Discussions et oppositions au Nouveau Centre sur la stratégie d’indépendance
Le Nouveau Centre a du mal à exister indépendamment de son grand frère l’UMP. Ce n’est pas propre à la formation centriste mais à tous les alliés d’un parti majoritaire. Dès lors se pose toujours la question de demeurer indépendant ou de rejoindre son puissant allié. Cette question se pose à l’intérieur du Nouveau Centre d’autant que plusieurs courants s’y confrontent, d’une aile plus libérale représentée par Hervé Morin et une aile plus sociale représentée par Jean-Christophe Lagarde. Cette dernière est plus encline à s’opposer et à affirmer sa différence comme cela a été le cas sur la loi sur l'audiovisuel où 10 des 23 députés du Nouveau Centre ont voté contre le projet du gouvernement. Pour contrer ces velléités de fronde, Hervé Morin et le député Maurice Leroy estiment que l’on ne peut pas s’opposer tout en étant dans étant dans la majorité. Comme l’a résumé Maurice Leroy, «Moi, je sais où j'habite !» Une remarque qui n’a pas plus à François Sauvadet, le président du groupe du Nouveau Centre à l’Assemblée nationale qui s'est opposé au texte en revendiquant un vote «de conviction». Il ne voit «pas de drame» dans l'expression d'un désaccord, «surtout en première lecture», et rappelle que Jean Dionis du Séjour, porte-parole du Nouveau Centre sur le sujet, a défendu le vote contre, «après discussion avec le groupe». «En tant que président, je n'allais pas me désolidariser de lui et de la majorité de nos élus», s'indigne Sauvadet. Au-delà de la discussion sur le fond du texte, une divergence stratégique divise les centristes sur la seule question qui compte : comment exister à côté du géant UMP ? La solution de la «confédération», dont Nicolas Sarkozy veut accélérer la création, compte officiellement peu d'adeptes chez les ex-UDF. Pour François Sauvadet, l'un de ses plus farouches adversaires, le salut est dans l'autonomie. «Nous soutenons Nicolas Sarkozy, mais si nous nous laissons absorber dans une sorte de super-UMP, nous nous mettons dans l'incapacité d'occuper l'espace laissé en déshérence par François Bayrou», affirme-t-il. Le chef des députés centristes est en revanche partisan d'une «meilleure coordination» au sein de la majorité. Il approuve le resserrement des liens opéré avec l'exécutif : «Depuis que nous sommes systématiquement invités aux petits déjeuners hebdomadaires de la majorité à l'Élysée, et que François Fillon réunit chaque semaine les quatre présidents de groupe UMP et NC à l'Assemblée et au Sénat, il n'y a plus de malentendu», assure-t-il.