Jean-Christophe Lagarde : « Le but du Nouveau Centre est de perpétuer l’esprit de l’UDF »
Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau Centre, a donné une interview au quotidien Sud Ouest. Extraits.
Comment se porte le Nouveau Centre ?
Après l'élection de 2007 et le rapprochement de François Bayrou vers le PS, la reconstruction n'a pas été simple. En fait le parti est relativement neuf, puisque le congrès fondateur date d'avril 2008. (…) Le but du Nouveau Centre est de perpétuer l'esprit de l'UDF dans lequel se reconnaît un électorat de centre-droit qui rejette les positions, parfois, extrêmes de l'UMP.
Justement, est-ce facile de se faire entendre au sein de la majorité présidentielle ?
Cela a été difficile en 2007, dans l'euphorie de l'élection présidentielle. Mais nous nous étions positionnés contre le bouclier fiscal et contre le système des franchises médicales. En 2008, il est plus facile de se faire entendre. Nous avons réussi à faire passer nos idées en matière de pluralisme, défendant le référendum d'initiative populaire ou faisant adopter une voie raisonnable sur le temps de parole des différents partis lors de l'examen de la loi organique. De la même façon, nous étions en désaccord profond sur la loi de réforme de l'audiovisuel, disant que la télévision publique n'avait pas les ressources pour vivre. Et nous avons réussi à obtenir l'augmentation de la redevance, malgré l'opposition de Jean-François Coppé. Globalement, le rapport de force est en faveur de l'UMP, mais nous parvenons à faire bouger les lignes. Le fait qu'au Sénat, désormais, il faille que nous élus soient d'accord pour que les lois passent a changé beaucoup de choses.
Quelle va être votre stratégie électorale lors des élections européennes ?
Une liste commune, avec l'UMP, presque partout. Dans d'autres conditions, il aurait été matériellement difficile de se faire entendre. Tout en conservant notre spécificité, c'est-à-dire en centrant notre campagne sur l'Europe. Alors que je pense que le débat va se focaliser sur la politique de Nicolas Sarkozy. Cela dit, depuis qu'il a été à la tête de l'Union, là encore ses positions se sont rapprochées des nôtres.
Tout rapprochement avec le Modem est-il désormais exclu ?
Avec les gens du Modem, non. D'ailleurs, certains reviennent vers nous. Avec François Bayrou oui. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il est allé vers le PS, François Bayrou est plus à droite que moi. Et puis le PS n'en veut pas.
Propos recueillis par Didier Faucard
© 2009 Sud Ouest