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Grogne chez les centristes de l’UMP
L'UMP est confrontée au mécontentement de formations et clubs de réflexion associés, qui lui reprochent de ne pas assez prendre en compte les différentes sensibilités du parti et de se replier sur l'ancien RPR. La ministre du logement Christine Boutin, issue de l'UDF et présidente depuis 2002 du Forum des républicains sociaux (8.000 adhérents revendiqués), a saisi l'occasion d'un conseil national de son parti, samedi, pour passer à l'attaque. L'UMP "est en train de redevenir un parti replié sur lui-même", a-t-elle lancé. "Si l'UMP reste l'expression unique de l'ancien RPR, elle fera 15-17% aux élections européennes et régionales", a-t-elle mis en garde. Des parlementaires issus de l'UDF, qui ont rejoint l'UMP en 2002, ont eux aussi des revendications. C'est le cas de Claude Goasguen et Hervé de Charette, co-dirigeants du club de réflexion "Convention démocrate", qui veulent l'instauration de courants au sein de l'UMP. "Il faudrait que l'UMP se souvienne qu'elle n'est pas que le RPR", souhaite M. Goasguen. "Les colloques et les groupes de travail tout préparés n'inciteront pas les gens à venir adhérer", a-t-il déclaré à l'AFP. "Il faut que ce parti soit beaucoup plus vivant". MM. de Charette et Devedjian se sont récemment affrontés, par voie de presse interposée. Le premier a reproché au second sa "présidence brejnévienne" à la tête d'une UMP "RPRisée". "Les militants UMP désertent nos permanences. Il y a un vrai malaise dans ce parti", a affirmé le député du Maine-et-Loire. "Je connais le prix des états d'âme de M. de Charette, il est de 600.000 euros!", a répliqué M. Devedjian, évoquant le montant de la subvention refusée par l'UMP à la "Convention Démocrate". De son côté, le Parti radical (10.000 adhérents revendiqués), présidé par le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo et qui compte 24 députés et sénateurs, affirme avoir "une série de particularismes" qui lui évitent ce "problème existentiel", selon son président d'honneur, André Rossinot. "Je souhaite aussi qu'on joue toutes les sensibilités de l'UMP, parti de la droite républicaine et du centre, dans sa complexité", souligne-t-il cependant.