique.

La nouvelle étape de la démocratie républicaine doit être de garantir les libertés modernes mais celles-ci doivent participer à l’élaboration du vivre bien ensemble en étant au cœur même du lien social avec le respect de l’autre, la solidarité avec l’autre et la tolérance de ce qu’est l’autre.

C’est donc l’affirmation que seul un individu libre atteignant le statut de personne est capable d’être un être responsable, c’est-à-dire quelqu’un qui sait comment utiliser sa liberté afin d’être le plus libre possible mais dans le respect de l’autre.

Ce qui manque le plus aujourd’hui pour mettre en œuvre ce nouveau niveau de la démocratie républicaine, c’est cette notion fondamentale de responsabilité. Celle-ci ne peut s’acquérir que par le savoir, c’est-à-dire par l’éducation.

Car la responsabilité est à la fois tournée vers soi-même et vers les autres. Je suis responsable de moi-même et donc de mes actes. J’en prends la responsabilité. Et je suis responsable des conséquences de ce que je fais en tant qu’individu libre. Ce sont mes responsabilités vis-à-vis des autres.

Ainsi, l’être responsable a deux dimensions indissociables. Il est celui qui pèse les conséquences de ses actes, qui agit en être responsable. Et il est celui qui doit répondre de ces actes.

C’est pour avoir dissocié ces deux facettes de la responsabilité qu’aujourd’hui elle ne signifie plus pour la plupart des gens la responsabilité s’assumer ses actes sans oublier qu’avant d’assumer ceux-ci il faut être capable de réfléchir à leurs conséquences. C’est ici qu’intervient évidemment l’éducation.

L’être humains responsable n’est pas seulement celui qui doit rendre compte de ses actes mais aussi celui qui est capable de réfléchir à ses actes avant d’agir pour que ceux-ci soient responsables.

Reste que la déresponsabilisation d’un citoyen qui demande plus de liberté de faire ce qu’il veut tout en bénéficiant d’avantages liés à l’égalité s’inscrit dans un tout. Au sommet de l’Etat et des entreprises, non seulement, on n’est pas passé à cette nouvelle phase d’évolution de la société mais on régresse dans sa mise en place. Ainsi, un ministre déficient n’est pas limogé du gouvernement et quand il l’est, il est recasé ailleurs avec des émoluments souvent importants. Quand un dirigeant d’une entreprise fait des fautes, on le renvoie avec des indemnités souvent indécentes… La responsabilité des élites est toujours un exemple pour l’ensemble de la population.

Seule la notion de juste équilibre qui est l’apanage du Centrisme du XXI° siècle peut permettre de faire progresser nos sociétés démocratiques vers un développement responsable dans tous les domaines de l’existence.

L’être humain libre et responsable, capable de se réaliser tout en édifiant un vivre bien ensemble, est l’idéal du Centrisme depuis plus de deux siècles. Et, l’outil qui peut permettre de l’atteindre est ce juste équilibre.

Il faut être conscient que tout ceci n’est pas un débat théorique et académique, loin de là. Car, si cette nouvelle étape de la démocratie républicaine n’est pas au rendez-vous, concrètement, on pourrait assister à des régressions dangereuses. Soit c’est la licence (liberté sans responsabilité) qui s’impose avec un chacun pour soi dans l’irresponsabilité qui détruira les fondements de la démocratie républicaine. Soit on assiste au retour d’une république autoritaire en réaction à cette licence, véhiculant une idéologie de l’irresponsabilité constitutive de l’individu pour mieux encadrer son existence en limitant sa liberté.

La liberté a un coût, elle se nomme responsabilité. L’irresponsabilité à un coût, elle se nomme servitude.

vendredi 23 juillet 2010

Une semaine en Centrisme. Nous avons besoin du «croiseur» centriste pour traverser les turbulences


Comme l’a expliqué Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, la rigueur d’aujourd’hui n’a d’intérêt que si elle permet de mettre en place la croissance saine et soutenable de demain. Pour ce faire, il a utilisé un néologisme «croiseur» (croissance + rigueur), bien plus parlant que celui de «rilance» (rigueur+relance) de Christine Lagarde, la ministre de l’Economie.

Au-delà de l’enrichissement éventuel du dictionnaire, le point central est que la rigueur n’est pas une fin en soi, c’est un moyen de retrouver la croissance et donc une meilleure condition économique et sociale de nos concitoyens. Elle permettra également de remettre en place les fondamentaux de la gestion économique du pays avec la maîtrise de la dépense publique et son orientation vers les grands défis du présent et de l’avenir que sont l’éducation, l’innovation et l’emploi. C’est un consensus qui se dégage actuellement chez la plupart des économistes et des politiques responsables.

Voilà un certain temps que les centristes demandaient que des mesures soient prises en ce sens. Non pas qu’ils aiment les purges et l’austérité, bien au contraire. Mais ils savent que personne, ni une famille, ni une entreprise, ni une ville, ni un Etat, ne peut vivre au-dessus de ses moyens et à crédit ad vitam aeternam sans en payer l’addition à un moment. Et plus on attend, et plus celle-ci est salée avec des conséquences plus douloureuses, un peu comme celles qui nous guettent lorsqu’ayant une toute petite carie et redoutant la roulette, nous attendons une rage de dent pour nous rendre chez le dentiste, sachant que nous souffrirons plus avant, pendant et après notre visite. C’est déjà difficile de dépenser plus que l’on gagne en période de croissance. Cela devient impossible en période de difficultés économiques comme c’est le cas actuellement.

Du coup, pour remporter la rude bataille qui a déjà commencé et qui risque de durer quelques temps, il nous faut le «croiseur» centriste. Car, comme l’a déclaré le président de la Commission pour la libération de la croissance française, Jacques Attali, dans un entretien au quotidien les Echos, «la situation est très grave. (…) Il faut stabiliser la dette à l'horizon 2013, c'est une première étape, et la ramener ensuite vers 60% de PIB d'ici à 2020. Cela nécessite des efforts gigantesques, et qui sont incontournables car les risques en cas d'inaction seraient immenses. Les marchés nous menacent notamment d'augmenter les taux d'intérêt. Le redressement des finances publiques est devenu aujourd'hui une condition du retour de la croissance. C'est la dette qui est un frein. (…) Nous avons devant nous non pas trois ans de rigueur mais dix. Il faut une mobilisation générale du pays. Sinon, nous courons à la catastrophe».

L’on croirait entendre un centriste! En tout cas, le discours est alarmiste mais a le mérite d’être parfaitement clair. Et il rejoint certaines propositions de l’Alliance centriste en matière fiscale avec la suppression de l’impôt sur la fortune et du bouclier fiscal ainsi que la création d’une tranche supplémentaire pour l’impôt sur le revenu qui taxerait surtout ceux qui s’enrichissent grâce aux plus-values immobilières.

Mais Jacques Attali, malheureusement, ne va pas jusqu’au bout de son raisonnement en s’opposant à une hausse conjoncturelle des impôts que soutien Jean Arthuis, comme ce dernier le disait au quotidien Le Figaro, «La France ne pourra pas échapper aux hausses d'impôts. Car le plan proposé par le gouvernement ne suffira pas à ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013. L'hypothèse de croissance à 2,5% est irréaliste et les mesures d'économie insuffisantes. Il manque environ 50 milliards d'euros. Outre la réduction des dépenses, je propose notamment que la TVA dans la restauration et pour les travaux de rénovation du logement passe de 5,5% à un taux compris entre 10% et 12%. Pour rétablir notre compétitivité et combattre le chômage, il faudrait même relever sans attendre le taux normal de TVA, aujourd'hui à 19,6%. Le financement de l'Assurance-maladie et de la politique familiale ne doit plus peser sur les salaires. La TVA doit prendre le relais».

Une hausse de la TVA qui doit permettre de plus taxer les produits venant des pays à bas coûts de production et d’alléger, dans le même temps, la pression fiscale sur les entreprises installées en France afin que celles-ci soient à nouveau concurrentielles, créatrices d’emploi et cessent de délocaliser.

Là où les deux hommes se rejoignent à nouveau, c’est sur l’Europe. Ensemble, ils estiment qu’une plus forte intégration européenne est indispensable afin d’atteindre les objectifs de maîtrise des dépenses publiques et de retour de la croissance. Une Europe dont nous devons sans délai reprendre la construction vers un fédéralisme afin de garantir aux populations du vieux continent la paix dans la prospérité. Mais cela passe par une expertise sur ce qu’est l’Union européenne et sur qui veut vraiment bâtir une maison commune. A force d’éluder ces questions, les institutions européennes continueront à exister mais vidées de leur substance, de leur esprit d’union des peuples au nom d’un avenir commun, un esprit qui s’évaporera lentement, sans faire de bruit, au cours des prochaines années.

Si la crise a eu un effet salutaire c’est parce qu’elle a obligé les Français à prendre conscience que le fameux «modèle français et européen» devait être réformé en profondeur si l’on voulait en protéger la philosophie et une partie des acquis. Les sondages le disent même si, de cette prise de conscience à l’acceptation raisonnée des mesures inévitables, il y a parfois un gouffre! Comme si les Français, se trouvant sur un paquebot en train de couler et le sachant, continuaient de se faire bronzer ou de profiter de la piscine au lieu de réparer le trou dans la coque.

Le grand débat dans la société française a enfin débuté avec la réforme des retraites. Il devra se poursuivre avec la réforme du système fiscal, celui du système éducatif, du système de protection social afin de renouveler et de raffermir le lien social qui se délite toujours plus. Sans oublier la réforme de l’Europe pour qu’elle soit plus à même d’être un des piliers gagnants de la mondialisation au lieu de la subir de plus en plus et de n’être plus, demain, qu’une friche économique en déshérence. Et le principe qui doit guider ces réformes est le «toujours mieux» qui doit être opposé au «toujours plus» au nom d’une vision humaniste et équilibrée de la société.

Ce débat ne doit pas être tronqué. Il doit être mené avec responsabilité et non avec la démagogie que l’on voit déjà poindre à droite comme à gauche où le clientélisme fait son retour en force. Le redressement de la France - qui est encore possible (n’en déplaisent aux déclinistes) - passe par un pacte social refondé autour d’une croissance soutenable et solidaire dans la liberté.

Alexandre Vatimbella

lundi 19 juillet 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La rigueur des centristes


Le Centre est pour la responsabilité. Que ce soit en matière politique, économique, sociale et sociétal. C’est la raison pour laquelle le Centrisme met en avant la notion de juste équilibre qui doit permettre de gérer la société avec rectitude afin que celle-ci se développe harmonieusement pour le bien de tous. Cette légitime et nécessaire pertinence dans le gouvernement des humains implique une action pragmatique prenant en compte la réalité.

Que nous dit cette réalité aujourd’hui? Que l’économie de la France est en difficulté et que les finances publiques du pays sont en danger. Ce n’est pas une découverte pour les centristes qui, depuis des années, appellent les différents gouvernements à une clairvoyance et une responsabilité afin d’éviter la catastrophe. Jean Arthuis, le président de l’Alliance Centriste et quelques autres dont Charles-Amédée de Courson du Nouveau Centre ont répété, inlassablement, qu’il fallait assainir les dépenses de la puissance publique. En vain.

La crise économique et financière de 2008-2009 a relégué, pour un temps, aux calendes grecques la limitation des dépenses de l’Etat et des collectivités locales afin de mettre en place une politique de relance keynésienne avec un fort soutien de l’activité économique du pays par les deniers publics.

Malheureusement, la reprise que l’on espérait n’a pas eu lieu. Celle-ci aurait permis de renflouer les caisses de l’Etat avec des rentrées fiscales qui augmentent automatiquement lorsque la croissance revient. Au lieu de cela, la France mais aussi les autres pays européens sont dans une petite croissance molle qui ne permet pas de réduire les déficits.

Vivant au-dessus de ses moyens depuis des années, ayant tenté une relance économique qui n’a pas été au rendez-vous, la seule alternative crédible de la France était la rigueur. Et si certains continuent à croire que l’on peut s’en passer, celle-ci s’impose partout dans les pays développés, du Japon à l’Allemagne en passant par la Grande Bretagne et l’Espagne. Même les Etats-Unis vont devoir s’y mettre malgré l’opposition de leur président, Barack Obama, les marchés commençant à estimer que le déficit du pays n’est plus soutenable et que la reprise américaine a du plomb dans l’aile. La remontée de l’euro face au dollar ces dernières semaines en est une des caractéristiques, preuve du retour des investisseurs en Europe et leur départ du marché américain trop fragile à leurs yeux.

Mais si le Centrisme est pour la rigueur quand cela est nécessaire (et une gestion rigoureuse de l’économie même en cas de forte croissance), il n’est pas pour l’austérité. Même en cas de récession. Car il ne faut pas confondre rigueur et austérité. Il ne faut pas confondre la gestion responsable de l’économie et des deniers de l’Etat dans une vision dynamique de développement avec des coupes budgétaires et une dépense publique atone sans projet politique autre que celle de faire des économies.

Une politique de rigueur consiste en un refus de tout laxisme et s’attache à respecter les impératifs économiques et budgétaires. Une politique d’austérité vise à la diminution des dépenses publiques. La différence est que la politique de rigueur n’est pas antinomique, a priori, avec un plan de relance de l’économie en cas de période de crise ou de récession, ce qui n’est pas le cas d’une politique d’austérité.

Pour autant, il n’est guère facile, comme le souhaite la ministre de l’Economie, Christine Lagarde avec son expression «rilance» (rigueur+relance), d’associer la rigueur et la relance, de trouver l’équilibre entre les deux termes.

Quoiqu’il en soit, il faut une lutte sans merci contre le laxisme et la dépense clientéliste ainsi qu’une pérennisation des recettes de l’Etat afin d’empêcher la faillite de ce dernier tout en dégageant des marges de manœuvre. Dans le même temps, il faut définir les priorités de la politique économique et sociale (dont une réelle politique de soutien à l’innovation et un accompagnement social pour les plus démunis et les chômeurs). Et il faut dégager des moyens pour ces priorités. Voilà qui demande… une rigueur et une indépendance d’esprit!

La rigueur alliée à la relance ne distribue pas l’argent à tout va comme on l’a vu pour les immenses plans de relance adoptés aux Etats-Unis et en Chine afin d’irriguer le tissu économique un peu comme les grandes exploitations agricoles ont l’habitude de le faire avec leur énorme déperdition. Au contraire, elle cible les secteurs économiques qui doivent être irrigués comme le font les nouvelles techniques d’irrigation qui, se focalisant exactement sur ce qui doit être irrigué, permettent une meilleure irrigation tout en économisant l’eau.

Il faut donc une expertise fine que le gouvernement doit conduire tout en expliquant sa démarche. Car sans une compréhension par les citoyens du sens d’une politique de rigueur et de relance ciblée, les chances de succès sont amoindries. La rigueur, pour être acceptée et acceptable, plus, pour être efficace, demande des acteurs responsables. A la fois à la tête de l’Etat mais aussi dans tout le tissu social et économique.

vendredi 9 juillet 2010

Actualités du Centre – France – Nicolas Sarkozy fait miroiter Matignon aux centristes


En recevant les élus centristes, Nicolas Sarkozy a fait une nouvelle tentative pour éviter une candidature centriste lors des prochaines élections présidentielles. Il a ainsi évoqué la possibilité de nommer un Premier ministre centriste lors du prochain remaniement qui devrait avoir lieu en octobre prochain. L’heureux élu dans son esprit pourrait être Jean-Louis Borloo, ce qui n’est pas un scoop vu la popularité de ce dernier et sa capacité supposée à pouvoir doper la popularité en berne du Président de la république à moins de deux ans de la présidentielle de 2012. Reste que Jean-Louis Borloo est un membre du gouvernement et de l’UMP ce qui réduit largement son impact dans les rangs centristes vu son manque d’indépendance vis-à-vis de la Droite. Du coup, cela n’en fait pas l’idéal contrefeu qui permettra d’éviter une candidature d’un centriste indépendant de la Droite à la prochaine présidentielle.

mardi 6 juillet 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’exigence éthique du Centrisme


Pour le Centrisme pas de liberté sans responsabilités. Ce qui signifie être responsable de ses actes, avoir des responsabilités mais aussi prendre ses responsabilités et les assumer. Et la responsabilité est une exigence éthique indépassable dans une société de liberté.

Si nous sommes libres de nos actes et de nos décisions, nous sommes aussi responsables de ceux-ci face à la communauté, face aux autres. De même, nous ne pouvons prétendre nous affranchir du cadre dans lequel tous les autres agissent sous un quelconque prétexte. Nous avons des droits mais aussi des devoirs, nous devons respecter les lois comme nous demandons aux autres de les respecter et nous devons respecter le lien social qui nous sert à partager nos valeurs communes.

Cette liberté a donc un prix que tous ne veulent pas payer. Pour ceux qui ne prétendent à rien, cela est déjà problématique dans une démocratie, même s’ils ne se rendent pas coupables d’actes délictueux ou criminels. Mais pour tous ceux qui ont des ambitions, cela devient inacceptable. D’autant que cette volonté d’escroquer le lien social et de ne pas respecter les règles se justifie, selon eux, par leur soi-disant statut social, économique ou intellectuel supérieur. On trouve souvent ceux-ci dans les milieux du pouvoir qu’il soit économique ou politique.

Or, le pouvoir dans une démocratie exige également une éthique du commandement qui se surajoute à l’éthique de responsabilité dans laquelle tout citoyen, tout individu doit agir. Le pouvoir donne une plus grande latitude d’action qui permet déjà d’élargir le champ de sa liberté. Mais, en même temps, qu’il élargit ce champ, il augmente aussi le degré de responsabilité dont doit faire preuve tous ceux qui ont décidé de l’exercer.

D’autant que le pouvoir ne vient pas d’une contrainte mais une recherche librement acceptée. Et, dans toute communauté libre, elle poursuit un but à la fois individuel et collectif. Si le pouvoir économique permet de devenir riche, il se justifie collectivement par l’enrichissement de la communauté. Si le pouvoir politique permet de gouverner les autres, il se justifie collectivement par le bien être général. Et si la communauté permet cet enrichissement et ce gouvernement des autres, si elle permet d’acquérir une puissance, elle demande en retour que le pouvoir qui va avec respecte les règles de fonctionnement de la société et se double d’une responsabilité supplémentaire.

Cela ne signifie pas que les élites doivent être des êtres parfaits qui ne commettent jamais des impairs ni des fautes. Ce serait utopique et même dangereux pour la démocratie d’avoir des êtres parfaits dirigeant des êtres imparfaits… Non, cela signifie que l’on doit accepter les responsabilités qui vont avec son statut et on doit accepter la sanction qui intervient lorsque l’on transgresse les règles de cette responsabilité.

On ne peut vouloir la liberté sans la responsabilité. On ne peut vouloir le pouvoir sans la responsabilité. Et l’on ne peut refuser les responsabilités lorsque l’utilisation de la liberté ou du pouvoir n’est plus légitime ou lorsque l’on a commis des fautes.

Cette double responsabilité s’insère dans l’exigence éthique du Centrisme. C’est la raison pour laquelle le Centrisme refuse tout affaiblissement de la responsabilité et tout délitement du lien social. C’est la raison pour laquelle, le Centrisme a toujours demandé une gouvernance, économique ou politique, éthique qui permet réellement de baser le fonctionnement de la société sur un vrai humanisme.

lundi 5 juillet 2010

Une semaine en centrisme. Le pari raté de Nicolas Sarkozy et les centristes


En mettant la réussite matérielle au cœur de son projet (travailler plus pour gagner plus; le bouclier fiscal; le «bling-bling» revendiqué avec, entres autres, la réception au Fouquet’s et les vacances de luxe chez ses amis milliardaires; l’augmentation de son salaire de 100% dès sa prise de fonction; le mélange assumé de l’argent et de la politique; etc.), Nicolas Sarkozy avait fait le pari de faire de l’argent la clé du bonheur des Français. Trois ans après et une crise économique et financière mondiale, l’échec est patent.

Au-delà d’une volonté de greffer sa vision (fausse) du rêve américain sur le «modèle français», le Président de la république a cru que son quinquennat permettrait de redonner un élan à la France par l’argent. Cette stratégie de l’«enrichissez-vous» aurait pu réussir si la croissance avait été au rendez-vous et si l’ostentation au sommet avait rejaillit largement sur la population. L’envie d’améliorer son quotidien matériel est une des données de notre société consumériste où beaucoup estiment que la réalisation de soi passe par un compte en banque fourni, même ceux qui affirment qu’une société de loisirs est plus importante qu’une société du travail. Les loisirs, ça coûte cher!

Mais cet échec a dévoilé la partie amorale de ce projet, ce qui a des implications beaucoup plus grave que la seule personne de Nicolas Sarkozy et de son avenir politique. Car l’éthique en a pris un rude coup et le sondage publié par Libération estimant à 64% que les hommes politiques sont «plutôt malhonnêtes» et seulement à 29% qu’ils sont «plutôt honnêtes» en est un exemple particulièrement édifiant.

Il interpelle particulièrement les centristes dont la vision en la matière a toujours été équilibrée. Ils ont toujours mis en avant le «toujours mieux» face au «toujours plus». Ainsi, ils ne rejettent pas la réussite matérielle et l’enrichissement comme la Gauche mais n’en font pas un des piliers de leur projet politique comme la Droite. Celui qui travaille et met en valeur ses talents a le droit de récolter les fruits de ceux-ci tout en participant à l’effort de solidarité. Mais l’humanisme centriste met en avant une réalisation de soi beaucoup plus globale où la réussite passe par une vie équilibrée et enrichissante avant tout dans le rapport à l’autre, en particulier dans la famille, dans la spiritualité (quelle soit laïque ou religieuse) et dans la capacité réelle de vivre une vie libre et accomplie.

Si la réussite matérielle participe de cette vie libre et accomplie, elle n’en est qu’un moyen et pas un but. De même, au-delà d’un certain niveau de vie, elle ne justifie pas que l’on bouscule toutes les règles de vie en commun et la morale au nom d’une recherche sans fin du toujours plus.

Un des faits qui a le plus choqué les Français est l’achat par l’Etat des cigares du secrétaire d’Etat au grand Paris, Christian Blanc, pour douze mille euros alors que, non seulement, cette utilisation de l’argent public est choquante mais qu’il pouvait se les acheter lui-même, ayant largement les moyens de le faire. Christian Blanc – qui se défend de tout comportement anormal et affirme vouloir rétablir la vérité - se dit centriste (il est membre du Nouveau Centre mais a navigué souvent dans la politique au gré de ses intérêts). Reste qu’il a du sans doute oublier sur quoi se fonde le Centre. Et il est bon de rappeler ici qu’il n’est pas un endroit pour opportunistes mais pour ceux qui ont de fortes convictions humanistes…

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Actualités du Centre – Pologne – Le candidat centriste remporte les élections présidentielles


Bronislaw Komorowski, président de la Diète et membre du parti centriste la Plateforme civique du Premier ministre Donald Tusk, a remporté les élections présidentielles, dimanche 4 juillet. Il a obtenu un peu plus de 52,6% des voix. Il permet ainsi au parti centriste de pouvoir gouverner de manière plus efficace en contrôlant, à la fois, le Parlement et la présidence de la république.