Samedi et dimanche prochains, à l’occasion des universités d’été du Mouvement démocrate, son président, François Bayrou, dévoilera les «axes» de son projet politique. Pour François Bayrou aborde la rentrée devrait lui être favorable, «entre l'état du PS et l'État Sarkozy, ça va bien». Sur le Parti socialiste, sa thèse est simple, le PS traverse une crise de fin de cycle. «Aujourd'hui, plus personne au Parti socialiste ne peut dire aux Français que l'avenir c'est le PS. Cette thèse, développée dans les années 1980, est épuisée», estime-t-il. Le «spectacle» donné par les socialistes le week-end dernier, autour de la succession de François Hollande, le conforte dans sa certitude d'incarner aujourd'hui «l'alternance» politique à laquelle, aspireraient, selon lui, les Français. François Bayrou, que certains dans son propre camp jugent parfois trop autocrate, a toujours considéré qu'un parti politique ne peut réellement peser que s'il possède un véritable leader ou une idéologie politique forte. Notant qu'aujourd'hui le PS ne dispose ni de l'un, ni de l'autre, le député du Béarn admet donc sans difficulté que «ce qui [ lui] aurait davantage posé de problème, en termes de concurrence, c'est que le PS ait réglé son problème de leadership». Or, «là, on le voit, la guerre va continuer», observe-t-il.
Toute la difficulté pour le président du MoDem, face à cet espace laissé vacant par un PS replié sur lui-même, est donc de savoir s'opposer tout en apparaissant constructif. Le risque en effet, pour lui, serait de s'enfermer dans un rôle de simple contestataire, ce qui est le cas aujourd’hui. Conscient, enfin, que c'est plus sur ses propositions que sur une simple dénonciation de l'action gouvernementale, qu'il sera jugé, François Bayrou devrait révéler les «grands axes» de son projet pour préparer «une alternative». De leur côté, Jean Peyrelevade parlera de l'«économie sociale», Corinne Lepage et Jean-Luc Bennahmias, d'écologie, Marielle de Sarnez d'Europe, Philippe Morillon de politique internationale. À noter encore la présence de «grands témoins», tels que la juge franco-norvégienne Eva Joly ou encore le journaliste Jean-François Kahn, dont les noms sont cités comme candidats possibles du parti centriste aux européennes de juin prochain.