vendredi 6 mars 2009

Une semaine en Centrisme. Avant d’être bipartisan, Barack Obama est centriste

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La politique centriste n’est pas bipartisane (aux Etats-Unis, cela signifie qu’elle rassemble les Démocrates et les Républicains). Elle est… centriste. Mais du fait qu’elle rassemble, elle peut être bipartisane. Reste que les deux notions ne se recoupent pas même si elles peuvent se chevaucher. Ainsi, une mesure qui n’est absolument centriste peut être bipartisane en rassemblant des personnes d’opinions différentes sur un point précis ou à un moment donné.
Dès lors, si Barack Obama est un centriste, cela ne signifie pas qu’il souhaite être constamment bipartisan même s’il souhaite rassembler les Démocrates et les Républicains sur des mesures qu’il estime comme incontournables dans le cadre d’une crise économique d’une telle ampleur qui frappe actuellement son pays. Mais, ces mesures centristes il les veut indépendamment de leur caractère bipartisan comme on l’a remarqué lors de sa colère contre l’inertie du Sénat qui hésitait à voter son plan de relance alors que, dans le même temps, les Etats-Unis s’enfonçaient dangereusement dans le chômage et le ralentissement de l’activité économique. Cette distinction est fondamentale pour comprendre la différence d’une politique du Centre et une politique au centre. Les politiques au centre sont des politiques de consensus mais par forcément des politiques du Centre. Car une politique centriste, si elle se caractérise par la recherche du consensus, ne cherche pas l’assentiment de tous mais veut œuvrer pour tous dans le juste équilibre.
Pour en revenir à Barack Obama, la stratégie à courte vue des Républicains est de faire apparaître Obama en président partisan. En adoptant des positions irréalistes face à la crise et en rejetant en bloc le plan de relance économique ainsi que le projet de budget de Barack Obama, le Parti républicain tente de démontrer par l’absurde que c’est le nouveau Président des Etats-Unis qui est contre un consensus. Car, n’ayant pas le soutien de la population et n’ayant aucune autre idée que des baisses d’impôts à proposer, le Parti républicain en est réduit à tenter de ternir l’image de Barack Obama. Cependant, cette posture est dangereuse : se positionner en bloc contre le plan de relance de l’économie américaine puis accuser le nouveau Président des Etats-Unis de ne pas les écouter alors qu’il avait affirmé qu’il voulait les associer à l’élaboration des mesures qu’il contient n’a pas du tout convaincu les Américains. D’autant que si piéger l’adversaire en utilisant ses propres arguments est vieux comme la politique, dans le cas présent, elle se fait aussi et surtout contre le pays.
Jean Gripari
Chargé du secteur étranger du CREC