D’un côté, des partis qui ne se sont pas présentés (comme les Radiaux de gauche), d’un côté, d’autres qui l’ont fait sous la bannière d’un autre (comme le Nouveau Centre, le Parti radical, la Gauche moderne) et, d’un côté, d’autres encore qui l’ont fait seuls mais ont pris une claque (comme le Mouvement démocrate). Les partis qui se réclament du Centrisme n’ont vraiment pas fière allure après les élections européennes du 7 juin! Et pourtant, l’Europe est leur terre de prédilection avzc souvent des scores appréciables… Et pourtant, partout en Europe si ce n’est dans le monde démocratique, le centre-droit et le centre-gauche sont majoritairement au pouvoir. Bien sûr, on peut compter le Nouveau Centre, la Parti radical et la Gauche moderne dans la victoire des listes de la Majorité présidentielle conduites par l’UMP. Mais l’on se rappelle des velléités du Nouveau Centre et du Parti radical de présenter des listes autonomes et l’on peut affirmer, sans trop se tromper, que si cela avait été le cas, les scores des deux formations ne leur auraient sans doute pas permis d’avoir des élus. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les Radicaux de gauche après l’échec de leurs négociations avec le Parti socialiste et des négociations avortées avec le Mouvement démocrate n’ont pas présenté de listes même s’il a participé à la campagne électorale grâce à son groupe parlementaire…
Si l’on se réduit aux deux partis qui veulent représenter le centre du Centre, c’est-à-dire le Nouveau Centre et le Mouvement démocrate, force est de constater que l’un n’a pas voulu y aller seul et que l’autre y est allé en cachant ses idées centristes (tout en se revendiquant du Centre) afin de taper sur le Président de la république dans une stratégie présidentielle de son leader… Tout cela est quelque peu inquiétant et décourageant pour les idées centristes mais aussi pour tout électeur, sympathisant et militant centristes. Dès lors, la volonté de Jean Arthuis de réunir les différentes composantes du Centre dans une structure baptisée Réunir les Centristes n’est plus anecdotique mais devient nécessaire pour que le Centre puisse faire entendre sa voix. Car si le Centrisme est pluriel, il véhicule des valeurs et une vision de la politique communes qui sont modernes, progressistes et adaptées au monde dans lequel nous vivons. Et il est malheureux de voir ce message complètement brouillé par des stratégies politiques illisibles ou des faiblesses structurelles.
Alexandre Vatimbella
Directeur du Crec
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du Crec