Pour Hervé Morin, l’accord signé entre le Nouveau Centre et l’UMP pour des listes d’union de la Majorité présidentielle lors des prochaines élections régionales de mars 2010 est «satisfaisant». Rappelons que selon cet accord, le parti centriste n’a obtenu que deux têtes de listes régionales ( Valérie Létard dans le Nord-Pas-de-Calais et François Sauvadet en Bourgogne), loin des cinq têtes de liste réclamées initialement par le président du Nouveau Centre. Il faut dire que les sondages qui donnent 2% des intentions de vote au Nouveau Centre ne lui ont pas permis de peser comme il l’espérait sur ces négociations et encore moins de pouvoir présenter des listes autonomes. A noter que de nombreuses voix à l’intérieur même du parti ont milité pour des listes Nouveau Centre pour les régionales, une éventualité que Nicolas Sarkozy ne voulait absolument pas.
Site politique sur le Centre et le Centrisme
dimanche 29 novembre 2009
Editorial d'Alexandre Vatimbella: Quel leader pour le centre?
Y a-t-il un leader naturel et charismatique du Centre? La réponse est non. Et parmi les chefs de partis se réclamant du centre, François Bayrou, Hervé Morin et Jean Arthuis, lequel pourrait prétendre remplir ce rôle? Aucun. François Bayrou aurait pu être l’élu, lui qui a réussi à obtenir un score de 18,57% aux dernières élections présidentielles en tant que candidat de l’UDF. Mais il l’a dit lui-même, il n’est pas centriste et son désormais positionnement à gauche avec le Mouvement démocrate le disqualifie pour être un rassembleur de la famille centriste. Son dauphin d’alors à l’UDF, Hervé Morin tente de se placer pour occuper le siège mais la dépendance quasi-totale vis-à-vis de l’UMP de son parti, le Nouveau Centre, et son propre positionnement au centre-droit (il est plus un libéral qu’un centriste) n’en fait pas actuellement un postulant sérieux. Quant à Jean Arthuis, il répète partout qu’il n’est pas candidat au poste de leader de quoi que ce soit mais il se veut uniquement un réunificateur de la famille centriste. Le parti qu’il a créé, l’Alliance centriste, a d’ailleurs comme slogan le fait de «rassembler les centristes» mais pas de mener une politique centriste. Et puis, n’oublions pas que ses prises de positions en matière économique et financière sont plus proches des thèses d’Alternative libérale, le groupuscule néolibéral, que du MRP et de son centrisme social. De plus, aucun des trois que l’on vient de citer n’a un charisme propre à enflammer les foules…
Peut-il y avoir un leader caché ou, en tout cas, un qui monte et qui va s’imposer dans les années qui viennent? Si l’on passe en revue les noms des possibles candidats, on s’aperçoit qu’ils sont très peu nombreux au jour d’aujourd’hui. Tout juste pourrait-on citer Jean-Christophe Lagarde, le député du Nouveau Centre de Seine-Saint-Denis et président exécutif du Nouveau Centre ou Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical. Mais pour qu’ils remplissent le rôle encore faudrait-il qu’ils fassent preuve d’une indépendance politique et qu’ils bâtissent un discours centriste clair ce qui n’est pas encore le cas.
Devant cette absence de figure charismatique, le Centre se trouve peu à même de se réunifier. Evidemment, tout va très vite en politique et il se peut très bien qu’une ou plusieurs personnalités se révèlent d’ici à l’élection présidentielle, Jean-Christophe Lagarde ou Jean-Louis Borloo pouvant en être (et même Hervé Morin), afin de porter une candidature unique du Centre qui soit autre chose qu’un simple témoignage ou qu’une simple volonté d’occuper un espace politique pour récupérer des voix. Si ce n’est pas le cas, les présidentielles de 2012 pourrait bien être une bérézina centriste.
Peut-on, par ailleurs, dresser une sorte de portrait-robot d’un leader qui serait capable, à la fois, de réunir la famille centriste et de porter une réelle espérance politique auprès de la population. Au-delà des caractéristiques communes à tout chef charismatique, qu’il soit de Gauche, de Droite ou du Centre, celui-ci devra être capable de réaliser un délicat compromis entre les différences tendances centristes afin de bien positionner le parti ou la confédération de parti dont il serait le dirigeant au centre de l’échiquier politique. Reste que la tâche la plus importante sera de présenter un programme afin de réconcilier la France avec elle-même mais aussi avec l’Europe et la mondialisation.
Réconcilier la France avec elle-même c’est la mettre en face de la réalité pour qu’elle avance et non la laisser dans ses chimères pour qu’elle recule. Et pas seulement sur le plan économique ou diplomatique. Une société qui se réfugie dans l’idéalisation d’un passé n’est plus capable de se prendre en charge et de porter un projet d’avenir aux plans économique, social et sociétal. Réconcilier
Cette tâche est immense. Elle va bien au-delà des échéances électorales. Cette réconciliation ne se fera pas en cent jours, ni en 110 propositions… Mais elle se fera avec – et non pas sans ou, pire, contre – toutes les Françaises et tous les Français qui veulent – comme dans d’autres pays démocratiques – participer à leur présent et à l’avenir qui se construit pour leurs enfants. C’est la première chose que doit comprendre le prochain leader légitime du Centre. Il devra être porteur d’un vrai projet pour le pays. Et il devra avoir le courage de gouverner en expliquant la réalité de la situation de la France mais aussi les formidables potentialités qu’elle possède et qui ne demandent qu’à s’exprimer.
Un tel programme doit s’inspirer de ce juste équilibre indispensable pour construire cette société du respect, de la solidarité et de la tolérance que tous les grands leaders centristes ont porté et que le Centrisme de ce nouveau millénaire doit incarner absolument tel qu’un Barack Obama, par exemple, essaye de le faire aux Etats-Unis. Un tel leader existe-t-il aujourd’hui en France?