Actualités-Etats-Unis
Présidentielle 2008
Barack Obama se comporte en candidat désigné du Parti démocrate
A la veille de primaires démocrates en Oregon et dans le Kentucky, Barack Obama concentre sa campagne sur la perspective de l'élection de novembre, dénonçant notamment la présence de lobbyistes dans l'entourage du républicain John McCain.
Même s'il n'est pas encore formellement assuré d'obtenir l'investiture de ses pairs démocrates, le sénateur de l'Illinois est attendu mardi dans l'Iowa, là-même où sa victoire dans les caucus du 3 janvier a fait décoller sa campagne et convaincu l'Amérique qu'il pouvait l'emporter en novembre. Ces derniers jours, il a multiplié les attaques envers le candidat du parti de l'éléphant. Sa rivale, Hillary Clinton, continue elle son marathon.
A Portland, où près de 75.000 personnes avaient, selon les services de sécurité, répondu à son appel, Barack Obama a fustigé l'équipe de campagne de son adversaire républicain, qui se réclame pourtant le gardien d'une certaine éthique et d'une transparence depuis le début de la saison des primaires. "Ces dernières semaines, John McCain n'a cessé d'avoir des ennuis avec ses principaux conseillers qui sont des lobbyistes, certains travaillant pour des gouvernements étrangers, d'autres pour d'importantes entreprises qui font des affaires à Washington", a dénoncé le sénateur métis, faisant référence en premier lieu à la démission, dimanche, du co-président de l'équipe de campagne républicaine, Thomas Loeffler.
L'hebdomadaire Newsweek a rapporté il y a peu que la société de lobbying de Loeffler avait touché près de 15 millions de dollars de l'Arabie saoudite depuis 2002 et de plusieurs autres millions de sociétés étrangères, notamment d'une entreprise française d'aérospatiale cherchant à obtenir des contrats au Pentagone. En rendant dimanche son tablier, Loeffler est venu s'ajouter à la liste de quatre autres conseillers de McCain ayant démissionné pour des liens présumés ou avérés avec des groupements d'intérêt. "L'équipe de campagne de McCain a mis en place récemment une politique stricte et tous ses membres doivent s'y conformer. Des personnes bien sous tous rapports peuvent avoir des conflits d'intérêts qui demeurent incompatibles", a commenté un porte-parole du camp républicain, Tucker Bounds.
Confiant sur ses chances de décrocher l'investiture lors du congrès démocrate qui se tiendra fin août à Denver, dans le Colorado, Obama a évoqué Clinton au passé composé dans son discours de Portland, la remerciant d'avoir été si combative. "Elle a été une candidate formidable. Elle s'est montrée habile, solide, déterminée, à la faveur d'un travail sans relâche. Elle a mené une campagne extraordinaire", a dit le sénateur de l'Illinois. Pendant ce temps-là, la sénatrice de New York concentrait ses efforts sur les électeurs du Kentucky, où une large victoire lui semble promise mardi, selon les derniers sondages parus ce week-end. "Il ne suffit pas de se montrer et de faire des acclamations. Il faut sortir de chez soi et aller voter. Il faut que vous disiez à tout le monde d'aller voter", a-t-elle lancé à ses partisans, réunis dimanche dans une salle prêtée par l'université Western Kentucky. Plus tard dans la journée, l'ex-First-lady a appelé ses troupes à ne pas se démobiliser, consciente qu'Obama était en tête dans l'Oregon et qu'après les primaires de mardi, il ne lui restera que trois rendez-vous électoraux pour inverser la tendance avant la fin des primaires démocrates, le 3 juin. "Cela risque de ne pas être facile et cela n'arrive pas en le souhaitant ou en le pensant très fort. Ces choses-là viennent lorsque l'on retrousse ses manches et que l'on se met au travail", a-t-elle dit.