Lors d’une interview à France 2, le Président du Nouveau Centre, Hervé Morin, a expliqué que le gouvernement et le président de la république, Nicolas Sarkozy, avaient un bilan positif. Le leader centriste a aussi, à nouveau, plaidé pour une "société apaisée". Extraits.
Qu’est-ce que vous dites sur le bilan à mi mandat présidentiel?
Hervé Morin: La France de 2007 c’est une France qui déclinait depuis 25 ans avec un taux de croissance inférieur à la moyenne européenne, un taux d’activité des jeunes ou des plus de 50 ans inférieur à la moyenne européenne. Quand les Allemands font 170 milliards d’euros d’excédent commercial avec la même monnaie que la nôtre, nous on fait 70 milliards d’euros de déficits. Bref, donc un pays qui déclinait tranquillement et sûrement. Et donc N. Sarkozy et le Gouvernement ont engagé des réformes structurelles absolument majeures et on s’est beaucoup occupé de la France. (…) Je voudrais quand même que vous mesureriez toutes les réformes structurelles dont on parlait durant toutes les campagnes électorales et qui ne se faisaient jamais : alors la réforme du RMI, les 35 heures, l’autonomie des universités, le Grenelle, la réforme des armées. Toute une série de sujets sur lesquels on nous attendait et on a fait enfin ce que nous avions dit que nous ferions. La France a retrouvé sa place aussi sur la scène internationale. Souvenez-vous de la crise de la Géorgie, souvenez-vous de la crise financière...
Et pourtant malaise aujourd’hui, on sent dans la majorité, dans l’opinion, on voit bien le désamour actuellement vis-à-vis du chef de l’exécutif...
Il est relatif parce que c’est à peu près le même pour tous les chefs d’Etat à mi mandat.
Pour vous donc il vit actuellement, tout simplement le cycle mi mandat?
Je rencontre beaucoup les militants du Nouveau Centre à travers toute la France. Je pense que nous avons besoin collectivement d’adresser un message à une société plus apaisée. On a beaucoup construit depuis des années et des années ou mis en opposition les Français les uns aux autres: les catégories populaires aux élites, les fonctionnaires aux salariés du secteur privé, les ouvriers aux patrons et on peut multiplier ça à l’infini. Eh bien, moi je pense qu’on doit porter l’idée d’une société apaisée, d’une société où l’on dit: la réussite des uns dépend de la réussite des autres et que c’est collectivement que nous serons capables de porter un avenir plus serein et plus confiant. Et donc je pense qu’on a besoin d’adresser un message de confiance, d’apaisement dans une société qui est profondément angoissée. Elle est angoissée parce qu’il y a la crise économique, parce qu’on parle du réchauffement climatique, parce qu’il y a la dette, parce qu’il y a le problème des retraites et je crois qu’on a besoin d’adresser aux Français un message d’apaisement, de confiance, en dressant en quelque sorte ou en levant aussi les coins de ciel bleu. En leur disant, toutes ces réformes structurelles faites pour la France, elles sont aussi au bénéfice des Français.
On voit les difficultés que vous avez à exister à côté de l’UMP, qui à chaque fois essaye quand même comme ça de vous englober, qu’est-ce qu’aujourd’hui vous pouvez apporter?
Quand j’évoque l’idée d’une société apaisée, c’est un message que le Nouveau Centre veut porter, l’idée d’une société de la reconnaissance. Moi je suis très frappé de la société dans laquelle on vit. C’est-à-dire qu’on reconnaît les fonctions de l’argent, les bonus, les traders, et on ne reconnaît pas les grandes fonctions sociales qui structurent une société et sans lesquelles une société ne peut pas vivre. Je pense aux fonctions de l’éducation, aux fonctions de la santé, aux fonctions de la recherche. Toutes ces fonctions sociales elles sont majeures pour qu’une société puisse progresser et avoir confiance en son avenir. Eh bien faisons en sorte qu’à travers une société apaisée, on reconnaisse aussi les fonctions sociales majeures d’une société.