On parlait de Cavada, de Leroy, de Sauvadet et de quelques autres du Nouveau Centre pour venir épauler les Morin, Santini, Létard, Idrac et Blanc au gouvernement. Non seulement aucun des premiers nommés n’y a fait son entrée lors du dernier remaniement mais, en plus, Santini s’est fait débarqué. Et, comble de l’ironie, Michel Mercier, membre d’un Mouvement démocrate qui insulte Nicolas Sarkozy à longueur de journées a été le symbole de l’ouverture centriste de ce remaniement en se mettant simplement «en congé» du MoDem! Si ce n’est pas une claque, ça y ressemble beaucoup…
D’où ces questions qui deviennent de plus en plus prégnantes: le Nouveau Centre est-il le dindon de la farce de l’ouverture et sa fidélité sans faille (à part quelques éclats de voix très feutrés) l’a-t-il décrédibilisé totalement aux yeux de Sarkozy lui-même? Car, pour être un parti qui compte dans une majorité au pouvoir, il faut apporter quelque chose. Et ce quelque chose, c’est une personnalité et des idées qui font, non seulement vivre cette majorité mais qui, politiquement, apporte une visibilité, une dynamique et des voix aux élections qui n’auraient pas été là sinon. Or, si le Nouveau Centre a apporté quelques idées dont la quasi-totalité a été refusée par l’UMP et le gouvernement, on ne voit plus très bien ce qu’il apporte électoralement parlant, imitant en cela les précédents ralliements d’anciens UDF à l’UMP et avant cela au RPR. Les Paillé, Douste-Blazy, Méhaignerie, Barrot et autres anciens de la maison Giscard sont des poids morts politiquement parlant. Ils ne représentent plus qu’eux-mêmes et non une mouvance centriste qui permet à l’UMP de ratisser large ou si peu. Cette trajectoire du Nouveau Centre qui n’est pas souhaitée par tous ses membres peut, à terme, le faire devenir une simple composante de l’UMP. Il sera donc intéressant de voir la réaction à cette marginalisation dont François Sauvadet, le président du groupe Nouveau Centre s’est déjà plaint ouvertement. Mais cela n’a pas l’air de gêner plus que ça Hervé Morin si bien au ministère de la Défense et qui ne sait pas très bien encore si son parti présentera des listes autonomes aux régionales. Attention, monsieur Morin, même Nicolas Sarkozy pourrait se lasser d’une exposition politique aussi obscure…
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC