Alors qu’en France les partis se réclamant du Centrisme ont bu la tasse (entre non participation, absence de listes autonomes et très mauvais résultats), certains partis centristes européens ont réussi à tirer leur épingle du jeu voir à connaître un jolie succès électoral. Evidemment, selon les pays européens, les terminologies diffèrent mais, globalement, les partis qui se réclament du centre de l’échiquier politique ou de l’étiquette modérée quand ce ne sont pas les analystes politiques qui les classent comme centristes sont ceux dont il est question ici.
Ainsi, si en Espagne, le petit parti centriste (UPyD) n’obtient qu’un siège comme c’est le cas pour le MDF chrétien démocrate en Hongrie, on peut légitimement considérer qu’en Irlande neuf des douze sièges ont été attribués à des partis au centre de l’échiquier politique (4 pour le Fianna Gael, 3 pour le Fianna Fail et 2 pour les Indépendants). Au Portugal, le parti modéré PSD arrive en tête avec 8 sièges, tout comme le sont en Allemagne les Chrétiens démocrates de la CDU-CSU qui sont les plus au centre depuis que le FDP libéral s’est droitisé avec 42 sièges. En Italie, le centre droit du PDL (le parti de Berlusconi, même si ce dernier est à droite de son parti) et le centre gauche du Parti démocrate ainsi que les démocrates chrétiens, totalisent à eux trois 57 des 72 sièges en lice. En Pologne, les modérés du PO arrivent largement en tête avec 24 sièges sur les 50 attribués au pays. Au Pays-Bas, les Chrétiens démocrates du CDA et les libéraux du VVD totalisent 8 sièges (5+3). En Belgique le Mouvement réformateur avec ses alliés flamands du Open VLD obtiennent 5 sièges tandis que les partis centristes CSP et CD&V obtiennent de leur côté 4 sièges. A noter, encore, que le GERB de centre-droit arrive en tête en Bulgarie avec 5 sièges, que le TS-LKD démocrate chrétien fait de même en Lituanie avec 4 sièges, que le CSV au Luxembourg également (3 sièges) et que les modérés remportent 17 sièges sur 33 en Roumanie (PD-L et PNL) et 4 sièges sur 6 en Estonie (KE + ER).
Du côté des échecs, il y a, outre le France, le Royaume Uni où les libéraux démocrates n’ont que 10 sièges sur les 72 distribués et le Labour que l’on peut considérer à certains égards comme un vrai parti de centre-gauche, n’obtient que 11 sièges et arrive en troisième position alors qu’il est au pouvoir! Très mauvais résultat également pour les centres en Lettonie, en Slovénie, à Malte et en République Tchèque (et en Espagne et en Hongrie comme indiqué précédemment) alors qu’en Suède, en Finlande, au Danemark, en Slovaquie et à Malte, ils obtiennent des résultats honorables. Ce qui n’est pas le cas en Grèce et en Autriche où aucunes listes ne les représentaient réellement, les élus modérés se trouvant dans les formations de droite et de gauche mais minoritaires.
Les enseignements à tirer de ces élections européennes pour les partis centristes sont donc globalement positifs même avec les échecs importants dans trois grands pays de l’Union européenne, France, Royaume Uni et, bien évidemment, Espagne où le centrisme est balbutiant ce qui n’est pas le cas pour la France et le Royaume Uni.
Nicolas Valsami
Responsable du secteur Europe du CREC
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