Lors d’un entretien au quotidien La Croix, le président de l’Alliance centriste explique pourquoi il a quitté le Mouvement démocrate et refusé de rejoindre le Nouveau Centre, la volonté de demeurer un centriste indépendant, portant les valeurs du Centre, humanistes, sociales, libérales et européennes. Extraits.
La Croix: Quel bilan tirez-vous des élections régionales?
Jean Arthuis: Il est triste pour la famille centriste. C’est pourquoi je lance avec Hervé Morin un appel conjoint afin de rassembler tous les centristes : seul le rassemblement nous permettra de réoccuper l’espace qui était celui de l’UDF. Le centre ne cesse de se diviser depuis le lendemain du premier tour de l’élection présidentielle de 2002. On voit bien aujourd’hui que les Français sont orphelins d’une offre politique au centre de l’échiquier politique, faite de modération dans l’expression et de force dans les convictions humanistes, sociales, libérales et européennes. J’ai quitté le MoDem parce qu’il était dans une impasse absolue en confondant indépendance et isolement. Mais je n’ai pas voulu rejoindre le Nouveau Centre car il est trop lié à l’UMP. Il importe maintenant de sortir de l’effacement momentané du centre et de le refonder.
Sous quelle forme?
Nous pouvons imaginer une transition sous une forme confédérale. Mais l’objectif est d’aboutir à la création d’une structure unique. Les membres du MoDem y ont bien entendu toute leur place. Je rappelle au passage que l’UDF a été mise en sommeil pour trois ans au congrès de Villepinte, en 2007. D’ici au 1er décembre 2010, il faudra donc statuer sur son avenir.
Qu’aurait été aux régionales votre stratégie par rapport à celle du MoDem?
Au premier tour, des listes centristes autonomes partout où nous étions assurés d’obtenir plus de 10 % des voix. Or, en n’imaginant les unions de second tour qu’avec la gauche, François Bayrou a écarté l’électorat de centre droit. Au second tour, le maintien de la liste centriste, car l’indépendance n’exclut pas des alliances, sauf si ce maintien avait été de nature à favoriser l’élection de la liste dont nous aurions été les plus éloignés.
Cette refondation du centre droit passe-t-elle par une candidature à la présidentielle de 2012?
Naturellement, oui.
Propos recueillis par Laurent de Boissieu
© 2010 La Croix
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