Dans une interview à Paris-Match, François Bayrou a répondu à François Rebsamem, le député-maire PS de Dijon qui proposait un programme de gouvernement entre les socialistes et le Mouvement démocrate. Récusant «tout alignement», le président du Mouvement démocrate affirme qu'il ne fera «pas de programme commun ni d'accord d'appareil» avec le Parti socialiste. Pour justifier cette dérobade, François Bayrou explique, «quand on représente quelque 20% des Français, on n'est pas seul», ajoutant: «les seuls vrais opposants à Nicolas Sarkozy, ce sont ceux qui peuvent accéder au second tour de l'élection présidentielle et, ce jour-là, l'emporter».
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jeudi 7 mai 2009
Actualités – France: Maurice Leroy (Nouveau Centre): «nous sommes indispensables à la majorité»
Maurice Leroy, député Nouveau Centre, dans un entretien au Figaro explique pourquoi son parti n’a pas fait de listes autonomes aux européennes et son utilité à la majorité présidentielle. Il revient aussi sur l'antisarkozysme de François Bayrou estimant que celui-ci est désormais à gauche de l’échiquier politique. Extraits.
Le Figaro. Votre parti n'a pas pu former de listes aux européennes. N'est-ce pas un aveu de faiblesse?
Maurice Leroy. Moins de deux ans après sa création avec Hervé Morin, le Nouveau Centre est fort de quelque 9.000 adhérents. Si tous les partis jouaient le jeu de la vérité sur leurs chiffres, vous constateriez que c'est une belle performance. Plus de 80% des élus de l'ex-UDF nous ont rejoints. Nous sommes une force politique qui existe, malgré ses faiblesses. Nous sommes indispensables à la majorité dans certaines régions, comme le Centre, où l'UMP ne pourra pas gagner sans nous aux régionales de 2010, et plus faibles dans d'autres. Avec son mode électoral abominable, le scrutin européen ne nous facilite pas la tâche. (…)
Sur les listes de la majorité, n'êtes- vous pas défavorisés par rapport à d'autres partenaires de l'UMP?
Pas du tout. L'accord prévoit que 20 % des candidats seront issus des rangs du Nouveau Centre et nous réserve trois places éligibles. Le tout, alors que la France dispose de moins de sièges au Parlement qu'auparavant. Jean-Marie Cavada défendra nos couleurs en Ile-de-France en troisième position derrière Michel Barnier et Rachida Dati. Sophie Auconie est numéro 2 dans le Centre. Reste à faire respecter l'accord pour le président des Jeunes Centristes Damien Abad, que nous avons désigné. L'UMP doit lui trouver une place éligible. Je suis confiant.
Approuvez-vous Xavier Bertrand qui «nationalise» les européennes?
Il a tout à fait raison : il faut politiser cette campagne. Si nous ne le faisons pas, de toute façon, nos adversaires le feront. D'Olivier Besancenot à François Bayrou, ils ont annoncé la couleur: ça va être du «tout sauf Sarkozy».
Avez-vous lu le livre de François Bayrou?
Je n'ai pas envie de jouer les tontons flingueurs. Bayrou a du talent, c'est un homme d'État, il a même des côtés attachants. Reste que son projet ne peut pas fonctionner. Il a le droit de mettre le cap «à gauche toute», mais il fallait aller au bout de cette démarche et appeler à voter Ségolène Royal en 2007. Ne pas l'avoir fait le disqualifie pour la suite. Sa démarche ne sera jamais crédible à gauche. C'est pourquoi son ouvrage est un énorme coup de bluff, dans lequel je reconnais bien le joueur de poker qu'il est. Il essaye de prendre la présidentielle par la gauche, mais n'est pas Mitterrand qui veut. Il parle du tiers-monde, avec des «accents gaulliens» dit-on, mais il en faudrait plus pour faire de lui un de Gaulle. Et en plus, il n'y a pas une ligne sur son projet… L'antisarkozysme primaire et permanent ne peut pas tenir lieu de projet de société. Il n'est que temps de déchirer le voile sur cette imposture politique.
Propos recueillis parJean-Baptiste Garat
© 2009 Le Figaro