Sur le site de l’Alliance centriste (voir le site), Jean Arthuis a lancé un appel aux centristes pour qu’ils se rassemblent. Voici le texte.
«Dans un contexte de crise, la campagne des régionales est devenue le miroir des confusions et des contradictions de la gouvernance publique. Les candidats, parmi lesquels des membres du gouvernement, ont navigué entre les enjeux nationaux et locaux, sans être parvenus à centrer le débat sur le rôle de la région par rapport à l’Etat, aux départements, aux collectivités intercommunales et aux communes. Monde confus où le citoyen cherche vainement à savoir qui fait quoi au sein des institutions de la République. Les alarmes sécuritaires et identitaires n’ont sans doute pas aidé à clarifier les idées. Si la situation financière du pays restreint évidemment les marges de manœuvre des élus, les promesses n’ont pas manqué. La plus étonnante, au demeurant marquée du sceau de la sagesse, est bien celle de ne pas augmenter les impôts. Promesse d’autant plus facile à tenir que le Parlement, en votant la réforme de la taxe professionnelle, vient de priver la région de tout pouvoir fiscal, excluant ainsi toute hausse de la fiscalité ! Dans ce brouillard démocratique, les citoyens ont massivement boudé les urnes. Les listes de gauche ont obtenu la majorité des suffrages exprimés. Je veux croire qu’il s’agit d’une révolte des électeurs face à un type de gouvernance publique et non pas d’une résignation.
Convenons que les candidats centristes n’ont pas été audibles. Entre l’UMP ayant choisi d’aller devant les électeurs avec des listes d’union, appuyée en cela par le ralliement immédiat du Nouveau centre et le MoDem n’imaginant les unions de second tour qu’avec la gauche, il n’a pas été possible de présenter des listes de rassemblement centriste au premier tour. Les uns, après avoir vécu les affres de la constitution des listes d’union, ont certes été élus mais ils siègeront dans l’opposition. Les autres ont subi un lourd échec. Triste bilan pour la famille centriste. Depuis le lendemain du premier tour de l’élection présidentielle de 2002, les centristes n’ont cessé de se diviser, se libérant les uns après les autres d’une stratégie présidentialiste confondant indépendance et isolement. Situation paradoxale alors que les Français attendent une offre politique au centre de l’échiquier, faite de modération dans l’expression et de force dans les convictions sociales, libérales et européennes. Il importe maintenant de sortir de l’effacement momentané du centre et de refonder le mouvement. Son indépendance donnera du sens à ses alliances au service de l’action. L’union comme l’isolement ont démontré leurs limites. Triste bilan pour mieux rebondir au centre.
Avec mes amis de l’Alliance centriste, j’appelle au rassemblement de TOUS les centristes, à la refondation de notre famille. La France, plus que jamais, pour conduire ses réformes, sortir de la crise, retrouver sa compétitivité et le chemin du plein emploi, a besoin d’une force politique modérée et d’équilibre. Les Français sont conscients de la nécessité et de l’urgence des évolutions de notre société. Préparons nous à ce mouvement dans le respect de tous avec esprit de justice. Notre réussite collective en dépend.»
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