Dans une interview à l’hebdomadaire Paris Match, le président du Nouveau Centre Hervé Morin revient sur le score des listes de la Majorité présidentielle et sur celui des listes du Mouvement démocrate ainsi que sur la stratégie de son ancien mentor, François Bayrou. Il explique également la stratégie électorale du Nouveau Centre pour les prochaines élections et notamment, l’élection présidentielle de 2012. Enfin, il estime que dorénavant c’est à lui et au Nouveau Centre de rassembler la famille du Centre alors que Jean Arthuis transforme le 27 juin son association Rassembler les Centristes (qui devrait change de nom à cette occasion) en parti politique dans la même optique. Extraits.
Paris Match. Vous avez choisi de faire listes communes avec l’UMP à l’occasion des européennes. Avec trois élus contre vingt-six pour l’UMP, vous vous retrouvez réduits à la portion congrue.
Hervé Morin. Nous avons fait, en 2007, le choix de la majorité et nous l’assumons. Il n’y a aucun état d’âme à avoir. Ces élections nous ont donné l’occasion de nous faire connaître à travers une centaine de réunions publiques. Le parti compte 11 000 adhérents. Notre stratégie n’a pas changé. Nous nous adressons à l’électorat du centre et du centre-droit qui a voté François Bayrou au premier tour de l’élection présidentielle en 2007.
Que vous inspire le faible score (8,45 %) du parti de François Bayrou ?
En 2007, François Bayrou a abandonné sa famille politique en rase campagne pour entrer en concurrence avec le PS dans la perspective de 2012. Ses revers électoraux prouvent que sa stratégie l’a conduit dans une impasse politique. Il est en voie de chevènementisation. En politique, on ne refait jamais le chemin inverse. Il m’appartient aujourd’hui de rassembler la famille centriste.
Allez-vous faire alliance avec l’UMP pour les régionales de 2010 ?
François Sauvadet, le président du groupe parlementaire, a réuni notre commission d’investiture au début de la semaine. D’ici le mois de juillet, nous aurons désigné nos chefs de file pour les vingt-deux régions. Listes d’union, listes autonomes partout ou dans quelques régions seulement… tout reste ouvert. Nous allons engager un dialogue avec nos partenaires de l’UMP.
Votre objectif à long terme ?
Compter pour 2012. Et incarner le renouveau. Comme Valéry Giscard d’Estaing l’avait fait en 1978 en faisant naître une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques. Pour les législatives de 2012, le Nouveau centre présentera, par exemple, quarante candidats de moins de 40 ans.
Serez-vous candidat en 2012 ?
Nous prendrons cette décision le moment venu. Si nous décidons d’y aller il faudra bien que quelqu’un soit en mesure de le faire.
Avec quelles idées comptez-vous incarner le renouveau ?
Le Nouveau centre est le parti des libertés. En ce moment, nous travaillons beaucoup sur les libertés numériques : il y a un équilibre à trouver entre le droit fondamental à l’accès à Internet et d’autres droits tout aussi essentiels, comme le droit à la rectification, à l’oubli, à l’anonymat… Nous organisons une conférence sur ce thème à la Fondation pour l’innovation politique, le 29 juin à Paris, au cours de laquelle je proposerai une déclaration des droits de l’homme numériques. (…)
Propos recueillis par Caroline Fontaine et Virginie Le Guay
© 2009 Paris Match