Le plan de relance de l’économie américaine de Barack Obama a quelques difficultés à convaincre tous les économistes sur son efficacité mais aussi de nombreux parlementaires. Le Président des Etats-Unis sait bien d’ailleurs que les mesures proposées ne parviendront pas, à elles seules, à venir à bout de la crise économique et financière qui touche son pays et le monde entier. Mais il sait aussi qu’il convient d’agir vite si l’on ne veut pas que l’économie américaine s’enfonce dans une récession très dure dont il sera d’autant plus difficile de sortir. Dès lors ses interventions devant les caméras de télévision pour fustiger avec vigueur la lenteur avec laquelle les Sénateurs mettent à voter le plan doit se comprendre par cette urgence. « Briser le cercle vicieux » est la priorité de Barack Obama selon ses propres termes.
Le Sénat des Etats-Unis, de son côté, n’a pas voulu décider dans l’urgence pour ne pas prendre des décisions qui pourraient se révéler mauvaises et contreproductives. Mais c’est aussi parce que les Républicains font une obstruction politicienne dans le plus mauvais sens du terme puisque, dans un premier temps, aucun d’entre eux ne voulait voter le plan de relance. Or, Barack Obama, au-delà d’une logique arithmétique (il peut se passer des voix républicaines vu la majorité démocrate dans les deux chambres, à la Chambre des Représentants et au Sénat), veut impliquer les Républicains dans une logique bipartisane dans le sauvetage de l’économie américaine pour créer les conditions d’une vraie union nationale qui est à la base de sa réflexion mais aussi de sa volonté de centriste.
C’est dans cet esprit que les centristes des deux partis républicain et démocrate ont décidé de se réunir pour trouver une solution acceptable pour tout le monde. Or, celle-ci passe par des dépenses revues à la baisse de plus de cent milliards de dollars avec des coupes dans des aides aux plus démunis notamment. D’où la grogne du côté de l’Administration Obama. Mais le Président semble se satisfaire de cet accord car il montre sa volonté de dialogue avec tout le monde et sa volonté de gouverner avec tout le monde. Ce sont les autres, les Républicains, qui, en ne voulant pas s’associer au sauvetage du pays, seront responsables des échecs si les mesures nécessaires ne peuvent être prises. En termes de stratégie politique c’est un coup de maître. Mais Barack Obama aurait certainement préféré qu’il y ait une union nationale sur son plan de relance. Car il connaît les difficultés qui sont devant son pays et il est réellement un homme du consensus.
Jean Gripari
Chargé du service étranger du CREC
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