mercredi 17 juin 2009

Actualités – France – Pour Corinne Lepage, le Mouvement démocrate doit être «démocrate, humaniste et écologique»

Après les très mauvais résultats du Mouvement démocrate aux élections européennes, Corinne Lepage, un des leaders du parti les plus critiques vis-à-vis de la stratégie de François Bayrou répondait aux internautes du Monde.fr Extraits.

Quel est selon vous l'avenir du Modem et de François Bayrou sur la scène politique française? Est-il définitivement hors course?

Je ne crois pas du tout, à la condition bien sûr que nous renouvelions très profondément nos méthodes de travail et notre projet. Nous avons besoin d'un parti qui soit démocrate, humaniste et écologique. Et si le MoDem parvient à cette réalisation, alors, un grand espoir lui est permis.

Ne pensez-vous pas que la stratégie du MoDem à ne pas vouloir s'engager dans la préparation d'une alternative avec les partis de gauche sera préjudiciable à terme?

Je pense que nous sommes dans une grande recomposition politique. Le MoDem doit être clair sur ses fondamentaux, et sur son orientation vers une évolution soutenable. A partir de là, rien ne peut a priori être écarté, et pour ma part, si des primaires étaient organisées entre tous les opposants potentiels à Nicolas Sarkozy, je pense que François Bayrou devrait se poser la question de savoir s'il ne souhaite pas y participer.

Quel rôle voudriez-vous jouer dans le nouveau comité exécutif du Modem?

Je suis déjà vice-présidente du MoDem. Je souhaite incarner dans ce mouvement, dont je rappelle que je suis cofondatrice, un rôle majeur pour développer une gouvernance plus collégiale et plus démocratique et pour faire de ce parti, comme je l'ai dit depuis un an et demie, le parti du développement soutenable. Il est en effet tout à fait logique qu'un mouvement politique qui veut être au-delà d'une droite et d'une gauche dont les fondamentaux restent ceux du XX° siècle s'oriente vers ce qui est au centre des sujets: la définition d'un nouveau mode de développement et l'invention d'une gouvernance qui soit démocratique et qui mette effectivement l'humain comme une priorité, en particulier sur l'argent.