Dans une interview au quotidien Le Figaro, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical et ministre du gouvernement Sarkozy revient sur le virage écologiste du premier parti de France et sur le rapprochement, ces derniers mois, de son parti avec les Radicaux de gauche, sans pour autant souhaiter une fusion de deux entités politiques. Extraits.
Le Figaro. Qu'est-ce que le plus vieux parti français apporte aujourd'hui à la vie politique?
Jean-Louis Borloo. Le Parti radical, c'est le parti des grandes mutations. Et à chaque mutation, nous avons veillé aux chaînes de solidarité en faisant appel à la primauté de la République. A la fin du XIX° siècle, nous avons accompagné la deuxième révolution industrielle. Aujourd'hui, nous sommes devant un nouveau big bang : celui de la croissance verte, des ressources naturelles, de la mer et des océans, de la mondialisation des opérations, de la mutation des énergies, d'un nouveau modèle économique… Au fond, le Parti radical retrouve aujourd'hui, plus que jamais, sa raison d'être. Mon prédécesseur, André Rossinot, y a largement contribué. Et nous sommes aujourd'hui en ordre de bataille. Face à ces mutations, la République, son organisation, ses politiques de solidarité ne doivent pas être pris de court. C'est cela le boulot du Parti radical.
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Au sein du comité de liaison de la majorité, n'est-il pas plus difficile d'être un parti associé à l'UMP qu'un parti autonome comme le Nouveau Centre?
La promotion des sensibilités externes à l'UMP est tout à fait normale. Mais l'UMP ne doit pas pour autant nous considérer comme un simple courant. Il y a une marque radicale. Nous refusons les postures, les petits arrangements, les chantages qui permettent de décrocher une place ici, un élu là. Mais le refus de ces méthodes ne doit pas devenir pour nous un handicap. La question se pose, il y a débat. C'est d'ailleurs aussi pour cela que j'ai invité Xavier Bertrand à nous rejoindre à Marseille.
Faut-il étendre l'ouverture au Parti radical de gauche?
Tout ce qui décloisonne est une chance face aux enjeux majeurs de notre société auxquels nous sommes confrontés. Que le courant passe bien avec les Radicaux de gauche est une très bonne nouvelle pour nous.
Quand viendra le moment de la réunification des radicaux?
Nous siégeons déjà au sein du même groupe au Sénat qui réunit nos deux familles. Tout cela doit pouvoir être élargi au plan national. Mais cela ne veut pas forcément dire que cela doit se traduire par une fusion de nos structures.
Propos recueillis par Jean-Baptiste Garat et Philippe Goulliaud
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