Petit à petit, François Bayrou se positionne à gauche dans une stratégie d’étouffement du Parti socialiste afin de pouvoir regrouper sur son nom les électeurs de gauche s’il devait être présent au second tour des prochaines élections présidentielles. Alors que le Parti socialiste accuse les élus du Mouvement démocrate de voter avec les libéraux au Parlement européen, il répond en proposant de mêler ses voix aux socialistes européens pour élire un Président de la Commission européenne de gauche en lieu et place du sortant, José-Manuel Barroso. Ainsi, lors du Grand Rendez-vous d’Europe 1, il a affirmé «je ferai, et mes amis feront tout ce qu'ils peuvent, pour qu'il y ait une alternance à la tête de la Commission européenne. (…) Si le parti socialiste choisissait la même position que celle que nous exprimons, une alternance à la tête de la Commission européenne, il n'y aurait pas de majorité pour reconduire M. Barroso. (…) Je dis aux socialistes français que, s'ils sont sincères dans leur volonté de s'opposer à la reconduction de M. Barroso, alors il faut qu'ils se tournent vers les socialistes européens. Moi je suis prêt en tout cas à dire que nos forces doivent se rencontrer, se réunir pour qu'il y ait une alternance». Reste à savoir si cette tactique fera oublier le passé d’homme de droite puis du centre-droit de François Bayrou aux yeux des électeurs de gauche. Mais, doit se dire le président du Mouvement démocrate, ils ont été capables d’oublier le passé d’extrême-droite de François Mitterrand, sa référence et son modèle. Alors, tout, pense-t-il, lui est permis.