François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale estime dans une interview au Figaro que la reconstitution d’un centre-droit est une priorité et que la majorité présidentielle doit avoir «deux jambes», une Droite et un Centre. Extraits.
Le Figaro. Quelles leçons le Centre tire-t-il du résultat des régionales?
François Sauvadet. Le Centre n'a pas été suffisamment visible lors de ces élections. Sans remettre en cause la stratégie d'union, force est de constater que la majorité n'est pas apparue suffisamment diverse à nos électeurs qui se sont retranchés dans l'abstention. Les causes sont évidemment multiples, mais il ne faut pas éluder notre propre responsabilité : nous n'avons pas été capables de faire entendre suffisamment la voix du Centre. Depuis des mois, le groupe Nouveau Centre alerte le gouvernement sur l'angoisse du monde rural. Depuis des mois, nous répétons que la taxe carbone ne doit pas être engagée au niveau national mais au niveau européen. Nous n'avons finalement été entendus qu'après les élections. A l'avenir, nous devrons parler plus fort pour défendre l’idée qu’une réforme doit être juste, que les comptes de l'État doivent être équilibrés, que la pénibilité du travail doit être prise en compte… C'est ce qui nous a motivés, le président du groupe centriste au Sénat Nicolas About et moi-même, à rassembler les parlementaires de nos deux groupes la semaine dernière. (…)
Et si vous n'étiez pas entendus par vos amis de l'UMP?
C'est une hypothèse que j'écarte d'emblée car elle est contraire à l'esprit du pacte présidentiel signé en 2007. Nicolas Sarkozy a voulu une majorité équilibrée sur ses deux jambes: cela nécessite la création d'un Centre solide et rassemblé. Pour nos deux groupes centristes, il y a eu un avant-régionales et un après. On nous a présentés comme étant éclatés mais aujourd'hui, nous sommes résolus à nous unir et à peser davantage. (…)
Le Centre doit-il présenter son propre candidat en 2012?
Il faudra un candidat du Centre car aucune tradition politique ne peut exister sans candidat à la présidentielle. Mais cette démarche devra se dérouler dans un projet d'alliances clair.
Hervé Morin serait-il un bon candidat?
J'apprécie beaucoup Hervé Morin, avec qui nous avons créé le Nouveau Centre en 2007. Mais la question aujourd'hui n'est pas de savoir qui sera candidat en 2012, mais quelles étapes nous séparent encore de 2012. La première de ces étapes est la reconstitution d’un grand centre droit.
Et Jean-Louis Borloo?
Si Jean-Louis Borloo souhaite nous rejoindre dans le rassemblement de tout le Centre, il est le bienvenu. Mais pour cela, il faudra qu'il choisisse entre rester à l'UMP et venir participer à la construction de cette nouvelle force. Le moment venu, et seulement le moment venu, nous choisirons le meilleur d'entre nous pour incarner ce mouvement de pensée en 2012.
© 2010 Le Figaro
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