Eric Besson voudrait une « confédération de la majorité présidentielle »
Dans une interview au Figaro, Eric Besson, le secrétaire d'État à la Prospective et à l'Économie numérique parle de son parti et de sa place dans la majorité. Extraits.
LE FIGARO. - Les différentes composantes de la majorité, dont les leaders se retrouvent jeudi à l'Élysée, peinent à exister à côté de l'UMP. Que souhaitez-vous ?
Éric BESSON. - La majorité est confrontée à un choix. Les centres, du Nouveau Centre d'Hervé Morin au Parti radical de Jean-Louis Borloo, en passant par Jean-Marie Bockel, Jean-Marie Cavada et mon mouvement, Les Progressistes, auraient pu essayer de se regrouper et créer un second parti à l'intérieur de la majorité. Mais je ne suis pas certain que tout le monde le veuille vraiment, ni que cela corresponde à l'analyse du président de la République qui sait que, dans toutes les grandes démocraties, la politique est organisée autour de deux blocs principaux. Je crois davantage à l'idée d'une confédération de la majorité présidentielle. Elle aurait l'avantage de respecter les sensibilités et histoires de chacun : nous ne sommes pas tous venus à Nicolas Sarkozy par les mêmes rivières. Une confédération donnerait aussi un cadre structuré aux sympathisants, aux futurs militants, à de potentiels candidats aux élections qui se retrouvent dans la politique du président mais s'interrogent, légitimement, sur la cohérence future de l'organisation de la majorité.
Avez-vous défendu cette idée auprès de vos partenaires de la majorité ?
L'année dernière, le sujet avait été abordé et le premier ministre François Fillon avait organisé une réunion en ce sens. Le Nouveau Centre avait alors exprimé des réticences. Depuis, cette idée n'a plus été évoquée collectivement. Mais, pour les réformateurs de droite, comme pour la gauche réformiste, un fait s'impose : en privilégiant le multilatéralisme, en créant l'Union pour la Méditerranée, en prônant la régulation du capitalisme, Nicolas Sarkozy a changé la donne politique. Cela a même pesé sur le congrès de Reims. Une fenêtre de tir s'est ouverte en France. Et même à l'international, puisque la crise que nous traversons ébranle les convictions les plus établies.
Le colloque «Nouveau Monde, nouveau capitalisme», que Nicolas Sarkozy coprésidera les 8 et 9 janvier avec Tony Blair, s'inscrit-il dans l'ouverture voulue par le chef de l'État ?
J'avais esquissé le projet avec Tony Blair lorsque je l'ai reçu au sein des Progressistes le 31 janvier. Nicolas Sarkozy et Tony Blair se sont vus fin août et ont décidé ensemble des thèmes et de la date. La décision a donc été prise avant le déclenchement de la crise financière. Le président avait déjà évoqué plusieurs fois la régulation du capitalisme en se prononçant pour «un capitalisme d'entrepreneurs et contre un capitalisme de spéculateurs».