samedi 24 avril 2010

Actualités du Centre – Quand François Bayrou tente d’utiliser Nick Clegg pour rebondir

Au fond du trou après sa déroute aux élections régionales, François Bayrou a peut-être trouvé son sauveur en la personne de Nick Clegg. Le président du Parti libéral-démocrate en Grande Bretagne fait un parcours lors de la campagne des élections législatives qui ressemble à celui du leader du Mouvement démocrate en 2007 aux présidentielles françaises. Du coup, sans être sollicité, François Bayrou s’est fendu d’une interview sur le site de son parti pour parler de toute l’estime qu’il porte à Nick Clegg et combien tous les deux se ressemblent comme deux gouttes d’eau…

Vous connaissez bien Nick Clegg, nouvelle star des sondages britanniques. Que pouvez-vous en dire ?

François Bayrou. Je connais Nick Clegg depuis des années. Il a été membre du parlement européen et nous avions travaillé ensemble lorsqu'il s'est présenté à la présidence du Libdem, il y a deux ans. Il a participé à nos universités d'été, nous sommes dans une alliance, une amitié. C'est un homme ouvert, un européen convaincu qui parle plusieurs langues, dont le français. Il a des idées, du courage. Il n'hésite pas à affronter les deux autres partis pour créer un espace politique au centre. Il est centre-gauche sur les questions de société et centre-droit en économie. Il croit à la liberté de l'économie mais pense qu'on a nécessairement besoin de social, de service public et accorde une priorité à l'Education.

Que pensez-vous de sa percée dans les sondages?

C'est un renversement électoral très fort montrant que, contrairement à ce que tout le monde racontait, le peuple britannique cherche moins à donner le pouvoir aux conservateurs qu'à trouver une voie politique nouvelle après les difficultés que rencontrent les travaillistes. Nick Clegg a défendu l'idée qu'il ne fallait pas forcément choisir entre la droite et la gauche. Et d'un coup, par sa présence sur l'écran, les Britanniques ont compris que cette voie existait. Ce qui a fondé la force des libdem, c'est l'indépendance absolue. Les conservateurs leur ont offert de faire une alliance électorale et de constituer un gouvernement ensemble et Clegg a refusé de s'engager dans cette alliance en leur disant notre projet n'est pas le même.

Nick Clegg tient le même discours que vous sur un centre indépendant. Pourquoi la sauce prend-t-elle en Angleterre et pas en France?

Elle a pris à la présidentielle de 2007 et personne n'aurait dit, il y a encore quelques jours, qu'elle prendrait outre-manche. Pendant des années en France, on a raconté que la Grande-Bretagne était l'exemple même du pays avec deux partis, conservateur et travailliste, et je rappelais qu'il y en avait trois, mais que la loi électorale condamnait le centre à être dans une situation difficile.

Quand les électeurs sont placés devant le choix crucial de savoir quelle direction leur pays doit suivre, ils comprennent qu'ils ne sont pas condamnés au choix entre la droite et la gauche. L'exemple de Clegg montre à beaucoup d'électeurs en Europe et en France que le paysage politique doit nécessairement changer.

vendredi 23 avril 2010

Une semaine en Centrisme. De Barack Obama à Nick Clegg en passant par Yukio Hatoyama, le Centre ne meure jamais


La Droite et la Gauche publie à périodes répétées le faire-part du décès du Centre. Et puis, systématiquement, les faits démentent leur phantasme et leurs espoirs de se débarrasser de leur principal concurrent. Il faut dire que la Droite et la Gauche n’aiment pas beaucoup les faits qui démentent aussi souvent que leurs prédictions, toutes leurs promesses électorales démagogiques…

Ne vient-on pas de célébrer la mort du Centre en France (une nouvelle fois!) que le voici pimpant en Grande Bretagne avec les libéraux-démocrates de Nick Clegg qui pourraient, peut-être, jouer plus que les troubles fêtes dans cette prochaine élection législative où les Conservateurs de David Cameron se voyaient déjà au pouvoir…

D’ailleurs, c’est bien étrange de constater que ce sont les fameux systèmes bipartis qui enfantent, en ce moment, du Centrisme. En réalité pas si étrange mais plutôt un beau démenti à ceux qui, à l’UMP et au Parti socialiste se voyaient incarner ce bipartisme en France sans force centriste. Non seulement le bipartisme n’est pas une fatalité en France mais, en plus, dans tous les pays dont le système électoral le favorise, il n’a jamais réussi à faire disparaître les forces centristes.

Aux Etats-Unis, c’est un centriste détesté, à la fois, par la Gauche et la Droite qui est président et qui réforme le pays. Au Japon, c’est un centriste au sein d’une nouvelle formation qui a, enfin, permis de remplacer le vieux parti conservateur au pouvoir depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, au grand dam de la Gauche incapable d’être une alternative crédible pendant plus de soixante ans.

On peut y ajouter le score de François Bayrou aux élections présidentielles de 2007 car, même s’il avait déjà entamé son virage vers la gauche, il demeurait, aux yeux des électeurs un candidat du Centre et il avait avec lui la légitimité centriste de l’UDF.

Du coup, on se rappelle que le Centre a toujours existé et que les électeurs ont toujours été à la recherche de cette force d’équilibre et de consensus qui propose une société libre, apaisée et juste. Ce fut le cas en 1789 où la force modérée avait le plus grand nombre de députés. Et ce fut le cas tout au long de l’histoire politique française mais aussi dans bien des pays démocratiques. Sans oublier que lorsque la Droite ou la Gauche gagnent une élection, c’est souvent en ayant d’abord rassuré les citoyens qu’il n’y aura pas de révolution, ce qui, en passant, contredit leurs programmes clientélistes extrémistes… Et quand, par hasard, ce n’est pas le cas, comme en 1981 avec François Mitterrand, ce sont les faits qui obligent la Gauche (mais aussi la Droite quand elle fait de même) à revenir vers le centre de l’échiquier politique. Ah, ces maudits faits qui empêchent la démagogie et l’idéologie bornée de droite et de gauche de tromper longtemps les citoyens. Oui, mais voilà pourquoi le Centre ne peut jamais mourir. Heureusement!

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

jeudi 22 avril 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pourquoi le Centre n’est pas la Droite


Pourquoi le Centre n’est pas la Droite? Voilà une question qui, de prime abord, semble assez incongrue. Et la réponse semble simple. C’est parce que le Centre est au centre et que la Droite est à droite. Oui, mais pourquoi alors le Centre s’allie-t-il plus souvent avec la Droite depuis le début de la V° République? Oui, mais pourquoi alors l’UMP a-t-il été fondé par des gens de droite et des centristes? On pourrait rétorquer que s’il y a des centristes de centre-droit, il y a aussi des centristes de centre-gauche et que les Radicaux de gauche ou que la mouvance représentée actuellement par le parti la Gauche moderne sont là pour le prouver sans oublier le virage à gauche du Mouvement démocrate. Mais ce ne serait pas intellectuellement honnête. Car si le centre-droit penche à droite et si le centre-gauche penche à gauche, sauf rares exceptions, il reste ce Centre qui n’est ni de gauche, ni de droite, ce Centre-centre si l’on veut. Et celui-ci, encore une fois, choisit le plus souvent de s’allier avec la Droite lors des échéances électorales puis dans des coalitions gouvernementales (même si des centristes ont rejoint François Mitterrand après sa réélection en 1988 dans le gouvernement de Michel Rocard).

La réponse est qu’il ne s’agit pas d’une relation d’amour mais d’une relation de raison et de «moins lointaine proximité». Actuellement, force est de constater que les fondamentaux de la Droite sont plus proches de ceux du Centre que les fondamentaux de la Gauche. Rappelons, pour bien faire comprendre notre propos, que le Centre est un libéralisme social. Ce qui signifie qu’il place l’accomplissement de l’individu dans le statut de personne qui est constitué d’abord de sa liberté (d’être, d’agir, de créer) puis de sa reconnaissance sociale qui lui permet de bénéficier des bienfaits de la communauté dans un lien social constitué du respect, de la tolérance et de la solidarité.

Le Centrisme est un libéralisme social, à la fois, parce qu’il met la personne humaine au-dessus de tout dans une vision humaniste intégrale, mais aussi parce qu’en tant que pensée pragmatique et fonctionnant dans la réalité, il sait que la liberté, en particulier la liberté d’entreprise, est ce qui permet de créer de la richesse et que l’on peut ne la partagée qu’une fois qu’on l’a produite et non l’inverse comme tente de le faire croire la Gauche.

Dans ce cadre, le Centre partage avec la Droite cette mise en avant de la liberté, de cette priorité à la liberté (mais il lui ajoute, lui, la responsabilité) comme étant l’absolue nécessité et l’indispensable antériorité. Mais cette proximité n’est en aucun cas une similitude. Car la Droite a une vision autoritaire et conservatrice de la société alors que le Centre met en avant la responsabilité et le réformisme progressiste. Pour la Droite, la liberté n’est avant tout qu’un moyen d’assurer aux plus capables de se distinguer des autres et de récolter les fruits de leurs talents particuliers. Mais elle n’hésité pas à prendre des mesures liberticides dès qu’elle estime que l’ordre social pourrait être menacé. Pour le Centre, la liberté dans la responsabilité est avant tout la première qualité de la condition humaine et, ensuite, le moyen de créer de la richesse en permettant aux plus capables de se distinguer des autres et de récolter les fruits de leurs talents particuliers. Et le Centre estime que les mesures liberticides sont le dernier moyen, une fois tous les autres utilisés, afin de garantir la sécurité de la population.

Dès lors, on comprend facilement l’énorme différence qui existe entre le Centre et la Droite. Mais on comprend aussi qu’il y a une plus grande différence entre le Centre et la Gauche qui souhaite brider l’initiative individuelle au nom d’une vision prégnante de la solidarité. Mais ce plus grand éloignement de la Gauche n’est pas une donnée définitive. Ainsi, si, par exemple, la Droite pactisait avec l’extrême-droite, le Centre se trouverait plus proche d’une Gauche qui serait sans lien avec l’extrême-gauche. Ce fut parfois le cas sous la III° et la IV° République en France. C’est le cas actuellement aux Etats-Unis où les centristes se trouvent plus nombreux au Parti démocrate, qui s’est recentré ses dernières années, qu’au Parti républicain, qui a fait dans le même temps alliance de plus en plus avec l’extrême-droite.

Mais avant de parler de proximité du Centre avec la Droite ou la Gauche, l’important n’est-il pas de noter que le Centre demeure le Centre, cette localisation politique de l’équilibre, du consensus et du libéralisme social et que ce sont plutôt la Droite et la Gauche qui fluctuent en se déplaçant de l’extrême au centre au gré de leurs visions clientélistes. Voilà pourquoi le Centre n’est pas la Droite…

mercredi 21 avril 2010

Actualités du Centre – Grande Bretagne – Nick Clegg, jeune comme Obama et phénomène médiatique comme Bayrou?


Alors que la presse anglaise en fait son chouchou mais se demande s’il a vraiment un programme, la presse française découvre Nick Clegg, le ledaer des libéraux démocrates, et les militants du Mouvement démocrate voient en lui l’alter ego britannique de François Bayrou en espérant que les prochaines présidentielles françaises ressembleront aux prochaines législatives britanniques...

Jeune comme Barack Obama, Nick Clegg n’a pourtant, ni un charisme identique, ni un programme aussi ambitieux que le Président des Etats-Unis, même s’il tente de l’étoffer en récupérant des idées de l’Américain, notamment en matière de régulation financière. Prônant l’indépendance totale de son parti, il réjouit tous ceux qui, au Mouvement démocrate, pensent que c’est le créneau distinctif de François Bayrou. Néanmoins, le système électoral britannique, majoritaire à un tour, donne moins d’importance à des alliances électorales de l’autre côté de la Manche. De plus, le Parti libéral-démocrate atteint des scores électoraux de 20%, ce qui est loin d’être le cas du Mouvement démocrate…

En réalité, Nick Clegg se rapproche plus de François Bayrou pour être de centre-gauche (même s’il a recentré son discours ce qui n’est pas le cas du leader du Mouvement démocrate), pour avoir un programme assez flou et être surtout un phénomène avant tout médiatique, les journalistes ayant trouvé le moyen, comme en France en 2007, de donner un peu de peps à une campagne électorale morne en mettant en avant un «troisième homme» et aux électeurs de se défouler devant un choix peu attractif entre Gordon Brown, le Premier ministre travailliste sortant, et David Cameron, le leader du Parti conservateur.

Sa bonne prestation lors du premier débat électoral jamais organisé en Grande Bretagne a joué un rôle central. Mais il reste deux débats et après l’image, il va bien falloir parler plus largement des idées. Et celles de Nick Clegg risquent d’apparaître dans beaucoup de domaines comme assez faibles et dans d’autres peu populaires dans son pays (large ouverture à l’immigration et pro-européanisme). C’est après ces prochains rendez-vous qu’il faudra voir si les chances du leader des libéraux-démocrates sont réelles.

samedi 17 avril 2010

Actualités du Centre – Grande Bretagne – Elections législatives – Les centristes du Parti libéral démocrate font une percée


Le dernier sondage en date pour les prochaines élections législatives du 6 mai en Grande Bretagne est assez significatif de ce qui est en train de se passer dans le paysage anglais outre-Manche. Ainsi, si les conservateurs sont en tête et les travaillistes sont en perte de vitesse, ce sont les libéraux-démocrates qui sont en train de créer la surprise en passant en deuxième position et en s’affirmant de plus en plus indispensables pour la formation du prochain gouvernement. Les résultats de ce sondage donnent 31% pour les conservateurs, 29% pour les libéraux démocrates et 27% pour les travaillistes.

La percée du parti libéral-démocrate, qui s’est recentré après avoir été parfois plus à gauche de le Labour, est due en grande partie à la personnalité de son leader Nick Clegg qui a été le grand gagnant du premier débat télévisé jamais organisé en Grande Bretagne lors d’une campagne électorale. Gordon Brown, le premier ministre travailliste et David Cameron, le leader des conservateurs ont, en effet, été battus par la prestation de Nick Clegg. Celui-ci a eu beau jeu de dire que ce n’était qu’un début, ce que semblent confirmer les derniers sondages. Outre celui mentionné ci-dessus, une enquête auprès de 4.000 téléspectateurs juste après le débat, donnait les libéraux-démocrates sont crédités de 24% (+3% en une semaine) des intentions de vote, derrière les travaillistes à 28% et les conservateurs avec 35%. Le leader centriste a affirmé que «le vrai choix est entre les deux partis (parti conservateur et parti travailliste) et la nouvelle façon de faire de la politique, différente, équitable, offerte par les Libéraux-démocrates».

vendredi 16 avril 2010

Une semaine en Centrisme. Les idées avant les candidats


Le bouillonnement vertueux qui semblait accompagner les initiatives de refondation du Centre est en train de se transformer dernièrement en une véritable cacophonie, grossière et indigne, où l’on ne parle que de candidature à la présidentielle en ayant oublié un petit point de détail: pour défendre quel programme et avec quelles troupes?!

Bien sûr, la V° République est ainsi faite que l’élection d’un Président de la république est le moment fort de la politique nationale. Cette rencontre entre une personne et le peuple définit l’agenda politique français depuis 1965. Il y a donc bien cette évidence qu’il faut savoir choisir son bon candidat pour un courant politique.

Cependant, pour que ce choix soit possible, encore faut-il être d’accord sur les idées et un programme. De même, il faut une machine bien huilée et unie. Or, les partis centristes n’en sont pas encore là, loin s’en faut. Du coup, les Morin, Borloo, Bayrou et autres prétendants ressemblent à des morts-de-faim se jetant sur leur os mais n’ayant pas grand-chose à proposer aux électeurs du Centre.

Evidemment, 2012 est encore loin et notre tempo politique ressemble de plus en plus à celui des Etats-Unis où le programme du candidat devient le programme du parti et non le contraire, comme ce fut le cas auparavant. De plus, les formations centristes affirment qu’elles vont travailler leurs propositions et le congrès du Nouveau Centre en juin prochain devrait être «programmatique».

Alors, pourquoi avons-nous cette impression que l’obsession de la plupart des leaders du Centre ou de ceux qui prétendent y être est de s’afficher comme le meilleur candidat sans se préoccuper le moins du monde de savoir ce qu’ils ont à proposer au pays? Sans doute parce que toute cette agitation ressemble plus à une chasse au poste plutôt qu’à l’accomplissement d’un engagement politique en faveur d’idées et de valeurs…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

jeudi 15 avril 2010

Actualités du Centre – France – Le candidat centriste à la présidentielle de 2012 sera-t-il choisi par Nicolas Sarkozy?


Si l’on en croit certains médias, Nicolas Sarkozy tenterait d’imposer ses vues sur une candidature centriste en 2012. Ainsi, il aurait réaffirmé qu’il ne voulait pas de celle d’Hervé Morin, le président du Nouveau Centre et ministre de la Défense. Il aurait été, également, contre une candidature de Jean-Louis Borloo, son ministre de l’écologie, jusqu’à ce qu’il soit convaincu que ce dernier pourrait arrimer certains écologistes et centristes à la majorité présidentielle et lui servir de réservoir de voix pour le second tour.

Mais si le président de la République peut contrôler ses troupes, que ce soit le Nouveau Centre qui doit une grande partie de son existence à l’UMP ou le Parti radical qui n’est qu’un appendice du parti majoritaire, il lui sera difficile d’empêcher une candidature centriste indépendante qui pourrait venir de certains membres du Nouveau Centre qui se sentent trop à l’étroit dans leur rôle de faire-valoir de la Droite et qui n’ont pas de postes ministériels à défendre ou de l’Alliance centriste qui n’est pas dans une situation de dépendance à l’égard de l’UMP mais plus dans celle d’alliances électorales éventuelles ou bien encore de personnalités incontestables du Centre.

Les mois qui viennent seront cruciaux pour une vraie candidature centriste indépendante qui devra déjouer de nombreux pièges. D’autant qu’il ne faut pas oublier le Mouvement démocrate et son leader, François Bayrou, ainsi que certains écologistes de centre-gauche qui pourraient, comme c’est le cas à droite pour Nicolas Sarkozy, rouler au premier tour pour le candidat du Parti socialiste afin de lui apporter un réservoir de voix modérées pour le sprint final.

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. Les électeurs centristes sont-ils aussi bêtes?


Il parait, selon Le Figaro, que l’Elysée réfléchit sérieusement à une candidature de Jean-Louis Borloo pour éviter que les électeurs centristes ne votent au premier tour des présidentielles pour les écologistes voir pour le Parti socialiste. Le ministre de l’Ecologie et président du Parti radical serait chargé de créer un parti de «centre-gauche» et de se présenter au premier tour afin que la majorité ratisse large. Sans doute que pour cet acte de bravoure électorale, Jean-Louis Borloo serait récompensé par un poste de Premier ministre lors d’un deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Cette opération opportuniste et de récupération électorale ne peut miser principalement que sur la bêtise supposée des électeurs centristes! La ficelle est tellement grosse que l’on peut se demander quels sont les stratèges politiques qui l’ont proposée. Rappelons, néanmoins, que, déjà, lors des résultats des élections régionales, Jean-Louis Borloo n’avait pas hésité à déclarer sur le plateau de TF1 face aux leaders d’Europe-écologie, qu’il était plus écolo qu’eux. De là à ce qu’il vienne dire maintenant aux leaders centristes qu’il est plus centriste qu’eux…

C’est sûr que M. Borloo a une certaine popularité auprès des électeurs socialo-écolo-bobos que drague depuis un certain temps François Bayrou. Mais ces électeurs ne sont heureusement pas l’immense majorité des électeurs centristes dont les valeurs sont un peu plus profondes que ces effets de mode.

Du coup, le président du Parti radical affirme qu’il n’ira que si les partis issus de l’ancienne UDF sont avec lui. Sauf que pour que ceux-ci se rangent derrière sa candidature, il faudrait qu’il ait une légitimité centriste. Or, elle est aujourd’hui inexistante. S’il veut tenter de l’acquérir vis-à-vis d’autres personnalités qui, eux, la possèdent, il va falloir qu’il s’active en démissionnant rapidement du gouvernement et en choisissant un discours clair et net sur son projet centriste. Ce qu’il n’a absolument pas commencé à faire actuellement.

Mais il devra aussi et surtout convaincre les électeurs centristes qu’il n’est pas un cheval de Troie de Nicolas Sarkozy. Car à la question posée en titre, non, je ne pense pas que ceux-ci soient des imbéciles. Et ils risquent de le faire savoir à tous ceux qui, de Borloo à Villepin, en passant par Juppé lorgnent vers leurs voix sans partager leurs opinions. François Bayrou pourrait être d’ailleurs de fort bon conseil pour eux…

Le danger, c’est que ces initiatives ne fassent apparaître les partis centristes que comme des formations remplies d’opportunistes qui n’ont rien d’autre à proposer que de récupérer des voix pour la droite ou pour la gauche. Et on se demande si ces annonces n’ont justement pas pour but de déconsidérer les possibles candidatures centristes pour 2012 et la refondation d’un Centre uni et conquérant. Ce qui est réconfortant dans ces tentatives de déstabilisation et de récupération, c’est que la renaissance du Centre fait peur à la Droite et à la Gauche.

mardi 13 avril 2010

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis (Alliance centriste): «Il faut refonder un parti centriste indépendant»


Dans une interview au quotidien Le Figaro, Jean Arthuis, la président de l’Alliance centriste, a une nouvelle fois appelé à la refondation d’un parti centriste indépendant, capable de «nouer des alliances sur des bases claires de programmes d’action». Extraits.

L'Alliance centriste, que vous avez fondée, va-t-elle formaliser ses liens avec le Nouveau Centre?

L'ambition de l'Alliance centriste est de prendre part au rassemblement de tous les centristes, du Nouveau Centre au Mouvement démocrate, et peut-être aussi les centristes et les radicaux de l'UMP. Il faut refonder un parti centriste indépendant, refonder la famille libérale, sociale et européenne. L'indépendance permet de nouer des alliances sur des bases claires de programmes d'action au niveau national et local. Comme gage de cette indépendance, il conviendrait que celle ou celui qui présidera ce parti centriste ne soit pas membre du gouvernement.

Faut-il un candidat du centre droit à la présidentielle de 2012?

Il faut d'abord un projet, et il faut bien sûr un candidat pour le porter devant les Français.

dimanche 11 avril 2010

Une semaine en Centrisme. Espoirs et dangers d’une refondation du Centre


Il faut une refondation du Centre mais pas n’importe comment, tel est le message que l’on pourrait envoyer aux différents acteurs de cette entreprise politique si nécessaire pour l’avenir de ce courant de pensée politique. On ne reviendra pas sur les espoirs qu’apportera un tel rassemblement capable d’offrir aux électeurs une vraie offre politique équilibrée, consensuelle et responsable dont la France a tant besoin actuellement.

Mais deux dangers majeurs guettent cette refondation. Une interne, qu’elle ne soit qu’une opération cosmétique et non réellement fondée sur des idées et des programmes. Ce serait alors un flop qui porterait un coup rude pour un bon moment au Centrisme. On ne peut croire que ce soit l’envie des leaders centristes.

Une externe, quelle soit phagocytée par les opportunistes de tous bords. Cette dernière semble, pour l’instant, prégnante. Ainsi, les Borloo, Villepin et Juppé montent-ils ces derniers jours au créneau avec leur profession de foi modérée et consensuelle afin de capter l’électorat centriste et de se présenter comme le meilleur représentant d’un courant modéré. Les discours de Dominique de Villepin et d’Alain Juppé sont évidemment largement peu crédibles pour tous ceux qui ont réellement la fibre centriste. Mais les médias sont passés maître ces dernières années pour mettre en avant des «produits» politiques qui permettent de donner un peu de sel à l’information et à booster les audiences et les ventes. Ces deux anciens premiers ministres le savent, comme l’a su en 2007 François Bayrou. Une bataille Sarkozy-Villepin ou Sarkozy-Juppé, ça fait vendre à défaut de faire le bien du pays.

Le risque est que les centristes se retrouvent coincés et peu audibles par le fait de stratégies qui n’ont rien à voir avec leurs idées mais qui occuperont l’espace entre l’UMP et le PS. C’est déjà le cas d’Europe-écologie au centre gauche dont il faudrait tout de même que les «experts» médiatiques essayent de nous expliquer comment on peut positionner dans cet espace politique cette formation qui compte dans ses rangs des gens comme José Bové, Jean-Paul Besset ou Noël Mamère!

C’est pourquoi les centristes seraient avisés de donner un réel contenu à leur refondation et à dénoncer les politiciens opportunistes, style «canada dry», qui ressemblent à des centristes, ont le discours des centristes mais ne sont pas des centristes…

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – France – Hervé Morin appelle au «rassemblement de la diaspora centriste»… à droite!


Poursuivant ses efforts pour apparaître comme le rassembleur du Centre, le président du Nouveau Centre a, une nouvelle fois, lancé un appel au rassemblement de la «diaspora centriste» lors du conseil national de son mouvement avec toujours les mêmes arguments de candidat à l’élection présidentielle et de projet de centre-droit. Il a ajouté qu’il ne voulait exclure personne mais le discours qui affirme que le Nouveau Centre est à droite et que le Centre y est aussi – «quand on est un parti du centre, on est associé à un parti de droite» - semble assez paradoxal dans cette volonté affichée de rassemblement large. D’autant que ces affirmations font, évidemment, du Centre un appendice de la Droite ce qui est alors paradoxal avec la volonté affichée de retrouver une indépendance et de présenter un candidat à l’élection présidentielle…

Il est à noter que ce discours qui ne doit pas déplaire à Nicolas Sarkozy n’a pas été repris par d’autres intervenants comme Nicolas About, le président du groupe Union centriste au Sénat, qui a demandé le «rassemblement des centristes éparpillés» ou Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif du Nouveau Centre et beaucoup plus critique de l’adossement total du Nouveau Centre à l’UMP. Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste, lui, avait choisi de ne pas participer à cette convention.

samedi 10 avril 2010

Actualités du Centre – France – Les centristes ralliés à l’UMP tentent d’exister en appelant à la tenue des «états généraux centristes»


Les centristes ralliés au RPR puis à l’UMP ne sont pas décidés à laisser la reconstruction du Centre se faire sans eux alors qu’ils souffrent d’une absence de reconnaissance depuis l’arrivé à l’Elysée de Nicolas Sarkozy. Néanmoins, ils n’ont aucune envie de quitter la formation de Droite mais veulent y attirer les centristes indépendants dont avant tout Jean Arthuis. Pour ce faire, ils souhaitent organiser des «états généraux» pour «promouvoir les valeurs humanistes». Les responsables de cette initiative sont les parlementaires Pierre Méhaignerie, Fabienne Keller et Christian Kert mais aussi le nouveau membre du gouvernement, Marc-Philippe Daubresse. D’où une évidente convergence entre ce projet et la volonté du président de la république d’aller chercher cet électorat centriste qui s’est volatilisé lors des dernières régionales. D’ailleurs, ils ne disent pas autre chose puisque ces états généraux doivent apporter «leur contribution pour réussir la fin du quinquennat» et pas du tout dans une logique d’indépendance car «aujourd’hui, la première réponse à apporter à nos compatriotes inquiets pour l’avenir n’est pas de susciter au sein de la majorité présidentielle de nouveaux candidats pour 2012, mais de poursuivre les efforts indispensables pour réformer notre pays, à condition qu’ils soient répartis de façon plus équitable en faveur des plus fragiles»

Actualités du Centre – France – Hervé Morin estime que le Nouveau Centre est à droite


Lors d’une interview au micro de RTL, Hervé Morin, le président du Nouveau Centre a indiqué que son parti «est l'héritier de l'UDF» et «porteur de ce message d’une Droite modérée». Une affirmation qu’il a reprise sur Europe 1 en estimant que «l’UDF a toujours était l’alliée de la Droite» et que ses valeurs «ne sont pas compatibles avec la Gauche».

Sur RTL, Il a également expliqué que «Le Nouveau Centre, c'est un parti qui correspond à une vieille famille de pensée française, profondément européenne, humaniste et attentive aux libertés. C'est un parti dont je voudrais qu'il soit le porteur de l'idée d'une société apaisée, d'une société de la reconnaissance des grandes fonctions sociales et non pas seulement comme seul critère aujourd'hui de réussite - l'argent - et une société qui porte en elle l'idée de la tolérance et qui veut porter un projet de modernité d'une société qui a besoin d'évoluer.»

Revenant sur la candidature centriste aux présidentielles de 2012, il a rappelé que «cette famille politique (le Centre) existe. Et ça n'est pas par hasard qu'il y a toujours eu un homme pour porter cette famille politique qui est à la confluence de l'humanisme chrétien et du libéralisme de Tocqueville. En 1965, il y a eu Jean Lecanuet ; en 1969, il y a eu Alain Poher ; en 1974 et en 1980, il y a eu Valéry Giscard d'Estaing. Il y a eu Raymond Barre, il y a eu François Bayrou et Alain Madelin... En conséquence de quoi, il a estimé qu’en 2012, «il faut qu'il y ait quelqu'un qui représente cette famille».

vendredi 9 avril 2010

Editorial d’Alexandre Vatimbella. Jean Arthuis ou la légitimité du Centre


Les appels du pied du Nouveau Centre (qui veut organiser un congrès de refondation avec lui) et des anciens centristes ralliés à l’UMP (qui veulent organiser des états généraux du centre avec lui) ainsi que les contacts amicaux gardés avec les centristes du Mouvement démocrate (qui rejoignent nombreux son parti, l’Alliance centriste) démontrent que, non seulement, Jean Arthuis a eu raison de mener depuis trois ans un combat pour l’union du Centre mais aussi qu’il est le seul aujourd’hui des leaders centristes à posséder cette légitimité nécessaire pour être l’animateur et le fédérateur de cette entreprise de refondation du Centre pour laquelle il a fondé avec ses amis l’Alliance centriste en juin 2009.

«Combien de divisions?», vont demander immédiatement les cyniques (et les jaloux). Mais ici, il n’est nullement question de chiffres mais d’une vision et de valeurs ainsi que de fidélité politique. De ce point de vue, la légitimité de Jean Arthuis est évidente et peu contestable.

Quand le sénateur de la Mayenne s’est lancé dans le combat l’année dernière en fondant l’Alliance centriste après avoir essayé vainement de refaire vivre l’UDF, peu ont cru en lui et des sourires condescendants venus du Nouveau Centre, du Mouvement démocrate et de l’UMP ont accompagné cette entreprise à laquelle il s’est voué entièrement par fidélité à ses idées et non pour une quelconque ambition personnelle.

Bien sûr, l’Alliance centriste a eu du mal à trouver son rythme de croisière. Toutefois, il faut se rappeler que Jean Arthuis désirait prioritairement donner du contenu au nouveau parti avant de partir à la conquête des électeurs et de proposer aux centristes de se réunir sous une nouvelle bannière. Mais qui pourrait le critiquer sur ce point lorsque l’on voit l’actuel désert centriste en la matière et la déconfiture du Centre aux régionales du fait même d’une identité perdue et d’un message devenu inaudible parce vidé de son sens, cette société équilibrée et cette économie sociale de marché dont la France a tant besoin en ces temps difficiles.

L’attention portée à Jean Arthuis est de bon augure pour la refondation centriste et prouve qu’il a bien une place centrale dans celle-ci. Néanmoins il ne faudrait pas qu’il se fasse phagocyter par des entreprises qui ressemblent parfois à des ambitions personnelles ou qui sont lancées pour récupérer uniquement cette légitimité à des fins électoralistes. Heureusement, Jean Arthuis n’est pas homme à se faire berner de la sorte. Il lui reste, sans doute, à se persuader qu’il est vraiment l’homme de la situation. En se demandant, par exemple, si quelqu’un pourrait prétendre être plus légitime que lui…

jeudi 8 avril 2010

Actualités du Centre. France – Les parlementaires centristes demandent à François Fillion d’établir des «conditions nouvelles de dialogue»

En recevant le Premier ministre, une majorité de parlementaires centristes (députés et sénateurs en majorité du Nouveau Centre) ont demandé à celui-ci qu’on les écoute plus et qu’on leur accorde un plus grand respect. Ils veulent ainsi établir des «conditions nouvelles de dialogue» au sein de la majorité en leur faveur. Pour François Sauvadet, le président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale, «on se dit clairement les choses: il faut trouver de nouveaux modes de fonctionnement avec l'UMP. Ce n'est pas possible de continuer dans des conditions, où on a le sentiment que les décisions se prennent ailleurs que dans un dialogue construit au sein de la majorité, de toute la majorité». Néanmoins, pas de claquement de portes, ni même de fronde car le Nouveau Centre est totalement dans la majorité présidentielle et il n’est aucunement question de «rompre avec un pacte qui nous engage». Tout juste faut-il «travailler mieux ensemble».

mercredi 7 avril 2010

Actualités du Centre. France – Pour François Sauvadet (Nouveau Centre) il y a un avant et un après Régionales


François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale estime dans une interview au Figaro que la reconstitution d’un centre-droit est une priorité et que la majorité présidentielle doit avoir «deux jambes», une Droite et un Centre. Extraits.
Le Figaro. Quelles leçons le Centre tire-t-il du résultat des régionales?
François Sauvadet. Le Centre n'a pas été suffisamment visible lors de ces élections. Sans remettre en cause la stratégie d'union, force est de constater que la majorité n'est pas apparue suffisamment diverse à nos électeurs qui se sont retranchés dans l'abstention. Les causes sont évidemment multiples, mais il ne faut pas éluder notre propre responsabilité : nous n'avons pas été capables de faire entendre suffisamment la voix du Centre. Depuis des mois, le groupe Nouveau Centre alerte le gouvernement sur l'angoisse du monde rural. Depuis des mois, nous répétons que la taxe carbone ne doit pas être engagée au niveau national mais au niveau européen. Nous n'avons finalement été entendus qu'après les élections. A l'avenir, nous devrons parler plus fort pour défendre l’idée qu’une réforme doit être juste, que les comptes de l'État doivent être équilibrés, que la pénibilité du travail doit être prise en compte… C'est ce qui nous a motivés, le président du groupe centriste au Sénat Nicolas About et moi-même, à rassembler les parlementaires de nos deux groupes la semaine dernière. (…)
Et si vous n'étiez pas entendus par vos amis de l'UMP?
C'est une hypothèse que j'écarte d'emblée car elle est contraire à l'esprit du pacte présidentiel signé en 2007. Nicolas Sarkozy a voulu une majorité équilibrée sur ses deux jambes: cela nécessite la création d'un Centre solide et rassemblé. Pour nos deux groupes centristes, il y a eu un avant-régionales et un après. On nous a présentés comme étant éclatés mais aujourd'hui, nous sommes résolus à nous unir et à peser davantage. (…)
Le Centre doit-il présenter son propre candidat en 2012?
Il faudra un candidat du Centre car aucune tradition politique ne peut exister sans candidat à la présidentielle. Mais cette démarche devra se dérouler dans un projet d'alliances clair.
Hervé Morin serait-il un bon candidat?
J'apprécie beaucoup Hervé Morin, avec qui nous avons créé le Nouveau Centre en 2007. Mais la question aujourd'hui n'est pas de savoir qui sera candidat en 2012, mais quelles étapes nous séparent encore de 2012. La première de ces étapes est la reconstitution d’un grand centre droit.
Et Jean-Louis Borloo?
Si Jean-Louis Borloo souhaite nous rejoindre dans le rassemblement de tout le Centre, il est le bienvenu. Mais pour cela, il faudra qu'il choisisse entre rester à l'UMP et venir participer à la construction de cette nouvelle force. Le moment venu, et seulement le moment venu, nous choisirons le meilleur d'entre nous pour incarner ce mouvement de pensée en 2012.

© 2010 Le Figaro

mardi 6 avril 2010

Actualités – France – Pour Jean Arthuis, les centristes doivent faire entendre leur propre tonalité, leurs convictions, leur propre musique


Dans une interview au quotidien régional Ouest France, le président de l’Alliance centriste, Jean Arthuis, revient sur la refondation du Centre en estimant que les centristes doivent créer un parti indépendant.

Que comptez-vous faire pour relancer le centre?

L’Alliance centriste et le Nouveau centre ont lancé un appel, le 25 mars, pour refonder la famille centriste. Nous étudions ensemble les statuts du parti politique que nous voulons recréer. La porte est ouverte à tous ceux qui partagent nos valeurs humanistes, sociales, libérales et européennes. En rassemblant tous les centristes, nous entendons clore la période d’effacement ouverte au lendemain des présidentielles de 2007.

Resterez-vous partenaires de la majorité?

Nous voulons créer un parti indépendant. L’indépendance permet de nouer des alliances pour agir et gouverner tant au plan local que national. Mais, être indépendant, ça veut dire faire entendre notre propre tonalité, nos convictions, notre propre musique. Nous rencontrons le Premier ministre mardi prochain pour lui rappeler nos priorités.

Iriez-vous, le cas échéant, jusqu’à vous désolidarisez de ce gouvernement?

Oui, bien sûr. Mais je reste confiant. Et je pense que nous pouvons tenter de travailler en écho avec des parlementaires UMP issus du centre. A défaut de rejoindre dès maintenant leur famille d’origine, ils pourront, s’ils le souhaitent, prendre part à notre communauté d’idées et peut être de votes.

Sur quels points voulez-vous faire entendre votre propre musique?

D’abord, il faut éviter d’ouvrir des débats sur des questions accessoires. Cesser de faire voter des lois de circonstances qui ne répondent qu’à des préoccupations médiatiques. L’urgence est de rétablir la compétitivité pour arrêter les délocalisations et vaincre le chômage. Il faut simultanément réduire les déficits publics. Cela suppose de poursuivre les réformes pour mieux maîtriser les dépenses. Nous vivons une crise lourde et profonde qui appelle tout le monde à des efforts. Mais ces efforts doivent être équitablement répartis. A cause de la crise, certaines des mesures qui paraissaient judicieuses en 2007 ne sont plus d’actualité. Il faut abattre les tabous, ceux du bouclier fiscal et de l’ISF, et imposer plus lourdement (45%) les plus hauts revenus. La fiscalité doit être équitable, simple et compréhensible.

Les centristes présenteront-ils un candidat à l’élection présidentielle de 2012? Hervé Morin sera-t-il ce candidat?

Il n’est pas imaginable que notre candidat soit membre du gouvernement. Dès que nous aurons bouclé nos propositions, défini notre vision du mode de gouvernance publique, nous devrons choisir un candidat apte à porter notre projet devant les Français. Il est vrai que les centristes ont rarement eu le culte du chef. D’ailleurs, quand le président de l’UDF a tout misé sur l’élection présidentielle, il a institué une gouvernance qui ne correspondait plus du tout à notre culture. Viendra le temps où nous désignerons notre candidat, à l’occasion de primaires.

Votre démarche ne risque-t-elle pas d’affaiblir Nicolas Sarkozy et la droite dans son ensemble?

Notre mission est de redresser la France et de redonner confiance à tous les Français. Notre engagement et notre démarche doivent renforcer le crédit de l’action politique. Toute majorité doit savoir organiser la diversité de ses membres. Le rassemblement de clones n’a aucune valeur ajoutée. Je me méfie de ce que Raymond Barre appelait la «tarte à l’union».

Recueilli par Thierry Richard

© 2010 Ouest France

Actualités – France – Le Parti radical dans une stratégie de recentrage


Le Parti radical dirigé par Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, est dans une stratégie de recentrage après la défaite de l’UMP (à laquelle il appartient comme parti fondateur) et en vue des prochaines élections législatives et présidentielles de 2012. Dans un article du quotidien Le Figaro, les membres du parti se posent ainsi beaucoup de questions à ce sujet. Jean-Louis Borloo, qui a chargé Yves Jégo de mettre au goût du jour le fameux manifeste radical publié sous les auspices de Jean-Jacques Servan-Schreiber en 1970, estime qu’un nouveau parti de centre-droit est peut-être nécessaire et que «le Parti radical peut être un acteur majeur» dans le recomposition de la Droite. De son côté, François Loos se demande «s’il faut rester dans l’UMP?». «En tout cas, poursuit-il, il faut nous organiser davantage pour mieux faire entendre le message de l’éthique, de la justice et de l’égalité de traitement.» Quant au député-maire de Montélimar, Franck Reynier, il reprend les arguments de ceux qui ne veulent que s’approprier les voix centristes dans une stratégie uniquement électoraliste en déclarant qu’il faut «une force d’appoint à l’UMP avec les valeurs centristes»…

lundi 5 avril 2010

Actualités – France – Dominique de Villepin tente de préempter le Centre


Sans troupes et sans idées originales, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin a choisi de se positionner en rassembleur des Français à la mode gaulliste tout en essayant de récupérer les électeurs du Centre afin de se faire une place sur l’échiquier politique pour se poser en adversaire principal de Nicolas Sarkozy à droite et ainsi de le faire battre lors des prochaines élections présidentielles. C’est cette posture et ce grand écart qu’il a, une nouvelle fois, adoptés lors du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro. Une posture qui ne semble guère séduire les Français pour l’instant qui trouvent sans doute la ficelle un peu grosse et un grand écart qui n’a suscité pas le moindre ralliement de centristes.

dimanche 4 avril 2010

Une semaine en Centrisme: Le centrisme de Barack Obama réforme en profondeur les Etats-Unis


Barack Obama s’est amusé des journalistes. Au cours d’un meeting, il s’est étonné que ceux-ci soient tant dans l’immédiateté, ne laissant pas aux politiques le temps de mettre en place les réformes. Comme si, a-t-il expliqué, le jour où l’on ensemence un champ, on pouvait le moissonner le soir même…

Cette petite vengeance est bien compréhensible tant les médias ont joué aux montagnes russes avec lui. Après l’avoir encensé au-delà de toute mesure, ils ont émis des doutes sur ses capacités, comme s’ils voulaient se racheter d’autant d’obséquiosités, avant d’affirmer qu’il était en réalité un faible, dans un monde de forts et de cyniques, et que sa stratégie politique consensuelle était vouée à un échec cuisant jusqu’à ce que sa réforme de la santé ne soit adoptée et qu’il redevienne une icône politique, un homme politique déterminé qui venait d’accomplir un exploit. Depuis, les commentaires journalistiques oscillent, un jour il redevient l’homme politique brillant et intelligent, le lendemain un président qui demeure dans une position de faiblesse.

Reste le bilan de cette première année de présidence. Dans un contexte de crise économique et financière, devant des républicains qui ont droitisé leurs discours à l’extrême pour plaire à une frange de leur électorat de plus en plus ultraconservatrice et qui ont tout fait pour bloquer toutes les reformes, c’est bien lui, un centriste et sa stratégie centriste à qui l’on doit la plus profonde réforme aux Etats-Unis depuis quarante ans, celle de l’assurance santé. C’est à lui que l’on doit une vision mondiale qui permet, au-delà des péripéties, d’avoir réparé l’image des Etats-Unis totalement détruite à l’étranger par les huit ans de présidence de George W Bush. C’est à lui que l’on doit un plan de relance qui, s’il n’a pas encore donné tous les résultats positifs, a permis d’éviter à l’économie américaine de s’effondrer.

Une des grandes difficultés de Barack Obama est de bien faire comprendre sa façon de gouverner au peuple américain et aux populations mondiales. Sans doute a-t-il présumé de son charisme en la matière. Plus profondément, c’est la nature même de celle-ci qui est d’une compréhension difficile pour les Américains et les autres. Non pas parce qu’elle est compliquée mais parce qu’elle est, en quelque sorte, révolutionnaire. Pour la première fois depuis longtemps, nous assistons à la mise en place d’une politique centriste, c’est-à-dire consensuelle, réformiste, progressiste, équilibrée, qui cherche à réconcilier les Américains entre eux au lieu des les opposer et qui s’appuie sur le réel pour le changer au profit de tous.

Dès lors, les ennemis, non seulement, se trouvent à la droite et à la gauche de Barack Obama mais ils sont particulièrement remontés contre sa vision politique parce qu’ils en ont une très grande peur. Cette dernière a été expliquée par les républicains qui ont estimé qu’une seule victoire du président pourrait bien redessiner le paysage politique pour les prochaines décennies, les rejetant dans l’opposition pour des lustres. Du coup, ils ont dit non à tout de peur qu’un seul oui soit leur hallali. Les démocrates de gauche ne sont pas en reste, eux qui ont failli faire capoter sa réforme de la santé parce qu’elle n’était pas assez radicale.

Oui, Barack Obama essaye de détruire les clientélismes mais avec la méthode douce du consensus. En cela, il est dangereux pour ceux qui en vivent. Et il le deviendra de plus en plus s’il continue sur sa lancée et parvient à réellement réformer en profondeur les Etats-Unis. En cela, l’adoption de sa réforme de la santé est aussi bien une victoire historique que la première pierre d’un édifice qui pourrait aboutir à la construction d’une société plus libre, plus respectueuse, plus tolérante et plus solidaire. Une société centriste.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean Gripari
Directeur du service international du CREC

vendredi 2 avril 2010

Editorial d’Alexandre Vatimbella. La refondation centriste n’est ni pour la Droite, ni pour la Gauche mais pour le Centre!


Après le désastre des élections régionales, on entend de drôles de choses à propos di Centre. Ainsi, beaucoup à droite rêvent d’un Centre reconstitué qui permettrait à Nicolas Sarkozy et l’UMP d’éviter la défaite en 2012… La Gauche, de son côté, espère qu’Europe Ecologie sera capable de tenir le centre de l’échiquier politique afin d’élargir sa base électorale et l’emporter à ces échéances présidentielles et législatives… Et les politologues et autres experts es-politique de relayer ces attentes avec le fameux discours de la «force d’appoint» en venant, en outre, doctement nous expliquer de quel côté le Centre peut faire pencher la balance dans deux ans. Si le Centre ou les électeurs du Centre ne sont utiles que pour faire gagner la Droite ou la Gauche, je conseillerais au Centre de ne pas se refonder et aux électeurs centristes de demeurer chez eu en 2012!

Heureusement, la refondation de la famille centriste a un autre objectif bien plus noble que cette tambouille électorale, celui de réinstaller solidement sur l’échiquier politique une force consensuelle et du juste équilibre. Une force politique capable de réformer la société en profondeur tout en emportant l’adhésion de la population, de redonner du sens à la politique qui doit piloter l’économie, et non le contraire, pour que celle-ci soit au service de l’être humain tout en permettant aux forces créatives de pouvoir s’exprimer et faire bénéficier tout le corps social de leur dynamisme.

De ce point de vue, on ne saurait trop mettre en garde les centristes. Ils doivent se méfier de leurs «amis» à droite et à gauche et suivre leur propre destinée. Après, quand ils auront posé les pierres de leur nouvelle maison commune, on verra bien qui a envie de faire alliance avec eux. Ici, on parle d’une vraie alliance. Pas d’une promesse de postes. D’un engagement sur des réformes et des politiques qui apporteront à la France ce souffle nécessaire afin de se réconcilier avec elle-même, avec l’Europe et avec le monde pour bâtir cette société plus libre, plus juste et plus solidaire du XXI° siècle.

Si l’on a en tête cette ambition, alors, toutes les gesticulations électoralistes actuelles semblent bien mesquines. Et l’on gage que les centristes, qu’ils soient leaders, militants, sympathisants et électeurs ne se laisseront pas abuser par des appels du pied grotesques voire grossiers. Ils savent qu’ils sont porteurs d’une espérance qui n’est pas une chimère comme le prouve l’exemple actuel des Etats-Unis avec Barack Obama. Mais ils doivent se préparer à affronter l’hostilité de ceux qui n’ont d’autre but que de vidanger le Centre de ses voix et qui ne souhaitent surtout pas voir l’émergence d’une force centriste autonome et dynamique qui pourra imposer les termes de ses alliances nécessaires et non les subir.

Car, dans une France où aucun parti, aucune pensée politique ne peuvent, pour l’instant, réunir une majorité d’électeurs sur son nom ou ses idées, la tâche du Centre est d’être, dans les années qui viennent, le pôle de rassemblement d’une force majoritaire et non la force d’appoint pour d’autres. Néanmoins cette ambition légitime passe, non seulement, par une véritable offre politique mais aussi par un véritable courage politique des leaders centristes. Ces derniers doivent se comporter en personnes responsables et ne pas conduire leur camp ainsi que leurs idées à la bérézina que l’on vient de connaître à cause d’ambitions personnelles et d’égo démesurés. L’ambition personnelle n’est pas critiquable quand elle s’appuie sur une ambition politique qu’elle souhaite réaliser. Elle le devient quand elle est l’unique substance d’un combat qui n’a plus de politique que le nom…

Le Centre en France est à la croisée des chemins en cette année 2010. S’il emprunte le bon, il se reconstruira et pourra faire bénéficier le pays de sa vision consensuelle, de son humanisme et de la mise en place d’une vraie économie sociale de marché. S’il emprunte le mauvais, il abdiquera sa responsabilité historique devant les idéologies clientélistes qui ne peuvent que diviser la France au lieu de la rassembler. Et son chemin de crois risque alors d’être bien long.

jeudi 1 avril 2010

Actualités – France – Jean Arthuis: «Il y a urgence à reconstituer le Centre»


Invité de l’émission Politiquement show sur LCI, le président de l’Alliance centriste, Jean Arthuis a déclaré qu’ «il y a une urgence à reconstituer le Centre». Interrogé sur une candidature du Centre aux élections présidentielles, il a répondu qu’il y aurait bien un candidat centriste mais en ajoutant immédiatement que «ce n’est pas le temps des candidats, c’est le temps des programmes.». Concernant ce programme, il a expliqué qu’il devait être constitué de «propositions soutenables et faisables».

Jean Arthuis a également regretté qu’il n’y ait pas eu de possibilités de listes centristes autonomes lors des élections régionales, le Nouveau Centre ayant choisi la Droite et le Mouvement démocrate, la Gauche avant même de discuter de liste d’union du Centre.

A la question de savoir si le Centre avait encore une spécificité, il a rappelé qu’il était le vrai défenseur de «l’économie sociale de marché» et que l’Alliance centriste, créée pour ceux qui sont de vrais centristes et qui ne voulaient pas aller au Nouveau Centre mais plus demeurer au Mouvement démocrate, était porteuse des valeurs centristes. Un parti «moderne» selon lui qui est en train de se structurer pour peser de plus en plus sur la vie politique française.